Nocturnes des Citrines [libre]

Invité

Une soirée comme les autres. Lilith venait d'arriver ii. Elle se sentait déjà... Comme chez elle dès qu'elle pénétra le couloir menant vers les Citrines. La salle commune était belle, grande, spacieuse et décorée. On pouvait s'y plaire. Des chandeliers disposés sur les murs, une grande cheminée brûlait à grand feu, des murs sombres et un sol de marbre gris et vert. Quelle merveille ! Deux grandes statues de dragons brillaient à chaque arcade de portes menant à d'autres salles. Et une visage de cobra ressortait légèrement du mur au dessus de la cheminée. Ses yeux comme deux rubis brillaient étonnament fort.

Lilith avançait à allure soutenue et s'arrêta face au visage de reptil, tendant le bras pour caresser la matière de la pierre. C'était bien deux pierres précieuses d'une valeur inestimmable. Elle sourit, éprise d'une envie folle de protéger cet animal de ce domaine peu importait le prix, ces pierres ne seront pas volées tant qu'elle serait vivante.

Elle s'assit sur l'un des canapés, ouvrit son sac et en sortit quelques petites fioles qu'elle disposa sur la table basse, l'une d'entr elle comportait un liquide rouge légèrement brillant. L'autre était transparente et pure. D'autres, de fleurs et feuilles déchées, parfois des poudres d'insect et quelques venins. Elle magnétisa une pierre noire qu'elle posa au milieu de ses fioles. Ses bras s'entourrèrent d'une aura noire étrange. Soudain, elle sentit un coup de vent. Elle leva légèrement les yeux, quelqu'un était rentré das la salle commune des citrines.

Un voile sombre et lourd retombe sur le domaine de Cairn. Ni étoiles, ni lune, pour le voyageur qui s’égare dans les forêts et les monts voisins.

Une soirée comme les autres, certes.
Un silence léger flotte dans l’aile des citrines… l’heure n’est pas assez avancée pour que les étudiants soient requis dans leurs chambres et rien ne vient perturber le plancher grinçant des couloirs assombris.

Dans son bureau, Astaroth médite. Assit sur son fauteuil, il fixe sans ciller les flammes de l’âtre qui flamboient, devant son secrétaire, les mains jointes frôlant ses lèvres vermeilles. Les évènements vécus plutôt dans la salle commune le tiennent en question, encore incertain sur le déroulement de ses actes avant son arrivée dans l’aile, en début de journée…
Calmement, l’ange déchu ferme les yeux et expire…

« Les choses changent… »

Sa voix chuchote dans les ténèbres partielles de ses appartements, les ombres chancelantes, sur les murs clairs, au rythme des flammes crépitantes.
Une aura attire son attention, alors que son esprit s’ouvre à la méditation. Une présence passe dans le couloir et devant son bureau. Un moment passe… puis il se décide à se redresser. Levant ses yeux dorés sur la porte, il se dirige vers la sortie et ouvre le battant de palissandre massif.
Vêtu de ses mêmes pans de cuir ténébreux usés par le temps et les voyages, dont Astaroth s’entour, il fait quelques pas en dehors de ses appartements, silencieux et observateur. Une ombre lui confirme l’entrée d’un élève dans la salle commune… il ne tarde pas à la suivre d’un pas léger…

L’ange déchu ne cherche pas à faire le voyeur ou quoi que ce soit d’indiscret. Il n’est pas nom plus fouineur et encore moins curieux des activités de ses élèves dans son aile, lorsqu’elles sont conforment au règlement… Son déplacement silencieux ne fait qu’état de ses habitudes. N’oublions pas que cet ange déchu est un serpent.

En parlant de serpent… voilà bien longtemps que notre ‘ange’ ne c’est plus détendu sous cette forme. Lentement sa silhouette change et son corps laisse derrière lui ses longs pans de cuirs sombres. Ses chairs, recouvertes d’une membrane noire, prennent la couleur d’un blanc crème qui luit à chaque écaille.
L’animal en question est un aspic blanc. Il rampe en sillonnant sur le parquet de chêne brossé qui mène à la salle commune. Lorsque les lueurs de l’âtre qui encadrent de pas de la porte passe sur ses écailles blanche il se glisse à l’intérieur de la salle et observe les alentours, gouttant l’atmosphère de sa langue vicieuse. Une odeur qu’il ne connaît pas encore ?
On lui avait laissé une note sur son bureau, stipulant l’arrivée d’une nouvelle… est-ce cette demoiselle ?

L’animal rampe sur le sol jusqu’au milieu de la salle, relevant sa gueule vers la jeune femme… Le symbole en demie lune sur son front reste marqué de noir.

Invité

Basse lumière, ambiance studieuse, aucun bruit, le temps c’était figé dans la salle commune. Lilith avait prit place sur l’un des nombreux siége vide, un livre grand ouvert on pouvait voir ses yeux aller de droite à gauche. Apparemment sa lecture l’absorbait. Ses potions face à elle, elle parcourait l'alchimie comme d'habitude. Chacune des fioles étaient prêtes à sa prochaine petite expérience qu'elle pratiquait à chaque fois qu'elle pénétrait un nouveau lieu. La nuit s’installait, le soleil commençait à disparaître à l’horizon, et l’endroit se vidait peu à peu d'éclairage. Un son se fit entendre, Lilith tourna la page avec douceur ne voulant pas brusquer le vieux livre.

Une journée normale, avec le temps, plus ou moins beau, un peu de vent peut-être. Des gens qui bougent en bas de l'établissement et qui crient. Lilith était dans le calme, posée au milieu du silence. Oui, Cairn n’était rien d’autre qu’une école. Différente. Mais pour Lilith Lozaren Den Azgard, la journée avait été bien plus que ça. C’était la première. En effet, la jeune fille était arrivée aujourd'hui, en fin de matinée, et ce soir, commençait sa scolarité dans ce domaine. Rien de bien étonnant. Des cours, des gens, des professeurs, des tables, des chaises, de la magie, des plantes et de l'alchimie. Tout semblait comme lui plaire. Pourtant, la brune profitait de chaque chose, comme si c’était la première et la dernière. Elle respirait. Le neuf.
Le cerveau n’avait parlé à personne. A part à ce majordomme, pour connaître le programme exact de l’année, parce que oui, c’était on ne peut plus important. Sinon, c’était tout. Et si elle ne parlait pas bientôt à quelqu’un de choses et d’autres qui ne sont pas des cours, et bien elle perdrait toute son éloquence. Bien qu'elle ne recherche pas la compagnie, elle aurait aimé savoir qui étaient les membres de sa branche.

Elle posa son livre délicatement à côté d'elle, s'avança et mélangea quelques produits. Des queues de lézards séchés qu'elle réduit premièrement en poudre avec son marteau-pillon. Puis elle ouvrit une amanite en deux, receuillant à l'aide d'une pince, des membranes du champignon qu'elle plongea dans le produit qui paraissait si pure et blanc mais qui en fait, réagit comme si c'était de l'acide, faisant bouillir l'amanite. Elle cassa quelques branches de cannelle et pilonna aussi quelques feuilles de menthe séchées. Elle assembla le tout dans un récipient avant d'y ajouter quelques gouttes d'un produit rouge étrange. Ceci fait, un parfum incroyablement délicat se diffusa dans la pièce. Lorsque l'on sentait ce produit, on pouvait partager les odeurs de chaque civilisations ! Les peaux et les danses africaines, les épices et les marchés asiatiques, le maquis et la guarigue, les forêts tropicales... Et ce n'était pas pour autant l'effet d'une drogue provoqué par le champignon veinéneux. Non... Elle rangea avec soin ses ingrédients, avant d'apercevoir sur le sol, un animal qu'elle connaisait que trop bien. Un aspic blanc. Serpent plutôt court, à tête triangulaire bien distincte du cou et à museau retroussé. Ce qui étonna la demoiselle, c'était que la vipère ne vivait pas dans la région où se situait Cairn, mais plutôt en hauteur, dans les domaines boisés et nocturnes. Habituée aux visites des reptiles et autres créatures présentées comme venimeuses ou dangereuses, Lilith avança sa main délicatement mais sans crainte pour receuillir l'animal qui se glissait le long de son bras. Elle l'aimait, approchait son visage de la gueule de la vipère en lui chuchottant des mots doux. Alors elle s'appeçut de la marque en demie lune sur son front... Etrange.

Le serpent se laisse prendre et glisse sa peau luisante et glacée sur la chair froide de la demoiselle. La gueule relevée vers cette dernière il goûte son odeur, qui se laisse trahir par le parfum de la préparation qui embaume la salle.
Les mots qu’elle lui glisse font dévier son visage sur son avant bras, remontant jusqu’à son épaule, s’enroulant autour de ses chairs pour se nouer à sa nuque… Il ne sert pas, prend simplement appuis.
Sa langue vient se fourcher à l’oreille de la jeune femme et le symbole sur son front scintille légèrement.

Une voix résonne dans les pensées de la vampire :

* « Les serpents, puis l'amour. Insidieux tous les deux. Hypocrites. Venimeux. Dangereux. Violents. Sauvages. Les mêmes vertus… Ils font le mal et puis s'en vont.

Qui es-tu ?» *

La créature avance un peu plus, remontant sa gueule vers l’œil de la jeune femme, de profil, plongeant le sien dans son iris.

Invité

La jeune femme au corps glacé mêlait ses regards à ceux du reptil et ondulait son esprit en fonction des mouvements de la vipère. Elle était fascinée par ses créatures. Le baume qui n'était ni trop fort pour ne pas être désagréable, ni trop impuissant pour que le moindre insect puisse le respirer entièrement. Les yeux de Lilith étaient sombre, et pas un instant, elle ne lâcha le serpent de vue. On ne joue pas n'importe comment avec ces bêtes là...

Un sourire glissa le long de ses lèvres tandis qu'elle susurait au serpent dans une langue incompréhensible à tout humain des mots pour appaiser la créature. Celui-ci lui répondit.

Hypocrites. Venimeux. Dangereux. Violents. Sauvages... Que du bon. Elle lui sourit et lui chuchotta à son tour :

*" Belle créature aussi dangereuse, hypocrite, venimeuse, violente et sauvage que l'amour... Tu rampes docilement pour embrasser ta proie avant de la dévorer. Maligne, sournoise, tu es d'une nature séductrice et imprévisible... Tu m'attires.

Je suis Lilith. "*

Elle laissa la créature s'enrouler autours de son cou, non effrayée par le danger et la mort qui la séduisait énormément, elle posa délicatement un doigt sous la bouche de la créature et l'embrassa, l'effleurant de ses lèvres.

*" Je suis nouvelle à Citrine... Et enchantée de te rencontrer, noble animal. "*

Le voile d’ombre qui s’étend sur cairn a étouffé les derniers rayons ocre d’un soleil flamboyant… L’astre baigne dans son sang, pour laisser la nuit vaincre une bataille qu’il remportera au petit matin.

Les flammes de l’âtre se consument doucement et de lourdes braises se détachent des bûches calcinées, crépitant sombrement dans la salle commune.
Le serpent ne bouge pas plus, laissant la demoiselle lui répondre, dégageant légèrement sa gueule de son visage pour la regarder en face.
Le baisé qu’elle effleure sur les lèvres de l’animal ne le perturbe en rien et ses pensées succèdent ses propos :

* « Lilith…
Voilà un nom qui rappel la « déesse aux serpents » et bon nombre de divinités féminines ayant portés ses traits…
Beaucoup de légendes découlent de cette dénomination…

Bienvenue à toi, Lilith.»*

La créature quitte le regard de la jeune femme et glisse le long du bras qu’elle n’a pas encore effleurée de ses écailles de nacre.
Cherchant à retourner à terre elle se roule sur elle-même, reposant sa gueule sur ses chairs dures pour observer a jeune femme d’en bas.

* « Mon nom est Astaroth, et je ne suis pas toujours l’animal que tu peux observer. »*

Invité

Elle laissa l'animal descendre le long de son bras, posant sa main sur le sol pour déposer l'animal, suivant ses désirs.

*" Ce n'est pas par hasard que je porte ce nom bel animal. Un lien étroit me lie avec cette reine dont tu évoques le nom. Et c'est une femme que je quelifirai de déesse tellemement le respect que je lui voue est grand. Tout comme envers mère nature. "*

Lorsque e serpent lui souhaita la bienvenue, elle hocha la tête en signe de gratitude. Certainement l'animal vivait il dans ces lieux depuis bien longtemps ? Elle ne doutait pas de cette probabilité. Ou alors était-ce une métamorphose... Réussie doit-on dire d'un élève des citrines ? Son nom était donc Astaroth... Le nom d'un démon. Un noble nom qu'elle appréciait avant même de connaître la vérité sur cette créature.Elle savait d'ailleurs tracer le sigil de cette entité. Elle baissa les yeux vers le serpent, ne le lachant pas du regard.

*"Enchantée Astaroth. Ton nom est noble. Je n'oserai questionner tes origines, mais soit, dévoiles-toi sous ta forme originale, que je puisse savoir qu'elle est la véritable apparence de mon interlocuteur ?"*

Le plancher brossé de la salle commune semble roussir, à la lueur des flammes de l’âtre… L’ombre aspire le fond de la pièce et finira par l’englober, lorsque toutes les bûches seront consumées.

Le serpent blanc se détache des autres objets de la pièce, mi dans l’ombre mi dans la lueur jaunâtre que dégagent les flammes mourantes.
La créature n’aura pas besoin d’une deuxième demande pour reprendre sa forme.
Après avoir écouté les propos de la demoiselle, concernant une éventuelle appartenance avec la véritable Lilith, celle qui fut à la base de nombre de légendes et de récits religieux, l’animal redresse son long cou.

Lentement il reprend sa forme humaine et se redresse droit, debout sur ses deux jambes, pieds nus mais recouverts de cette membrane qui ne le quitte jamais.
Astaroth porte sur ses chairs un vêtement qui lui sert de seconde peau, aussi sombre que les ténèbres, légèrement luisante à la lumière des flammes, léchant chaque partie et forme de son anatomie. Légèrement hérissé d’écailles piquantes aux épaules, au bassin et à chaque os ou démarcation musculaire qui se laisse entrevoir, cette membrane recouvre ses pieds, ses mains et se stoppe net à mi gorge.

Du haut de son mètre quatre vingt quinze, le démon fait dos à la lueur flamboyante de l’âtre. Sa longue chevelure pourpre rayonne autour de ses épaules, au rythme des flammes qui dansent sur leur propre déchéance. Le symbole en demi lune sur son front scintille d’une lumière blanchâtre et à peine visible, puis s’éteint.

Le démon baisse légèrement la tête sur sa locutrice pour la regarder sans avoir à baisser les yeux. Il s’écarte de l’ombre pour laisser la luminosité ocre éclairer la moitié de son visage.
Ses iris dorées se portent sur la demoiselle, et ses lèvres pourpres et fines s’entrouvrent lentement pour laisser souffle le son de sa voix :

« Mes origines sont certainement aussi sombres que les vôtres… mais parlons plutôt de vous…
Voulez-vous ? »

Lentement, il entame un geste désignant deux fauteuils face à l’autre pour y prendre place et inviter sa locutrice.

« Votre passé m'intéresse... Qu'avez vous en commun avec la déesse Lilith...»

Le noir, l’obscurité et l’oubli… Peut-on ouvrir les yeux et ne percevoir que les ténèbres de la nuit ? Des ombres, des noirceurs dénuées de clarté, d’espoir, de survie…
La vie est bien triste, lorsqu’on ne la considère pas comme une chance. La mort pourrait être une solution, si toute fois elle n’était pas perçue comme l’anéantissement. La fin de tout et principalement de cet esprit néanmoins précieux et de ses instincts de survie.
La survie…

Une silhouette rejoint les couloirs de Cairn, ses pas grinçant très légèrement sur le plancher des Citrines. La nuit approche, et pour lui vient l'instant de trouver un repos spirituel... Il ne dormira pas, comme bien souvent, mais restera là, le regard vide, le corps sans vie, debout peut-être et silencieux devant cette fenêtre qui l'ouvre sur le monde extérieur.

Ses pieds traînant rencontre quelques tissus de cuir, jonchant le sol. Lentement sa nuque s'affaisse, emportant avec elle un visage cireux et un regard d'ombre. Il pense bien savoir à qui appartiennent ces vêtements mais reprend sa route.
Des voix se laisse percevoir au bout du couloir et la clarté ocre de la salle commune ne tarde pas à illuminer sa chair blanchâtre.

Le regard de Kira s'allonge sur une demoiselle, comme un manteau de noirceur enveloppant corps et âme. Ses iris ténébreuses la fixent sans fond, sans expressivité, avec cette seule présence qu’offre les sépultures grises et froides des nécropoles… Il l’écoute, buvant ses paroles, buvant sa silhouette et son regard même. Il décroche finalement son attention pour la porter à son directeur… Astaroth… L’aura qu’il dégage est sans pareil et tendrait même à le faire reculer… lui qui fuit face au danger.

Invité

Lilith était silencieuse. Elle obéit sagement, comme si son coeur était dénué de sens et de caractère. Un robot. Elle était tout simplement fatiguée et ne craignait aucunement de perdre la face. Le feu ardent qui crépitait derrière Lilith fit ressortir la couleur ambre de ses yeux, qui paraissaient deux pierres précieuses baignées dans un verre de lait. Son visage n'était pas dur. Tout simplement naturel et reposé. Elle lui offrit son sourire.

Elle avait abandonné sa nature de sauvage séductrice depuis quelques minutes, en fait... Depuis qu'elle était plongée dans ses livres et son alchimie. Sa main glacée fit une demie volte vers le fauteuil présenté par Astaroth, elle s'y assit sans parler. Lilith remit en place une mèche de ses cheveux rebelles, aussi noir que le contour de ses yeux aux pupilles ambrés et fragiles bien que perçantes, qui contrastait avec la couleur de sa peau et lui conférait un charme certain...

Elle tourna les yeux en direction de Gin, sans rien dire. Il l'observait de façon indiscète. Il ne pouvait échapper à la jeune femme aux sens accrus. L'odeur se développait dans la pièce. Elle quitta des yeux le petit nouveau afin de répondre à l'homme aux cheveux rouillés :

" Je ne suis l'enfant que de simples mortels. Mais j'ai été désigné par cette déesse en personne pour porter l'âme de l'entité sur le plan terrestre. Je suis elle, elle est moi. "

Un regard profond se pose sur la demoiselle qui interroge de mille questions l’esprit de l’ange déchu…

« L’enfant de simples mortels ?... »

S’accoudant à son fauteuil, Astaroth croise ses longs doigts sous son menton, reposant légèrement son visage sur ses phalanges.

« … Personne ne m’avait tenu au courant d’une telle nouvelle… Lilith reviendrait donc parmi nous après un temps d’absence inexpliqué ? »

Il détourne ses yeux dans le vague, pensif.
La pigmentation de ses iris change doucement, se fondant d’un gris métallisé et froid comme le roc. D’un ton plus neutre et murmurant il ajoute :

« Quelle merveilleuse nouvelle pour le royaume sombre… »

Le vide de son attention s’efface, la lumière y pénètre et s’y reflète à niveau. Astaroth papillonne légèrement, se remettre en place sur son assise, comme perturbé par une absence. Il allait reprendre la parole lorsqu’une présence l’interrompt. Détournant le regard vers l’entrée de la salle commune, il reconnaît Kira…

« Tien… Kira. Je vous en pris joignez-vous donc à nous si le désir de vous fondre enfin dans la masse vous en dit. »

Se tournant vers Lilith, il termine :

« Voici l’un de vos camarades d’aile. Kira ? Je vous présente Lilith… »

Sur le pas de la porte entre ombre et lumière, entre clarté et ténèbres.
Les ombres du regard de Kira restent immobiles sur la jeune femme, qu’il détail de haut en bas tout en se sachant visible des deux entités. Habituellement il se masquerait dans les ténèbres pour mieux observer cette nouvelle arrivante… chercher ses points forts et faibles, avant même qu’elle n’ai eu le temps de connaître et de l’appeler par ce surnom commun… ‘Kira’.

Lilith… voilà un nom plein de rattachement légendaire et mythologique… tout comme son véritable non… Mais peut-être pas aussi sombre.
Le demi vampire ne fera pas un pas… Marcher en public lui demande des efforts et ce soir il n’en a pas ‘l’envie’ pourrions-nous dire.

Lorsque Monsieur Astaroth l‘invite à pénétrer, il répond d’un mouvement de recule. Ses lèvres froides et pâles s’entrouvrent sous son souffle glacial, laissant couler quelques paroles sur un ton léger :

« Ma présence ne doit pas vous offusquer ou vous déranger… j’ai juste été intrigué par les odeurs et la lumière que dégage cette salle… en cette heure. »

Son regard fixe passe lentement d’un corps à l’autre, cherchant à se détacher de la scène pour rejoindre sa chambre:

*Le moment n’est pas venu pour moi de côtoyer d’autres membres, plus que je ne le fais déjà en cours par obligation…
Il faut que je me ressource.*

A cette pensée, Kira avale difficilement sa salive et détourne le regard pour entamer la suite de ses idées. La chaine qui retient son journal intime à sa hanche teinte légèrement dans le silence et dans un mouvement. Son regard morne et éternellement cerné se plonge vers les obscurités du couloir.

Invité

/HRP/ désolée de l'attente c'est pas simple de trouver du temps cette période de l'année /HRP/

Obscure et envoutante. C’était ainsi qu’on pouvait qualifier l’ambiance de ce coin reculé du du domaine de Cairn. Lilith arrivait à surmonter le trouble qui l'envahissait. Elle n'avait fait que cela, toute sa vie. Combattre ses émotions. Préférer un sang-froid logique à une déraison passionnée. C'était ce qui faisait d'elle un être parfois froid. Voir glacial. Ses mains se ressérèrent. Evoquer son identité ne lui plaisait pas... Pas du tout. Mais Astaroth semblait y attacher une attention particulière.

Peu de gens connaissent les myths, pour la plus part mal fondés sur la déesse noire. Et Gin se recula du groupe, l'air destabilisé voir effrayé. Qu'avai-il à craindre ? Un coup de canines ? Lilith n'avait pas faim ce soir... Et puis le produit odorant qu'elle venait d'installer n'était pas n'importe quoi. C'était une odeur qui l'empêchait de sombrer dans sa folie vorace et de résister à toute tentation vampirique.

Elle se tourna vers Astaroth, es yeux encore plongés dans le néant de sa réfléxion...

"Je ne vous ai jamais quitté... "

"Toujours à veiller sur nous et à remplir ses tâches sur un plan parallèle à celui des hommes."

La jeune femme se retourna vers Gin après quelques courtes présentations d'Astaroth.

"Enchantée Kira..."

Le démon reste septique aux dires de la jeune femme… Plissant légèrement son regard il ajoute d’une voix plus lente :

« Votre présence n’a pourtant pas été de mise aux enfers ces derniers temps… Votre ‘disparition’ a finit par s’effacer de quelques esprits.
Je n’en sais pas plus sur vos fidèles… »

Le démon n’achève pas ses idées, attendant que l’hésitation de Kira se confirme ou non.

(manque d'inspi...)

Des ténèbres… froides et aussi profondes que la mort. Pourquoi s’entêter à s’approcher de la lumière si c’est pour mieux la laisser s’échapper. Une flamme dans l’ombre, un espoir alimenté par la peur de voir… d’entrevoir la vérité, le visage qui s’y cache…

De profil dans l’encadrement de la porte, sur le pied de départ, le jeune demi vampire se fige avec lenteur… comme si ce corps de chair et de sang avait retrouvé ses origines sur les pierres froides des nécropoles.
Ses iris habituées à la nuit ne lui sont plus d’un grand secours, face aux ténèbres qui engloutisse le couloir des citrines… L’état de faiblesse du jeune garçon risque d’atteindre son paroxysme, s’il ne se délecte pas d’un quelconque sang vivifiant…
Ce qui signifie qu’un petit tour au village s’imposerait cette nuit… ou le soir prochain.

Ce fond… cet abyme qui vient de transformer le planché et les murs, pour les confondre d’une seule et même couleur abyssale. Il y sent une présence… un sourire…
'La' revoilà.

La voix de la demoiselle le sort de sa torpeur. Il détourne lentement le visage et l’attention sur elle, un nouveau pas marqué vers la fin du cadre de la porte…
Ses lèvres pâles et froides se délient avec calme pour laisser souffler une voix douce et suave… masculine :

« Enchanté demoiselle Lilith…
Si vous permettez… »

Son pas grince sur le planché, puis un autre… et le silence. Comme si le jeune garçon s’était évaporé dans les ténèbres attirantes de ce couloir… là ou une présence le tracte de peur et de curiosité… Cette entité qui le suivait… qui la abandonné et qui aujourd’hui revient se jouer de lui…
La Mort.