Le rideau d’ombre se soulève pour déposer son voile de brume sur le paysage…
Les alentours du grand labyrinthe d’Astaroth sont désertiques, glauques, froids et sans lumière astrale pour vous accueillir avec le sourire.
Il règne ici une atmosphère de nécropole… légère et lourde à la fois.
L’entrée de la bâtisse est marquée par de grands murs de pierres grises, usées par les vents et les pluies acides qui tombent en saisons irrégulières. Les portes de métal sont gardées par deux statues démoniaques… leurs regards de rubis tourmentant les intrus de milles questions déroutantes…
La démone reprend ici son apparence coutumière, laissant sa silhouette reptilienne se détacher du paysage et devant les deux gardiens se présente…
La grande porte s’ouvre dans un craquement sourd… laissant se découvrir un boyau s’enfonçant dans les profondeurs, par un escalier peu engageant pour qui ne s’attend pas à pénétrer le domaine d’un Satan.
Un léger regard derrière elle, pour celui qui la suivit jusque là ou non. Elle se déhanche puis reprend sa marche, laissant sa silhouette glisser par l’ouverture et y disparaître.
Devant elle, un labyrinthe démesuré se dessine… et sous ses pas, les murs s’abaissent un à un pour qu’une ligne droite lui donne accès sans difficultés à la résidence personnelle…
Ce labyrinthe avait autrefois été conçus pour dissuader les démons et autres créatures armées de mauvaises intentions auprès de Lucifer… les perdant dans ses méandre dont seul le démon Astaroth connaissait les débouchés. Il avait été le seul architecte de ces lieux… et ils entourent tout le domaine du seigneur des ténèbres…
Un rempart interne.
Après quelques longues minutes de marche une autre porte se dessine devant le regard de la démone… Deux gardes, de métal et de pierre, laissent le passage s’ouvrir.
Les décors changent brutalement… Passant de la roche brute et sale du labyrinthe à un marbre noir à la brillance lugubre… La résidence du Satan Astaroth se pare de mille tentures ocres, jaunes et rougeâtres, qui donnent cette ambiance légère et sombre au lieu de ses divertissements.
Les grands rideaux opaques perdent les véritables dimensions de chaque pièce et ondulent sur le haut plafond, laissant filtrer une lumière chaude, dans ces salles ou le souffle tiède s’évapore de froid.
Au fond de cette première pièce se dresse un escalier de cinq marches, faites de ce même marbre noir et sur lesquels s’élève un trône imposant, entremêlant serpents et créatures démoniaques pour accueillir le maître de ses lieux…
De son même pas déhanché et lent, Astaré va prendre place sur ce trône qui est sien dès à présent… attendant que son invité se présente ou non à elle…
Etait-ce pour lui sa première visite? Fort possible, car ce labyrinthe à moins de deux milles ans... Et Astaroth avait très peu d'invités.