Cairn
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 Chapitre 2 : La Bête

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Chapitre 2 : La Bête Vide
MessageSujet: Chapitre 2 : La Bête   Chapitre 2 : La Bête EmptyDim 17 Mai - 16:26

Chapitre2

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une découverte effrayante

Chapitre 2 : La Bête 9610 Chapitre 2 : La Bête Diapo309204d1a515d3010d0830d7ce633f2c Chapitre 2 : La Bête Diapo6a877552677d01a15e3653a53bd5a5c0
Nero, Venus, Celorm (PNJ)

Une élève avait été tuée… une jeune lapis-lazuli dont le sang souillait à présent les terres de la forêt verdoyante. Un équilibre avait été brisé…

Nero est sur les traces de la créature, qui sème la terreur chez les villageois et qui a terrassé deux élèves de l’école. Ses pas l’avaient mené à son dernier carnage, relevant des traces de pas larges et un croc, planté dans les entrailles sa dernière victime.
Rôdant sur ces terres féeriques, il a fait la connaissance de Vénus, une élève de Cairn, presque aussi ancienne que lui. Cherchant à comprendre les évènements étranges qui sévissent dans le pays, elle veut se renseigner… quitte a encourir un danger que Nero redoute lui-même.

La forêt verdoyante est symbole de pérennité, de sagesse et de vie. La forêt noire est à son contraire, le lieu du meurtre, de la fourberie et de la perdition. Chacun possède un domaine qui lui est propre, protéger de l’autre…
Mais aujourd’hui, le crime et le sang ont percés la fine membrane de sérénité et de calme qui entourait les bois féeriques. La balance penche doucement.

Nero a emmailloté les restes de la victime, pour les mener à la forêt noire, éviter que ses chairs ne pourrissent au soleil et sur un sol pur.
Proposant à la demoiselle curieuse de le suivre, il arpente les versants de la montagne sombre, prenant des chemins hors sentiers pour éviter de croiser une quelconque âme qui vive.
Le cuir dégoulinant de sang sur le dos, il finit par stopper ses pas à l’orée de la forêt sombre.
Entre les deux bois, s’offre un panorama naturelle et haut.
Reposant son paquetage poisseux sur le sol, il fixe ses yeux sur les bâtiments de Cairn, silencieux.
L’école ressemblerait presque à une forteresse, piquée en son centre d’une haute tour, fine et brillante. La roche blanche qui la compose, s’illumine sous le soleil qui joue entre les nuages. Les ombres courent sur le sol, au rythme du vent qui les chasses et les poussent vers d’autres horizons, ouvrant le ciel et le refermant. Le lac miroite, les montagnes qui entourent le site s’effaçant dans le lointain, comme couronnée d’une brume d’été.

« Ici… »

Nero fait un signe du menton, désignant l’école.

« Que sait-tu de l’histoire de Cairn… que t-on dis exactement les membres de cette école, en répondant à tes questions de curiosité. En a déjà tu eu, d’ailleurs ? »

La demoiselle qui le suit stoppe ses pas. Cette école vu d’en haut était splendide mais très mystérieuse. Quelque chose s’en dégageait.
Elle avait lu quelques histoires sur la fondation de cette école et la jeune sirène était persuadée que cet établissement n’était pas si pur qu’il y paraissait. Elle n’avait jamais pu confirmer ses pensées puisque personne n’avait su la renseigner.

« Pour Cairn, il me semblerait que cette école fut fondée sur une base de neutralité, que la première pierre de cette école aurait été posée par une sorte de mage bienveillant. Je sais que l’un de ses premiers directeurs fut de camps sombre. »

Nero répond assez directement :

« Chaque directeur de cette école était en droit de prendre assise. Qu’il soit bon ou mauvais là n’était pas le problème. »

Il ferme les yeux, laissant la demoiselle reprendre :

« Je… je ne sais pas grand-chose, mais j’ai cru comprendre que cette école ne nous paraissait pas être la même, en fonction de l’endroit où l’on se trouve pour la regarder.
Pour ce qui est des questions, oui j’en ai eu, et plus d’une. On m’a toujours rassuré, me disant que j’étais en sécurité au sein de Cairn… On voit bien ce que cela donne aujourd’hui, mes soupçons n’ont fait que de s’amplifier au fur et à mesure des non-réponses…et aujourd’hui ils sont à leur apogée.
J’aimerai comprendre, savoir ce qu’il s’est passé… Lors de ma deuxième année, je me suis rendue dans le bureau du directeur de mon aile. Je lui ai posé des questions, sur ce qu’ils appelaient la « magie noire », quels étaient ces livres donnés par l’un des fondateurs… j’avais lu ça dans un livre poussiéreux de la bibliothèque. Mon directeur m'a simplement répondu que cela ne devait être qu'une histoire racontée pour les enfants mais que ce n'était pas vrai. »


La demoiselle explique tout d’un trait. Elle est hésitante et méfiante, face a cet individu quelle ne connait pas… mais ces questions la tourmentent d’autant plus aujourd’hui.
Elle observe Nero, puis l’école…

« Je suppose que personne n'est très au courant de ce que je soupçonne. »

Vénus regarde le corps emballé comme un saucisson… celui de la victime. L’image de la demoiselle, cette Lapis-lazuli souriante, lui revient en tête… celle qu’elle croisait parfois dans le dortoir, quel dommage.
Nita est convaincu qu’il faut agir. Cairn ne doit plus rester exposée aux dangers.
Elle regarde le jeune homme, complètement perdue.

« Que se passe-t-il, que faut-il faire pour remédier à tous ça, comment pouvoir justifier mes soupçons…s’ils sont justes ?
Cette école est très ancienne, et je doute qu’il y ait une personne assez vielle pour en avoir connu l’origine.»


Nita est en plein terrain vague, ça l’effraye un peu d’ailleurs. Elle n’aime pas rester dans le doute et l’ignorance. Elle compte vraiment sur celui qui l’a emmené dans cet endroit glauque, pour l’éclairer.
Nero fixe l’horizon, détournant calmement son regard sur la jeune femme. Il reste silencieux tout au long de ses élucubrations, détournant ses yeux avec un air hautain.

« La curiosité n’est pas un mal… la tienne pourrait le devenir. Sur une affaire aussi ancienne et importante que Cairn, il n’y a pas de discourt à tenir, seulement des actes. Il faut savoir s’effacer.
Ce n’est pas une affaire pour les gamines. Les commérages ne sont pas de court ici. Il y a des choses qu’il ne vaut mieux pas savoir. Vos petits problèmes d’étudiants ne devraient pas vous mener à l’histoire véritable de Cairn.
Tout le monde sait que cette école était une ancienne bibliothèque, érigée en l’honneur d’un dieu déchu. »


Il ferme les yeux et ajoute :

« Qu’est-ce que tu entends par ‘j’ai cru comprendre’… qui t’as parlé de l’indication de l’école. Aucun livre ne parle de ça. Celui qui a crée tous ces problèmes n’est pas assez idiot, je pense, pour laisser des indices derrière lui.
J’ai épluché la bibliothèque, étant étudiant. Ma curiosité était aussi poussée que la tienne mais à force d’efforts et de non réponses je m’en suis désintéressé…. -à l’époque il n’y avait pas d’œuvres sombres aux alentours de Cairn.-
Les membres du personnel ne savent rien, il n’y a aucun complot ici. Cairn est une brebis déguisée en loup qui ne s’est jamais observée dans le reflet du court d’eau.
Ces ‘histoires pour enfants’ non rien de naïves. Cairn n’a pas de légende autre que d’être une bibliothèque prestigieuse. Rien n’entache sa popularité ! Tu as du bien ennuyer ton directeur pour qu’il t’annonce cela comme ça.»


Les propos du jeune homme agace sévèrement Vénus. Pour qui se prenait-il ? Elle écoute tout de même ses multiples reproches.
L’esprit de Nita s’égare un instant… quelque chose d’étrange se dégage de la forêt noir qu’ils bordent. Elle se reprend en scrutant Cairn, pensant à ce qu’on lui dit. Une bibliothèque, certes elle le savait, elle était certaine d’une autre chose, plus importante, mais laquelle ?

* Bien sûre, je suis l’idiote… tu as du mal chercher mais ce n’est pas grave cela arrive à tous le monde. *

Un regard accusateur et profond se porte sur la jeune femme… Nero entend ses pensées et apprécie peu cette réaction qu’il juge inconsciente.

« Tu n’es pas… »

Nero n’a pas le temps d’achever ses propos que le sol se met à vibrer. Non… pas un tremblement de terre… un frisson plutôt ! Le ciel s’éclaircit lentement, un bruit sourd envahit toute la plaine.
Le jeune chasseur agrandit son regard et chancelle. Son oreille interne, ainsi que celle de tous les êtres vivants à Cairn, et en ses alentours sur un rayon de dix kilomètres, perd la notion de l’espace.
Une nausée monte alors qu’il tombe à genoux, tentant de ne pas fermer les yeux pour éviter d’amplifier ce phénomène. Un son strident résonne partout, et sur la voûte céleste passe un éclair lent, qui touche d’un bout à l’autre l’horizon offert au regard… sillonnant de gauche à droite… ou de droite à gauche ? De la haute montagne aux extrémités du massif.
Vénus observe son interlocuteur… surprise elle aussi de ce brusque changement. Cette chose étrange qui se produit, comme des ondes… Elle en tremble, remarquant l’air de son « compagnon » qui semble tout aussi affolé qu’elle.
Elle le suivit et se met à genoux, regardant ce qu’il se passe autour d’elle tout en priant dans sa tête :
La demoiselle s’adresse au jeune homme, sa voix tremble en même temps que son corps.

« Qu’est ce qu’il se passe ?!
J’ai… j’ai l’impression que maintenant ce n’est plus juste une histoire de personnes disparues… tout survient en même temps !
Ce n’est pas la simple concordance de coïncidences ! »


C’est vrai, Vénus paniquait légèrement.
Elle redoutait qu’il pleuve, qu’elle reprenne sa forme de femme poisson au contacte du liquide… -elle en sirène et la bestiole mangeuse de jeunes personnes qui se pointe… il ne fallait pas penser à sa….tout allait s’arranger…enfin c’est ce qu’elle espérait.


Dernière édition par narrateur le Dim 17 Mai - 16:27, édité 1 fois
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Chapitre 2 : La Bête Vide
MessageSujet: Re: Chapitre 2 : La Bête   Chapitre 2 : La Bête EmptyDim 17 Mai - 16:26

Cette impression… comme au lendemain d’une grosse cuite oubliée…
La tête tourne, le cerveau est compressé contre la boite crânienne et la nausée l’accompagne. Se redressant en chancelant encore un peu, Nero ferme les yeux une seconde puis dégage une boussole de l’une de ses poches.
Sa vue revient à la normal et ses yeux s’écarquillent comme pour mieux voir. La flèche qui d’habitude tourne sans jamais trouver le nord, tend à se stabiliser, mais n’est pas encore certaine de sa position.

« Merde… »

Nero fait descendre sa pression en un mot, soufflé comme un désespoir marqué. Cairn commence à prendre position.
Tout revient à la normal pour les corps… rien d’autre n’est remarquable si ce n’est sur une boussole.
Il n’allait pas pleuvoir, et cet éclair ressemblait plus à un champ magnétique marqué qu’un début d’orage… Le ciel n’était pas sombre.

« Tu as raison… rien n’as été fait au hasard… et tu sais quoi ! On est dans la merde maintenant ! Tout ça parce que je n’agis pas assez vite !!!
Mon maître va me tuer… »


Sa dernière phrase est jetée comme une pierre dans un lac limpide, sur un ton fataliste…
Il s’est détourné d’elle en prononçant cette locution, une main sur la hanche et l’autre à son front, réfléchissant.

« De sombres jours nous attendent si cette créature n’est pas vite arrêtée… Tous ça arrive trop tôt ! »

Il lève le visage au ciel, inspirant profondément et soufflant par ses lèvres entrouvertes, pour évacuer une soudaine montée de stress.
Un bruit dans les fourrés lui fait détourner l’attention rapidement. Dégainant son révolver, il attend et cherche des yeux un autre mouvement, qui ne tarde pas. Pointant son canon près à tirer, le corps entier tendu face à ce qui arrive, il plisse un regard suspicieux.

« Recule toi… doucement. »

S’adressant à Vénus sans la regarder, il finit par voir ce qui s’y cache, simplement par l’aura que la créature dégage. Baissant son arme, l’air surpris, il reste silencieux.
Un homme assez grand se présente à eu. Vêtu tout de tissus fins et riches, il observe Vénus d’un regard profond, presque envoûtant. Ses grands yeux noirs aspirent la lumière sur son visage laiteux. Ses longs cheveux obscurs retombent en partie devant son visage, encadrant ses mâchoires.
Non armé, il se présente aux deux créatures et fait un signe de révérence à la demoiselle. Il n’a pas le temps de se redresser que Nero hurle :

« Qu’est-ce que tu fais ici ! Il n’y a rien à voir ! Retourne d’où tu viens ! »

L’incube redresse l’échine et transperce le jeune garçon d’un regard vif :

« Je ne pensais pas entendre cela de la voix d’un mort en sursis. »

Nero sent une goutte de sueur glisser sur sa tempe, reculant d’un pas.

« Mais quel joli présent tu m’apportes… »

Reportant ses yeux sur la jeune femme, il ajoute d’un ton tout aussi mielleux.

« Je ne suis Celorm… enchanté de vous connaître demoiselle. »

Suite à la présentation de ce Celorm, Vénus répondit d’une voix direct et assez craintive.

"Je suis Vénus"

Ne quittant pas la limite d’ombre de la forêt noire pour le moment, il attend.
Ce que Nita ne supporte pas, c’est le regard que l’inconnu pose sur elle. Elle n’était pas un présent !…puis, sueur froide, et si celui qu’elle avait naïvement suivit l’emmenait directement dans la bouche du loup… et si il était au courant de la venue de cet homme, peut-être n’était elle qu’une offrande ? La sirène jette un œil inquiet à celui qui l’a emmenée ici. Il avait l’air aussi mal qu’elle…non, ce n’était pas possible.

L’incube sourit gracieusement à la demoiselle qui se présente. Tournant le visage vers son deuxième interlocuteur, qui commence à perdre son sang froid, il ajoute

« Ton maître m’envoi… »

La respiration de Nero se coupe l’espace d’une seconde et ses pupilles s’étrécissent, sous la colère qui monte en lui.
Son index se crispe sur la gâchette de son arme, qu'il tien à son flanc.

« Pourquoi t’envoyer toi… Tu n’es rien pour lui.
Bien au contraire, cher ami. »

Le mot de trop vient de tomber. Nero se campe sur ses positions, tirant à une vitesse fulgurante en pleine poitrine de l’incube qui ne cille pas un cil.

« Imbécile…
Ca défoule de faire ça… »

L’incube époussette le trou fumant, qui a transpercé le tissu qui recouvre son cœur. Pas une goutte de sans n’a été versé.
Nero repli son bras, reposant sa main sur son épaule, la crosse de son révolver appuyée à sa nuque. Il ne regarde pas son interlocuteur.

« Tes petites simagrées commencent à nous irriter tous, ici. Cesse donc de jouer, ta vie est en jeu.
Bah tien j’l'avais pas remarqué… »

Le chasseur envoi un regard méprisant au démon, ajoutant :

« Le bras qu’il m’a donné me rappel sans cesse que je lui appartient, cesse donc de m’importuner et délivre moi ton message. »

L’incube étire un demi sourire et ajoute d’un ton naturelle :

« 99… »

Nero écarquille les yeux et dégaine aussi vivement un autre révolver de sa main libre, visant la tête. L'incube reprend un air grave, répondant:

« Je serais toi j’éviterais de me tuer… Tu as d’autres chats à fouetter avant que ce chiffre te porte réellement malheur. N’oublis pas que la créature te poursuit désormais.»

L’incube recule dans le noir, comme si le bas de son corps fut changé en vapeur noire, glissant sur la terre pour disparaître.
Nero court vers lui et s’arrête à l’orée de l’ombre :

« Celorm !!!
Et merde ! »


Il envoi un cailloux valser à une bonne distance de son pied gauche, pivotant sur le droit pour se retrouver de profil à la demoiselle. Une seconde de silence passe avant qu’il ne redresse le visage pour ajouter :

« Quitte rapidement les lieux en passant tout droit par là. »

Il indique d'un geste bref un chemin invisible, entre les deux forêts.

« Cette frontière est neutre, la créature ne s’y aventurera pas… désolé mais tu ne peux pas m’aider. Pas moi en tout cas. Je n’ai pas le droit à l’erreur et le temps m’est compté.
Si tu viens dans mes pattes je te tue. Compris!? »


Tout en discutant, il détache l’un de ses gantelets de cuir, remontant sa manche de tissu noir pour découvrir son bras démoniaque. Pris d’une soudaine lourdeur d’esprit et s’assoit pesantement, laissant ses cheveux retomber devant son regard… l’air pensif.

à suivre...
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Chapitre 2 : La Bête Vide
MessageSujet: Re: Chapitre 2 : La Bête   Chapitre 2 : La Bête EmptyMar 19 Mai - 13:28

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De biens tristes nouvelles -quête des disparitions
Chapitre 2 : La Bête 9510Chapitre 2 : La Bête Camill10
Le Père Alexius + Camille (PNG)


Le père Alexius était encore sur la place qu’un messager courut lui apporter un parchemin, sur lequel étaient inscrites de bien tristes nouvelles. Remy, un petit garçon venait d’être retrouvé mort tandis qu’une autre demoiselle restait introuvable.
Regardant le ciel, le père Alexius murmure, priant pour ce petit garçon et pour que la demoiselle reste sauve.
Il jette le parchemin et quitte la place sur le champ, regagnant son église.
Alors qu’il s’élance dans une petite ruelle, il perçoit la voix de deux hommes. Le père passe devant eux et les salut d’un ton charismatique :

« Bonjour messieurs »

Les citoyens le saluent à leur tour, l’air heureux, sûrement le fait qu’un hérétique venait de se faire brûler. L’un répondit même:

« Belle journée, n’est-ce pas ? »

Et le père, qui était troublé des nouvelles qu’il venait d’apprendre, leur asséna d’un ton morne.

« Oh, de biens sombres nouvelles, d'autres disparitions j’en ai peur.
Mon église est ouverte à ses fidèles, confessez-vous mes fils… »


Sous le visage stupéfait des deux villageois, il continu son chemin et regagne son église.
Une chaude journée de printemps… Un ciel dégagé et rayonnant. L’atmosphère n’en est pas moins lourde et chargée de poussières, balayées par un vent du sud, sec et amer.
Voilà trois jours, comme dit sur le journal du Daily day’s, qu’un ‘mage noir’ brûla sur le bûcher. Les festivités accompagnant sa mort, pour la sauvegarde des villageois face à leur désespoir, furent de courte durée. Le discourt du garde chasse Ortak et du Père inquisiteur, à l’une des conférences, données en fait de la disparition de deux jeunes enfants, poussent certaines langues à se délier…
La peur de la mort est moindre, comparée à la souffrance qu’offre les enfers dans l’éternité.

Une jeune femme longe les murs. Prise de remords, elle cache en partie son visage derrière une capeline en toile légère.
Fille de boulanger, Camille a dix-huit ans à la fin de ce printemps. Ses longs cheveux sont noirs de jais et ses yeux noisette très légèrement bridés. Sans plus de traits asiatiques, la demoiselle se monte sur un mètre soixante. Plutôt joyeuse et rieuse, elle passe du temps au bar avec son oncle le tavernier, pour arrondir ses fins de mois.
Ses parents ont toujours privilégiés les études de son frère et elle passe la majeure partie de son temps à exécuter des taches ménagères peu louables, à s'occuper du troupeau de son père… Sa mère n’a pas toujours été douce avec elle… et son père souvent absent par son métier éprouvant et sa santé fragile.
Aujourd’hui, elle passe les portes de cette chambre qui la tenait ‘malade’ et sort au grand air.

Il y a quelques jours, cette demoiselle a vue quelque chose. Pensant réveiller une haine et une malédiction en se révélant, c’est en lisant le journal qu’elle a une illumination.
Le parvis de l’église teinte sous ses talons, son regard fuit celui des passants, ignorant les ‘bonjour’ de connaissances. Elle ne veut parler à personne… personne sauf celui qui est l’oreille et la voix de son seigneur.
Une bourrasque d’air chaud et de poussière pénètre dans l’église, à l’instant où la grande porte est poussée… Refermant le lourd battant derrière elle, et face au silence désarmant de la ‘maison de Dieu’, la jeune femme resserre sa main contre le capuchon à sa gorge et se découvre sa tête. Fermant les yeux, elle fait un signe de croix et murmure imperceptiblement, finissant par entrer dans un confessionnal.
A peine installée, elle place ses mains en prière et baisse la tête :

« Pardonnez-moi mon père car j’ai pêché… »

Le ton de sa voix est clair et doux… mais aussi alerte qu’une brebis égarée, face à la grille de bois qui la sépare du Père.

« Bonjour ma fille, vous pourrez vivre dans la paix de Dieu, Notre Père tout puissant, qui saura vous pardonner. »

La jeune femme garde ses mains serrées l’une contre l’autre, la peau frissonnante le regard vide. C’est d’une voix neutre qu’elle ajoute :

« « Mon père… j’ai vu le démon qui nous porte malheur. »

Sa voix s’étouffe dans un souffle. Ses yeux ne regardent pas face à elle. Elle les baisse, tel un poids qu’elle ne peut soutenir… La grille de bois qui la sépare du Père laisse filtrer une légère lumière, ombrageant son visage de multiple croix.
La jeune femme a stoppé ses paroles sous l'angoisse. Une larme perle au coin de ses yeux, puis elle ajoute d’une voix faiblarde :

« Il y a de cela quatre jours, je me suis rendue dans les pâturages qui nous entourent. J’allais chercher nos moutons sur les versants de la montagne, empruntant les collines qui surplombent le village. De là… j’ai entendu un cri au jour tombant.
M’écartant un moment du troupeau que je gardais, j’ai vu un jeune garçon courir sur le sentier… »


Camille crispe ses doigts et ses mâchoires, ravalant un sanglot.

« Une ombre informe courrait derrière lui, alors qu’il rejoignait le village. C’était… c’était le diable mon père !... le diable ! »

Elle s’effondre sur elle-même, cloîtrée entre les quatre pans de bois qui l’entravent.
Le 'diable' disait-elle… comment était-ce possible, pourquoi le diable viendrait-il sur ces terres qui étaient si paisibles.

« Dites m’en plus Camille, vous n’y êtes pour rien, ne craignez pas les foudres de Dieu, vous êtes venue me trouver et c'est l'acte d’une âme pure. Vous avez eu raison. »

Il ne s’attendait pas à cela, comment était cette bête, pourquoi venait-elle terrifier les villageois… ce ne devait être que le fait de la sorcellerie des hérétiques encore en vie! Seuls eux pouvaient appeler le 'diable'.
Il ne savait pas comment rassurer la demoiselle mais il fallait qu’elle parle, pour le bien-être de la communauté.
La jeune femme entrouvre à peine le regard, détournant ses yeux sur le côté, ravalant un autre sanglot.

« Je… je ne sais pas trop… cette… cette créature était bien plus grosse que les loups ou les ours que nous pouvons redouter des montagnes et des forêts. Elle était… aussi sombre que la nuit. De là où je me trouvais, j’étais trop loin pour la détailler plus que c'la. J’ai… j’ai étouffé un cri lorsqu’elle a fondue sur le garçon. »

Baissant son attention rougie par la pression qui s’exerçait dans sa tête, elle ajoute :

« J’ai vue un homme… »

Sa voix tente de se calmer, répondant d’un ton plus grave, et relevant un regard assombrit :

« Il était bien plus loin… sur une autre colline. Il semblait observer sans rien faire, sans bouger alors que j’étais affolée par les cris étouffés en contrebas.
Un spectateur. Je me souviens qu’il était vêtu de noir, mais dans la pénombre d’une fin de journée on n’est jamais sûr, mon Père. »


Camille renifle un peu, puis passe le revers de l’une de ses mains sur ses joues et son nez.

« La créature s’est arrêtée devant mon regard pétrifié. Elle a semblé se détourner de son festin pour regarder vers les collines. J’ai cru que ma dernière heure était venue… Elle a couru dans ma direction, alors j’ai trébuché en tentant de me retourner. J’ai rampé puis je me suis relevée, courant aussi loin que j’ai pu, m’enfermant dans ma chambre sans avoir ramené le troupeau.
Mon père m’a battu ce soir là, mais je n’ai rien pu dire... rien… pas même qu’un enfant avait disparu… Ce n’est que le lendemain que j’ai lu le journal… la sœur du garçonnet a trouvé la mort aussi, je crois.
Je m’en veux tellement mon Père ! »


Il écoutait la demoiselle, les détails qu’elle lui apportait étaient importants, mais…qui était cet homme au dessus de la colline, surement un sorcier… les environs étaient peuplés d’ermites qui préfèrent se cacher plutôt que de périr…

« Hum…votre père vous a battu, ne le prenez pas comme une faute. Dites-vous qu’il a eu peur pour vous, que vous vous fassiez dévorer par cette 'bête'. N’ayez crainte, vous n’êtes pas responsable de la mort de ces personnes. »

Il fallait qu’il rassure cette jeune fille, la pauvre se voyait complètement perturbée, et son âme était plus vulnérable à se faire posséder par le Démon.
C’est alors qu’il allait proposer à la jeune fille d’intégrer le couvent afin d’être protégée de la bête.

La demoiselle commençait à réciter quelques prières, écoutant d’une oreille attentive l'homme qui commence à réciter le 'notre Père'. Elle a fermée les yeux, ses lèvres frôlant ses mains en prière fortement serrées. Puis tout devient très clair, comme si une lueur au dehors venait de prendre vie, illuminant les vitraux.
Un frisson monte du sol, fait vibrer les parois de la bâtisse et teinte le bourdon et les cloches de l’église.
La demoiselle écarquille les yeux puis se bouche les oreilles sous le bruit sourd qui semble émaner de la terre entière.

« C’est Elle ! L’Apocalypse !... les saintes écritures avaient raison, mon Père !!! »

La jeune femme croit mourir de terreur. Levant les yeux au ciel elle quitte le confessionnal sans avoir reçu la bénédiction du Père. Fixant la voûte de l’église elle chancelle, puis tombe à genoux, une envie de vomir montant du font de ses entrailles… Son cœur la flagelle de milles souffrances, persuadée que les anges de l’apocalypse se matérialisent devant ses yeux, pour souffler dans leurs trompettes et annoncer la fin de ce monde…
Elle pousse un cri ultime d'horreur et tombe sur les dalles froides et grises de l’église…

Le père sent son estomac se retourner. Il sort à son tour du confessionnal, se dirige vers l’Autel et voit, par les portes de l’église grandes ouvertes, des villageois complètement apeurés rentrer, afin de recevoir un éventuel pardon du Seigneur et être ainsi sauvé.
Le père inquisiteur est maintenant à genoux, devant l’Autel à prier, d'une voix lourde il s’écrit :

« Priez avec moi, seules nos prières nous sauveront ! »

Et il recommençe, avant d’être prit par des hauts le cœur. Il a l’impression que chacun de ses membres se serrent dans un étau. Un bruit sourd siffle dans ses oreilles, son âge avancé n’arrangeant rien. Assommé par l’un des chandeliers branlant, il tombe sur sol.

L’église était plongée dans la peur, la terreur même, on aurait vraiment pu croire à la fin du monde, tout était plongé dans le chaos le plus total. Les cris des femmes et des enfants perçaient le silence mortuaire, qu’allait-il advenir maintenant ?
Ce tremblement ne dure pas des heures. Il se calme aussi rapidement qu’il est apparu.
Les villageois affolés ont accouru à l’église pour être sauvés.
A genoux devant l’autel, un cri s’élève au milieu des fidèles. La mère de Camille découvre le corps de sa fille sans vie…son visage défiguré par la peur.
Quelques hommes montent sur l’estrade et dégage le corps de l’inquisiteur du chandelier qui l’a assommé, tentant de le redresser pour le réveiller.

« Mon père ! Mon père !
-réveillez-vous mon père ! »

Des lamentations emplissent l’église et tous s’agenouillent sans exception. Camille a le visage et le corps retenu par celui de sa mère et de son père. Ils prient ensemble pour sauver leurs âmes.
Les deux hommes qui aident le Père Alexius l’observe avec terreur, malgré le courage qui survit dans leurs regards.

« Que devons nous faire… Le seigneur nous met à l’épreuve… est-ce la fin ? »

Le silence règne sur les lieux… le calme est revenu et tous observe les alentours sans comprendre.
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Chapitre 2 : La Bête Vide
MessageSujet: Re: Chapitre 2 : La Bête   Chapitre 2 : La Bête EmptyMar 19 Mai - 19:14

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Eloïse arrive

Chapitre 2 : La Bête 10210Chapitre 2 : La Bête 5710
Eloise, Daniel


A cette instant, alors que Nero s’entretient avec Venus aux frontières des deux forêts, une demoiselle fait son apparition aux portes de Cairn.... quelques temps après le drame.

Eloïse, après avoir salué au groupe d’ecclésiastiques avec lequel elle voyageait, reprend sa monture et part en direction de l’école. Elle doit à présent se présenter là-bas et essayer de collecter des informations pour son compte.
Elle s’arrête devant les lourdes portes de Cairn quel contemple..

*Ça fait quand même une belle entrée…*

Elle regarde sa tenue, ôte la poussière de son pantalon, lisse sa veste et tire sur ses gants blancs. Il lui fallait être irréprochable dans son entrée. Tout ceci lui remémorait son arrivée à Daimos, mis à part que sa délégation avait été reçue par plus de personnel et que déjà les remarques cinglantes fusaient.

Lorsqu’elle avance, les portes s’ouvrent d’elles-mêmes, ce qui n’était pas pour lui déplaire. Alors qu’elle passe l’entrée, le vent qui la suit s’engouffre dans la salle et soulève les cheveux de la jeune femme.
Elle ne prête pas trop attention à la décoration et cherche directement ce qui l’intéresse. -Celui ou bien la chose qui ferait office de secrétaire et pourrait la renseigner sur comment passer son séjour ici à Cairn.-

Une fois la cible en vue, elle se dirige d’un pas décidé vers le bureau. D'une voix délicate, qui correspond tout à fait à sa morphologie, elle salue la personne en face d’elle.
« Bonjour ! »

Daniel reçoit la jeune femme comme il le faut… encore sous l’interrogation du tremblement qui a secoué Cairn il y a peu.

« Bonjour mademoiselle, puis-je vous renseigner ? »

Il était habitué aux imprévus. Daniel avait su jongler entre « tremblement bizarre » et « nouvelle personne à renseigner » sans rien laisser paraître... à part peut-être son habituel air surbooké et un sourire de bienvenue.
Tandis qu'Eloise l'examine de la tête au pied, elle redresse l'échine et regarde l'homme dans les yeux. On pouvait, voir à sa façon de se tenir, le coté militaire de son éducation. Elle laisse glisser un doigt sur le bureau puis commençe à expliquer sa situation.

« Je suis Eloïse Oblivion, je viens à vous pour proposer mes services ! »

Elle affiche un sourire et un vent léger et parfumé passe près de Daniel, quelque chose de doux et floral. Elle baisse les yeux sur son doigts, inspectant l'éventuelle poussière qui s'y est collé. Pas une trace de souillure sur son index.

*Au moins c’est propre, c’est déjà ça…*

« Je suis en voyage et je compte séjourner par ici, on m’a dit que cette école cherchait un journaliste… Peut-être puis je faire l’affaire je n’ai que peu d’expérience en la matière, mais je suis une personne assidue, qui aime l’ordre et la rigueur et j’ai un gout très prononcé pour tout ce qui relève de l’investigation. Pensez vous que mes qualités pourraient être utiles et recherchées pour ce poste ?

*J’en ai peut être trop fait surtout pour une novice… J’aurais peut être du être plus réservée… tempi si ça foire je trouverai bien une autre solution…*

Se raclant la gorge, le secrétaire baisse les yeux, replace ses lunettes de l’index et ajoute :

« Bien… Nous avons déjà un journaliste à Cairn, du nom de Arsène Valland. Si travailler avec un coéquipier ne vous dérange pas, vos bureaux seront une même pièce.
Nous avons quelques affaires qui peuvent requérir vos capacités. Contactez Arsène pour en savoir plus. »


« Je serais ravie de rencontrer ce Arsène Valland ! » répondit-elle avec un aimable sourire.

Baissant les yeux sur son bureau, il feuillette quelques dossiers et ralentit le mouvement, dénotant un déplacement à ses côtés. Déviant son regard sur un elfe de maison, il stoppe toute action. La créature est à rang fixe, le regard perdu dans le vague.
Cette race d’elfes de maison est très sensible à la magie qui les entours… et Cairn connaît un bouleversement que peu peuvent démontrer.
Eloïse observe le secrétaire dans les yeux et suit son regard, qui se porte quelques secondes sur l’elfe. Elle ouvre la bouche dans l’intention d’articuler sa pensée mais se ravise et ne sort pas un mot.

*Ils sont dégoutants et moches… C’est fou que l’on puisse travailler avec ce genre de créature. En plus il a l’air malade….*

Elle cache ses pensées derrière un sourire. Des elfes de maison, elle avait déjà vu à Daimos mais il n’y en avait pas chez elle. Son pays n’étant pas familière avec ces créature, elle ne relève pas le comportement anormal.
Tirant une feuille en reprenant le cours des choses, l’air interrogatif mais caché pour lui, Daniel termine :

« J’aimerais que vous lisiez et signez ce formulaire, c’est juste pour l’administration. Vous n’êtes pas élève et donc serez intégrée en tant qu’invité. Si vous voulez une chambre nous vous en préparerons une.
Je sais qu’Arsène à un appartement au village, mais faites attention, nos voisins sont plutôt méfiants en ce qui concerne la magie… et le trouble plane sur leur cité. »


«Je préfère résider ici, cela me parait plus confortable de cette façon… puis je savoir à quelles heures sont servis les repas, ce qui est autorisé et ce qui ne l’est pas?…
Et... pourriez-vous m’en dire plus ? Quel est ce trouble et pourquoi ce rapport à la magie ? »

Eloïse se sent parfaitement à l’aise, journaliste lui allait parfaitement et lui permettaient de couvrir ses intentions.

*Voyons voyons… on m’a parlé de disparitions et de problèmes dans cette région. Peut être pourra-t-il m’en apprendre plus.*

Daniel ne répond pas tout de suite à la question d’usage de la demoiselle, pris de court par d’autres interrogations.

« Hé bien je… »

Il hésite une seconde puis reprend d'une voix légèrement plus basse:

« Le village voisin de Cairn connaît une vague de disparitions inexpliquées. Tant que notre école n’est pas mise en cause, nous n’avons aucun intérêt à nous en mêler. Pour eux, nous sommes une bibliothèque réputée. »

Marquant une légère pause, le secrétaire continue :

« Cette semaine… Cairn a perdu un élève. C’était un garçon au tempérament fort, plutôt solitaire ces derniers temps. Ses camarades ont affirmés qu’il préparait quelque chose, mais qu’aucun mot n’a été prononcé sur le sujet. La responsabilité de sa directrice est mise en cause.
Nous pensons qu’il a disparu sur les versants de la montagne sombre… mais personne n’ose vraiment s’y aventurer. On dit qu’une ombre y rôde.
Hier, c’est une demoiselle qui a disparu. En conséquence du manque de professeurs cette année, Cairn a décidé de donner quartier libre à ses étudiants… leur recommandant de réviser durant ces quelques jours de repos. »


Une goutte de sueur glisse sur la tempe du majordome qui tente de retenir une détresse profonde et qu’il se doit de cacher.

«… Selon les dires de ses amies, cette jeune étudiante, au tempérament loyale et calme, a disparu aux alentours de la forêt verdoyante. Un garde-chasse de l’école a fouillé les environs… mais n’a rien trouvé. »

Daniel baisse le visage. S’accoudant à son bureau, il retire ses lunettes d’une main et se frotte les yeux de l’autre.
Ses iris se reportent sur la demoiselle, puis il termine :

« Nous allons vous préparer une chambre dans l’aile des invités, au rez-de-chaussée. Si vous avez besoin d’aide… »

Il n’achève pas sa phrase, prenant une seconde pour observer l’elfe de maison qui se poste à ses côtés à chaque nouvelle entrée. La créature semble se débloquer, comme une machine remise en route, et replie légèrement l’échine, l’air craintif.

« … demandez aux elfes de maison. Ils sont là pour ça. »

Eloïse fut surprise que les élèves et l’école soient touchés par les disparitions. C'est une nouvelle étonnante qui ne manque pas à appeler d’autres questions. Eloïse s’approche plus près de Daniel et lui murmure :

« Ces disparitions... sont elles fréquentes ? Qu’est ce que Cairn compte faire à ce sujet ? »

* La montagne sombre… J’irai bien y faire un tour, voir s’il n’y a pas de traces de quoi que ce soit… Mais il vaut mieux être prudent… Je n’ai aucune envie d’être la prochaine à disparaître…*

Fréquentes ? Daniel tique légèrement à la question de la demoiselle, répondant d’un ton tout aussi bas :

« Je… pense que si un troisième élève était enlevé, nous pourrions parler de ‘fréquence’. Mais nous ne connaissons même pas la cause de ces disparitions… si elles sont liées ou non au malheur que connaît les villageois. Aucun corps n’a été retrouvé pour l’instant, en ce qui nous concerne. Nous ne sommes même pas sûr qu'ils soient mort...
Les citoyens ont enterrés deux de leurs disparus, les autres n’ont jamais été revus. On parle d’une créature démoniaque et massive… rien de plus.
Il y a une semaine, un soit disant mage noir a été brûlé sur la place publique, devant l’église. Un article de journal a circulé sur ce point. Demandez-le à Arsène… il doit être sur son bureau. »


Il se racle légèrement la gorge et ajoute :

« Pour ce qui est de l’administration de Cairn, nous en sommes au point mort. Je pense qu’une réunion regroupant nos différents directeurs devrait avoir lieu sous peu…Si vous souhaitez y prendre part, il faudra vous faire recenser auprès de moi… que je vous annonce.
Mais à mon humble avis, peu de choses ressortiront de cette conférence… nous n’avons pas d’indices connus ou… révélés. »


Eloise laisse le secrétaire finir et reprend les mots prononcés par le majordome avec surprise.

« Une créature démoniaque et massive !? »

*Et bien… Je m’attendais à quelque chose dans ce gout là mais massive non…*

« Pensez vous que la créature agit de son propre chef ou bien serait-elle à la solde d’une quelconque personne ? »

Eloïse repensa à son périple pour venir ici et les rumeurs sur l’inquisiteur, et si c’était lui qui semait le trouble ? Eloïse n’aimait pas beaucoup les religieux, surtout les inquisiteurs dont elle percevait une seconde nature trop encline au pouvoir et à la manipulation.

« Pensez vous qu’il puisse y avoir un rapport de près ou de loin avec l’inquisiteur qui réside au village ? »

Le père Simon n’en avait rien dit, pas plus que les sœurs, mais ce n’était pas le cas des voyageurs qu’elle avait pu rencontrer. Elle ajouta par la suite qu’elle serait ravie de participer à la réunion organisée pour la personne.
Daniel replace ses lunettes sur le bout de son nez, répondant aux interrogations de la demoiselle :

« Heum… les seules choses que je sais sont ces rumeurs au village.
On dit que la créature est accompagnée, mais ce sont des ragots de superstitieux. Ils sont persuadés que le ‘mage noir’ qu’ils ont brûlé était à l’origine de ce fléau…
Leurs malheurs continuant à se perpétrer, ils en concluent que c’est un groupe démoniaque qui cherche à leur nuire… Certains parlent de ‘bête de l’apocalypse’, au village. Ils sont plutôt archaïques et très poussés sur la religion.
A ma connaissance personne ne l'a vue, mais les deux corps mutilés qu’elle a laissé derrière elle, ont donnés une expertise qui laisse penser quelle pèserait une tonne cinq… avec une mâchoire large de bien trente cinq centimètres? je suis désolé ces détails ne sont même pas certains. »


Le secrétaire marque une pause puis reprend :

« Tout ceci est de mauvaise augure…
Pour ce qui est du Père Inquisiteur, il est l’orateur de la sauvegarde du village, par l’expiation de tous les pêchés de ses concitoyens… Son rôle, comme tous les inquisiteurs, est de chasser l’hérésie et le démon. Je n’en sais pas plus sur lui, désolé. »


« Très bien.
En ce qui concerne votre réunion, j’aimerais beaucoup me joindre à vous. Cela me permettrait de m’introduire auprès des membres du personnel et en apprendre plus sur votre école ! »

Elle ajoute à ses paroles un sourire. Une fois que Daniel aurait répondu à ses dernières questions, elle s’aviserait de prendre congé et s’en remettrai à ces affreux elfes de maison. L’idée d’être accompagnée par ces petits êtres à l’air sournois la fait frémir intérieurement. Mais elle ne laisse rien paraître, fidèle à sa stricte éducation.

« Je vous souhaite bien du courage… et soyez prudente. Je pense que ces disparitions ne sont qu’un cinquième du sommet de l’iceberg. »

Eloïse eu une pensée pour Kortal et pensait qu’il était important de le tenir au courant de ces fait surprenant. Il fallait maintenant s’assurer que le courrier était sûr, qu’il ne se ferait pas intercepter par qui que ce soit, car la devise d’Eloïse avait toujours été « prudence est mère de sureté ».
Eloïse avait le sentiment, l’intime conviction qu’elle devait apporter son aide aux étudiants et qui sait peut être en enrôler pour l’IEMM si le potentiel y était.
...
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Chapitre 2 : La Bête Vide
MessageSujet: Re: Chapitre 2 : La Bête   Chapitre 2 : La Bête EmptyMar 19 Mai - 19:28

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les écuries

Chapitre 2 : La Bête 10210 Chapitre 2 : La Bête 9610
Eloise, Nero


Eloïse, après avoir demandé son chemin à un elfe de maison, prit les rênes de son cheval et le mena gentiment vers les écuries. Son compagnon avait beaucoup voyagé, il méritait bien de se reposer. Sur le trajet, Eloïse caressait le front de sa monture, une belle jument noire du nom de Keina.
Très attentive à son environnement, et lorsqu’une présence ou un bruit venait la troubler, elle tirait ses oreilles droites, redoublant d’attention, ce qu'elle ne manque pas de faire à l'instant.
Son regard se fige à la droite, en direction de la forêt, puis elle souffle. Eloïse lui tapote sur le flanc et regarde dans la même direction. Ne constatant rien, elle reste malgré tout sur ses gardes. Les oreilles de Keina sont toujours dressées et tire vers l’avant.
Eloïse s’adresse doucement à sa jument:

« Qu’as-tu entendu, il n’y a rien ici… »

La jument commence à s’agiter, et tacle le sol. Eloïse comprend son cheval, comprend qu’elle sent un danger mais elle, elle ne voit rien. Peut-être que Keina sentait la magie qui basculait dans ce monde?
Finalement, elle se calme sous les caresses de sa maitresse et se laisse mener jusqu’à son enclos.
Une fois arrivée, Eloïse accroche les rênes et prend une fourche afin de préparer la couche de Keina. Les cheveux d’Eloïse sont remontés en chignon, afin de ne pas gêner la jeune femme dans son labeur. Une fois cela fait, elle prend une brosse et entame les soins elle-même. Doucement le poil de la jument devient propre et soyeux sous les coups de peigne d’Eloïse.
Mais la jument dresse à nouveau les oreilles et Eloïse regarde l’entrée avec attention.

La forêt… Elle est la marque visible de la magie bénéfique et maléfique présente sur Cairn. Scindée en deux parties, elle arpente légèrement les flancs de la chaîne de montagnes sombres qui s’arque autour du site.
Jamais aucun de ces deux écosystèmes n’a empiété sur le territoire de l’autre. Les créatures ne pouvant franchir une barrière invisible, une sorte de magnétisme magique, il était impossible que le mal ou le bien n'interfère sur le camps de l’autre.
Il semblerait que seul les êtres de l’école fussent capable de s’y introduire sous ‘conditions’.
Quelque chose d’ancien et lourd régit ces lois…

La forêt, qui attire l’attention de la jument d’Eloise, se pare de magie blanche et bénéfique… Aujourd’hui, le mal souille ce lieu. Une créature a franchit ce barrage pour introduire le crime sur ces terres verdoyantes et tendres… violant sauvagement la tranquillité des créatures y vivant et la paix instaurée entre les deux camps. Le démon rôde sur ces terres, observant de loin les êtres de Cairn qu’il désir avidement. Leur magie et leur faiblesse l’attirent, notamment en ce qui concerne les élèves. Il se nourrit d’énergie et de sang… les crocs suintant d’envies insalubres, le poils irisé de pulsions incontrôlées… l’œil brillant d’une intelligence malsaine.
Keina a pu sentir cette 'menace' qui la regarde de loin… mais 'elle' ne s’approchera pas… pas encore. Pas à découvert et en plein jour !

Chapitre 2 : La Bête Nero_and_the_beast_by_ginL


Dans cette forêt, entre un chasseur. Un jeune homme qui chasse la créature pour sa survie au sein de son nouveau clan. Il a trouvé le corps de la jeune Lapis tuée et a assisté à la mort de l'opale mutilé… Il est sur ses traces depuis une semaine et déjà la balance penche en sa défaveur.
Maintenant que cet être démoniaque sait qu’on le poursuit, l’envie de jouer et de se venger ronge ses veines… Le chasseur en question risque alors sa vie des deux côtés.
Ce que la jument a pu percevoir, c’est cette attaque. Un coup de feu lointain… très lointain… qui ne peut être perçu que par de très fines oreilles.

La bête courre… son sang goutte sur les terres souillées de la forêt verdoyante. Elle laisse derrière elle le corps blessé du chasseur qui se traîne… cherchant à quitter la forêt pour trouver de l’aide. Il sait se soigner, il a apprit à vivre seul et à ses dépends… mais là… il ne peut rien y faire.
Avachit vers l’eau du lac, il observe les alentours puis nettoie cette plaie qui lui arrache de vives douleurs au bras et au flanc… Comment a-t-il pu manquer d’autant de vigilance !
Il reprend son souffle… attend… puis tente de se rapprocher de Cairn.
Il était élève là-bas, à une époque… Il cherche à rejoindre le hall pour revoir Daniel, ce majordome qu’il a connu à ses débuts. Il pourra lui être utile sans faire de vagues, pour lui. Se tenant les côtes de son bras valide, il longe les murs de l’établissement, cherchant à se faire discret, une arme à feu en main. Passant devant les écuries par obligation, il se fait plus silencieux… mais apparemment, son calme n’est pas à l’abri de toutes les oreilles.
Nero s’est fait repérer ? Redoutant ce fait, il crispe ses mâchoires et détourne le regard de l'entrée de l'écurie pour évaluer la distance entre son point d'arrêt et l'entrée du hall, qui se trouve à bien trente mètres de là. Courir, il doit courir... et c'est ce qu'il va faire...

Eloïse regardait avec insistance l’entrée des écuries. Keina avait repéré un intrus et le signalait bien à sa maitresse. Bien qu’Eloïse connaisse bien sa jument, l’intrus devait être bien caché à l’extérieur car elle ne le voyait pas. Par précaution elle lança un « Qui est là ?! », sans réellement attendre un retour de voix mais sait on jamais. L’individu se trouvant à l’extérieur pourrait prendre cela réellement pour lui et s’annoncer par la suite.
Keina battait le sol et Eloïse demeurait sur sa position. Le vent qui accompagnait Eloïse tournait autour d’elle et de Keina cherchant à les protéger.

Eloïse ne croyait pas au danger, s’il tenter qu’il le soit, elle pensait que les écuries de Cairn étaient sures, malgré les histoires relatées par Daniel, lors de son introduction auprès de Cairn. Elle s'imaginait qu'un élève curieux ou un membre du personnel timide faisait peut être son apparition. Mais en pensant de cette façon elle ne comprenait pas pourquoi Keina s'agitait de la sorte.

Une voix féminine et interrogative confirme les soupçons du ‘vampire’.
Son sang ne fait qu’un tour, les battements de son cœur s’emballent. Il perd son sang froid durant quelques secondes…
Il se vide, au travers de cette blessure qui ne se referme pas… cette plaie qui normalement aurait du commencer à se résorber. Le regard fiévreux et la main frissonnante, il observe le chemin qu’il se trace mentalement devant lui.
Le soucis… c’est que de se présenter sous cet angle, devant un élève ou qui que ce soit, qu’il le connaisse ou non, le mettrait dans une très mauvaise situation.
Non… il ne pouvait compter que sur Daniel.
Cairn est persuadé qu’à la suite de ses études, il est retourné chez lui, et ne vie plus dans ces alentours… Il ne donne pour ainsi dire jamais son nom aux étrangers et ne se mêle pas aux étudiants et autres habitués de l’établissement. Son histoire est plutôt compliquée à son sens… mais aujourd’hui, le voilà de retour contre son grès. Vêtu de cuirs souples brun foncé, de tissus sombres et donc d’un ensemble de chasseur forestier, il a perdu l’un de ses brassard, laissant son bras démoniaque au regard de tous. Il porte une épée dans son dos, un révolver à chaque flanc et quelques dagues réparties à son bras, sa cuisse et sa botte. Ses cheveux argentés sont ébouriffés, mêlés de quelques petits branchages qui se sont accrochés à sa silhouette pendant la fuite. Son visage est maculé de petites taches… le sang noir de la bête.
Il réfléchit à vitesse éclair, l’envie de courir plus forte que le reste…
Nero se lance d’un coup, passant telle une flèche devant l’ouverture de l’écurie, sans un porter un regard, ne sachant pas si l’étranger le voit ou non. Il court une bonne dizaine de mètres dans une douleur déchirante. Brusquement, il crispe les mâchoires et resserre sa main sur la plaie qui laisse s’échapper plus de sang, coulant à flot sur le cuir et glissant sur son flanc.
A genoux, il saisit l’une de ses armes à feu de sa paume libre, détournant légèrement son visage et son regard clair vers l’entrée de l’écurie pour qui s’approche.

Au loin dans la forêt, on peut entendre un hurlement sinistre et grave. Résonnant en écho plus atténué sur les versant de la montagne. Nero baisse son arme et pose un regard tourmenté au pied des bois verdoyants. Dans une alerte renouvelée, il cherche à se redresser, s’appuyant de sa main armée au sol pour relever son corps avec difficulté. Si personne ne répond à son passage devant l'écurie, il pourra reprendre sa route et chercher à rejoindre le hall de Cairn.

Eloïse fixe l’entrée et perçoit un mouvement, une silhouette sombre qui passe dans son champ de vision. Elle ne sait pas ce que c’est ou bien qui il est. Elle débarque à Cairn pour la première fois et déjà l’anormal semble venir à sa rencontre. Eloïse quitte sa jument qui ne semble pas apprécier cette action et tente de la retenir en mordant sa veste de cavalière. La jeune femme court jusqu'à l’entrée et stoppe net. Un soldat ne se précipite pas sans savoir s’il y a danger ou pas. Elle reste à couvert dans l’entrée et jauge la situation. Un homme étrange est à terre, Eloïse se sent soulager que ce ne soit pas un fantôme ou un esprit mais elle reste sur ses gardes.
De ce qu’elle voit l’homme est blessé, il est a genoux et semble se ternir une arme. Dix mètres cela ne fait pas bien loin et on peut percevoir assez clairement les formes mais pas les détails. Eloïse voit que l’homme tiens en main quelque chose mais ne perçoit pas si c’est une arme à feu, un couteau ou bien autre chose, si ce n’est que l’objet semble briller.

S’il est vraiment blesser, alors rien ne presse pour aller à la rencontre de cet homme sombre qui laisse une impression inhospitalière. Eloïse ne souhaite pas être blessée, comme tout le monde, il faut trouver autre chose. Rapidement, elle commence à invoquer un clone d’air pour l’envoyer près de l’homme à terre mais son action est interrompue par un sombre cri qui parcourt la forêt.
Keina claque un sabot arrière sur la porte de son box. Eloïse jette un œil à sa jument inquiète, cette suite d'évènement perturbateurs laisse une occasion à Nero d’amorcer une échappée.
Mais ce n’est que reculer pour mieux sauter, si l’homme perd du sang Eloïse saura le retrouver…

Le hurlement cesse, tel un cri d’agonie ou appel à la vengeance. Mais la créature n’est pas morte, non… il est même persuadé que quelqu’un la soigne à l’instant. Quelqu’un de la secte… un membre qu’il connaît sans voir que son visage n’est qu’un masque.
Le bruit sourd d’un sabot de cheval contre une barrière de bois l’interpelle. Il s’est peut-être trompé, personne ne se trouve dans les écuries mis à pars quelques chevaux ou autres créatures de ‘transport’. Rangeant son arme il se redresse plus rapidement, serrant les crocs sous la douleur puis titube pour longer le mur et disparaît à son détour…

La fin du jour approche, d’épais nuages s’avancent, masquant un soleil rougeoyant qui disparaît derrière la chaîne sombre des monts. Un vent froid hurle sur les versants abruptes des montagnes, chahutant les arbres des deux forêts, laissant l’eau du lac frissonner et couchant l’herbe des plaines de Cairn… pour finalement s’engouffrer dans les couloirs ouverts de l’établissement.
Nero sait qu’il laisse des traces derrière lui… de petites gouttes qui glissent sur son cuir imbibé… mais il ne peut pas faire autrement.

Le démon rôde sur ces terres, observant de loin les êtres de Cairn qu’il désir avidement. Leur magie et leur faiblesse l’attirent, notamment en ce qui concerne les élèves. Il se nourrit d’énergie et de sang… les crocs suintant d’envies insalubres, le poils irisé de pulsions incontrôlées… l’œil brillant d’une intelligence malsaine.
Keina a pu sentir cette 'menace' qui la regarde de loin… mais 'elle' ne s’approchera pas… pas encore. Pas à découvert et en plein jour !

Dans cette forêt, entre un chasseur. Un jeune homme qui chasse la créature pour sa survie au sein de son nouveau clan. Il a trouvé le corps de la jeune Lapis tuée et a assisté à la mort de l'opale mutilé… Il est sur ses traces depuis une semaine et déjà la balance penche en sa défaveur.
Maintenant que cet être démoniaque sait qu’on le poursuit, l’envie de jouer et de se venger ronge ses veines… Le chasseur en question risque alors sa vie des deux côtés.
Ce que la jument a pu percevoir, c’est cette attaque. Un coup de feu lointain… très lointain… qui ne peut être perçu que par de très fines oreilles.
La bête courre… son sang goutte sur les terres souillées de la forêt verdoyante. Elle laisse derrière elle le corps blessé du chasseur qui se traîne… cherchant à quitter la forêt pour trouver de l’aide. Il sait se soigner, il a apprit à vivre seul et à ses dépends… mais là… il ne peut rien y faire.

Avachit vers l’eau du lac, il observe les alentours puis nettoie cette plaie qui lui arrache de vives douleurs au bras et au flanc… Comment a-t-il pu manquer d’autant de vigilance !
Il reprend son souffle… attend… puis tente de se rapprocher de Cairn.
Il était élève là-bas, à une époque… Il cherche à rejoindre le hall pour revoir Daniel, ce majordome qu’il a connu à ses débuts. Il pourra lui être utile sans faire de vagues, pour lui.
Se tenant les côtes de son bras valide, il longe les murs de l’établissement, cherchant à se faire discret, une arme à feu en main. Passant devant les écuries par obligation, il se fait plus silencieux… mais apparemment, son calme n’est pas à l’abri de toutes les oreilles.
Nero c’est fait repérer ?

Redoutant ce fait, il crispe ses mâchoires et détourne le regard de l'entrée de l'écurie pour évaluer la distance entre son point d'arrêt et l'entrée du hall, qui se trouve à bien trente mètres de là. Courir, il doit courir... et c'est ce qu'il va faire...
Eloïse regardait avec insistance l’entrée des écuries. Keina avait repéré un intrus et le signalait bien à sa maîtresse. Bien qu’Eloïse connaisse sa jument, l’intrus devait être bien caché à l’extérieur car elle ne le voyait pas. Par précaution elle lança un « Qui est là ?! », sans réellement attendre un retour de voix mais sait on jamais. L’individu se trouvant à l’extérieur doit prendre cet appel pour lui et s’annoncer par la suite.
Keina bat le sol et Eloïse demeure sur ses positions. Le vent qui l’accompagne tourne autour d’elle et de la jument, cherchant à les protéger.
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Chapitre 2 : La Bête Vide
MessageSujet: Re: Chapitre 2 : La Bête   Chapitre 2 : La Bête EmptyJeu 4 Juin - 15:57

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Eloïse ne croit pas au danger, s’y tant est qu’il le soit, elle pense que les écuries sont sures, malgré les histoires relatées par Daniel, lors de son introduction auprès de Cairn. Elle s'imagine qu'un élève curieux ou un membre du personnel timide faisait peut être son apparition. Mais en pensant de cette façon elle ne comprenait pas pourquoi Keina s'agitait de la sorte.

Une voix féminine et interrogative confirme les soupçons du ‘vampire’. Son sang ne fait qu’un tour, les battements de son cœur s’emballent. Il perd son sang froid durant quelques secondes… Il se vide, au travers de cette blessure qui ne se referme pas… cette plaie qui normalement aurait du commencer à se résorber. Le regard fiévreux et la main frissonnante, il observe le chemin qu’il se trace mentalement devant lui.
Le soucis… c’est que de se présenter sous cet angle, devant un élève ou qui que ce soit, qu’il le connaisse ou non, le mettrait dans une très mauvaise situation.
Non… il ne pouvait compter que sur Daniel.Cairn est persuadé qu’à la suite de ses études, il est retourné chez lui, et ne vit plus dans ces alentours… Il ne donne pour ainsi dire jamais son nom aux étrangers et ne se mêle pas aux étudiants et autres habitués de l’établissement. Son histoire est plutôt compliquée à son sens… mais aujourd’hui, le voilà de retour contre son grès. Vêtu de cuirs souples brun foncé, de tissus sombres et donc d’un ensemble de garde forestier, il a perdu l’un de ses brassard, laissant son bras démoniaque au regard de tous. Il porte une épée dans son dos, un révolver à chaque flanc et quelques dagues réparties à son bras, sa cuisse et sa botte. Ses cheveux argentés sont ébouriffés, mêlés de quelques petits branchages qui se sont accrochés à lui pendant la fuite. Son visage est maculé de petites taches… le sang noir de la bête. Il réfléchit à vitesse éclair, l’envie de courir plus forte que le reste…
Nero se lance d’un coup, passant telle une flèche devant l’ouverture de l’écurie, sans un porter un regard, ne sachant pas si l’étranger le voit ou non. Il court une bonne dizaine de mètres sur une douleur déchirante.
Brusquement, il crispe les mâchoires et resserre sa main sur la plaie qui laisse s’échapper plus de sang, coulant à flot sur le cuir et glissant sur son flanc.
A genoux, il saisit l’une de ses armes à feu de sa paume libre, détournant légèrement son visage et son regard vers l’entrée de l’écurie pour qui s’approche.

Au loin dans la forêt, on peut entendre un hurlement sinistre et grave. Résonnant en écho plus atténué sur les versant de la montagne.
Nero baisse son arme et pose un regard tourmenté, au pied des bois verdoyants. Dans une alerte renouvelée, il cherche à se redresser, s’appuyant de sa main armée au sol pour relever son corps avec difficulté.
Si personne ne répond à son passage devant l'écurie, il pourra reprendre sa route et chercher à rejoindre le hall de Cairn.

Eloïse fixe l’entrée et perçoit un mouvement, une silhouette sombre qui passe dans son champ de vision. Elle ne sait pas ce que c’est ou bien qui il est. Elle débarque à Cairn pour la première fois et déjà l’anormal semble venir à sa rencontre. Eloïse quitte sa jument qui ne semble pas apprécier cette action et tente de la retenir en mordant sa veste de cavalière. La jeune femme court jusqu'à l’entrée et stoppe net. Un soldat ne se précipite pas sans savoir s’il y a danger ou pas. Elle reste à couvert dans l’entrée et jauge la situation. Un homme étrange est à terre, Eloïse se sent soulager que ce ne soit pas un fantôme ou un esprit mais elle reste sur ses gardes.
De ce qu’elle voit l’homme est blessé, il est a genoux et semble ternir une arme. Dix mètres cela ne fait pas bien loin et on peut percevoir assez clairement les formes mais pas les détails. Eloïse voit que l’homme tiens en main quelque chose mais ne perçoit pas si c’est une arme à feu, un couteau ou bien autre chose, si ce n’est que l’objet semble briller.
S’il est vraiment blessé, alors rien ne presse pour aller à la rencontre de cet homme sombre qui laisse une impression inhospitalière. Eloïse ne souhaite pas être blessée, comme tout le monde, il faut trouver autre chose.
Rapidement, elle commence à invoquer un clone d’air pour l’envoyer près de l’homme à terre mais son action est interrompue par un sombre cri qui parcourt la forêt.

Keina claque un sabot arrière sur la porte de son box. Eloïse jette un œil à sa jument inquiète, cette suite d’évènements perturbateurs laisse une occasion à Nero d’amorcer une échappée.
Mais ce n’est que reculer pour mieux sauter, si l’homme perd du sang Eloïse saura le retrouver…
Le hurlement cesse, tel un cri d’agonie ou appel à la vengeance. Mais la créature n’est pas morte, non… il est même persuadé que quelqu’un la soigne à l’instant. Quelqu’un de la secte… un membre qu’il connaît sans voir que son visage n’est qu’un masque.

Le bruit sourd d’un sabot de cheval contre une barrière de bois l’interpelle. Il s’est peut-être trompé, personne ne se trouve dans les écuries, mis à part quelques chevaux ou autres créatures de ‘transport’. Rangeant son arme il se redresse plus rapidement, serrant les crocs sous la douleur puis titube pour longer le mur et disparaît à son détour…
La fin du jour approche, d’épais nuages s’avancent, masquant un soleil rougeoyant qui disparaît derrière la chaîne sombre des monts. Un vent froid hurle sur les versants abrupts des montagnes, chahutant les arbres des deux forêts, laissant l’eau du lac frissonner et couchant l’herbe des plaines de Cairn… Le souffle s’engouffrer finalement dans les couloirs ouverts de l’établissement.

Nero sait qu’il laisse des traces derrière lui… de petites gouttes qui glissent sur son cuir imbibé… mais il ne peut pas faire autrement.
Eloïse lance un regard intense à sa jument, elle est obligée de la laisser là. Elle entend les bruits de la forêt et détourne son regard vers Nero qui s’est saisi de cette diversion pour fuir. Eloïse pousse un soupir d’exaspération et retourne vers Keina.

« On y peut plus rien… Keina tu restes ici, je vais rattraper l’homme ! »

Elle prend la jument par son licol et l’emmène dans son box. L’animal n’est pas ravi mais sa maîtresse a d’autres préoccupations en tête.
Rapidement elle ferme l’enclot et part à la poursuite du fuyard. Elle s’approche de l’endroit où il se tenait et voit du sang, comme elle s’y attendait. Elle cherche les autres traces et remonte la piste jusqu'à l’accueil.

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... de retour, avec de mauvaises nouvelles.


Chapitre 2 : La Bête Diapo102e71a5a3a6f4fa2bd8bb8f9e459b39 Chapitre 2 : La Bête 10210 Chapitre 2 : La Bête 9610 Chapitre 2 : La Bête Diapo8d70ae5b0a1e4ea9f42395bce940fa42
Daniel le majordome, Eloise la journaliste, Nero le vampire, Jeremy Johnson le médecin


Un vrai coup de chance… personne aux alentours.
Nero observe l’escalier et l’entrée de Cairn, depuis le mur qu’il longe. Son regard sillonne chaque parcelle de terrain, avant de se montrer à ciel ouvert.
Il gravit les marches blanches de l’école pour une nouvelle fois.

Le voilà devant les deux grandes portes de bois et de fer forgé, qu’il doit malheureusement pousser.
A cette heure, l’entrée de Cairn se ferme. Les élèves n’ont plus le droit de sortir… mais elle, ne reste pas fermée aux étrangers qui souhaitent pénétrer.
De sa main libre il amorce le mouvement, appliquant sa paume humaine sur le bois. Il pousse, mais la force n’y est plus et le sang lui fait tourner la tête. Quittant sa plaie de sa main démoniaque, il applique ses doigts ensanglantés sur le bois qui s’imprègne et pousse le battant.
La plaie saigne d’autant plus que Nero appose sa force et crispe ses muscles. Les gonds crissent sourdement pour finalement ouvrir le passage.

Une fois à l’intérieur, il laisse le battant se refermer lourdement dans son dos. Epuisé, il ne se tien pas droit, l’échine voûtée le temps de reprendre son souffle. Il fait quelques pas, puis lève son regard floue sur le bureau de Daniel… Plus il avance plus il constate que le secrétaire est absent… il va devoir attendre.
Se déplaçant jusqu’à une chaise vers le bureau, il prend place et tente de garder un air naturel, pour quiconque d’autre que le majordome, approche dans ce hall.

Dix neuf heures sonnent aux cloches de Cairn, l’heure pour Daniel de faire une pause et de laisser les éventuels arrivants attendre patiemment devant son secrétaire. Il range le dossier d'Eloise et se lève de son bureau.
Une foule d’élèves descend le grand escalier, quitte les couloirs… Ils vont tous à la cafétéria, à la bibliothèque, ou que sait-on encore.

Daniel attend que le hall se vide pour suivre un groupe de jeunes filles, avec qui il a l’habitude de causer un peu… tout ça parce que l’une de ces demoiselles l’intéresse. A l'instant où sa silhouette pénètre un couloir, il entend la grande porte s’ouvrir… Barf ! ça attendra…

Il mettra dix bonnes minutes à revenir avec un sandwich en main et un café de l’autre.
En tant que majordome il a la priorité sur les élèves… et comme il a entendu quelqu’un pénétrer par la grande porte, il n’a pas le droit de faire faire attendre plus que de raison… la réputation de l’école y tien ! Enfin... surtout pour le chef des elfes de maison qui a lui aussi du entendre cette nouvelle entrée.

Le secrétaire revient dans le hall, vide de toutes âmes habituées… Il se dirige vers son bureau, y pause son repas à moitié entamé et son café, avant de relever les yeux pour s’exprimer :

« « Excusez mon absence mais à cette heure je… »

Daniel se fige brusquement, rencontrant le regard de Nero…
Nero… cet élève, il l’a bien connu pendant sa scolarité ! Un Opale plutôt chahuteur et trop porté sur certaines manières… Il en avait fait voir des vertes et des pas mûres à son directeur de l’époque. Lorsqu’il avait quitté ses études, il l’avait croisé encore une ou deux fois au bar du village… mais après, plus rien pendant un an.
Ses lèvres restent entrouvertes sous la stupéfaction, qui s’accroît lorsque ses iris descendent à la blessure que le ‘vampire’ cache vainement.

« Nero ! »

Il fait un pas de recule, se stoppe puis contourne son secrétaire pour rejoindre l’ancien.

« Tu… tu es blessé, mais… comment ! Qu’est-ce qui te ramène par ici ! Je te pensais chez tes parents ! »

A genoux devant lui il cherche à voir la gravité de sa blessure.

Le temps semble trop long… vraiment trop long. Ces dix minutes sont certainement les plus longues de sa vie. Lentement, il s’affaisse contre le dossier de sa chaise, desserrant doucement l’étreinte de sa main contre son flan qui commence à cesser de saigner. Le cuir s’est collé à la plaie recouverte…
Le ‘vampire’ a les yeux fermés… il les entrouvre de temps à autres pour ne pas se laisser sombrer. Lorsque des bruits de pas viennent résonner dans son esprit, il rouvre d’avantage l’attention, détournant le visage pour observer qui vient. Daniel… enfin !
Il ne bouge pas. Se lever ne servirait à rien et il n’est pas certain d’y parvenir. Lorsque le majordome le reconnaît et vient à lui, il ne répond pas… se contentant de le repousser d’une main lorsqu’il tente de voir sa plaie :

« Touche pas… cette plaie n’est pas ordinaire… »

Il soupir et ferme les yeux. Nous y voilà…

« … je… je dois voir un médecin… et vite. »

Ses iris bleues se plantent gravement dans celles de Daniel… ‘Vite et sans questions’, voilà la signification de ce regard.
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MessageSujet: Re: Chapitre 2 : La Bête   Chapitre 2 : La Bête EmptyJeu 4 Juin - 16:00

Ses iris bleues se plantent gravement dans celles de Daniel… ‘Vite et sans questions’, voilà la signification de ce regard.

Daniel se laisse repousser avec surprise, par la main de l’ancien élève. Détournant le regard une seconde, il claque des doigts et ordonne rapidement à un elfe de maison de nettoyer les traces de sang sur le sol. Celles en dehors sur les marches y compris et jusqu’à ce qu’il n’en voit plus une seule.
La créature s’exécute, va chercher un sceau d’eau et une éponge, commençant son labeur.

Lorsque le secrétaire relève les yeux sur Nero, il se braque à ses propos directs. Bien entendu qu’il allait voir un médecin ! mais…

« Nero je… »

La grande porte s’ouvre, arrachant un hoquet de surprise au majordome qui détourne le visage pour observer qui entre. Cet enchaînement d’action le perturbe, il a loupé un épisode.
Eloïse, après avoir remonté la piste de Nero, s’arrête devant les hautes portes de l’accueil, elle constate une trace de sang difforme sur le bois de l’entrée. Il lui semble très étrange que l’homme blessé se rende dans l’école et, qui plus est, passe par l’accueil.

Une idée lui traverse l’esprit, peut-être que ce qu’elle prend pour un intrus n’est autre qu’un élève… Elle reste tout de même en alerte, on ne sait jamais. Zéphyr l’accompagne, le vent ne la quitte jamais et joue avec les longs cheveux de la jeune femme sans oublier de la protéger.

Elle se décide à entrer, les portes s’ouvrent seules et Eloïse s’engouffre à l’intérieur.
A cet instant, ce qu’elle voit est un homme blessé qui repousse la main du majordome qui se tient à ses pieds. Elle observe la scène et puis lance à Daniel:
"Tout va bien?!"

Même si elle voit bien que ce n'est pas le cas pour Nero, qu'elle prend définitivement pour un élève, suite au comportement de Daniel vis à vis de lui.

« Ca va aller, ne vous en faite pas… Nero est un ami. »

Le secrétaire va pour se redresser, mais quelque chose le retient. D’une voix murmurante il ajoute :

« Nero… on n’a plus de médecin ici. Le dernier que nous avions nous a quitté pour raisons personnelles. Et Céleste aussi... »

Ses sourcils se froncent plus tristement.

« Je… vais essayer de contacter l’un de nos invités, il parait qu’il a des compétences… »

Nero crispe ses muscles une seconde, son regard grimaçant sous une lame invisible, plantée dans son flanc. Le visage à moitié baissé, il détourne l’attention sur l’entrée qui l’a fait sursauter, fixant un regard lourd et profond sur la demoiselle qui se présente.
Il ne s’en détachera que lorsque Daniel lui annonce le manque de médecins à Cairn.
D’un geste rapide et de son bras déshumanisé, il lui agrippe le col et l’attire à lui pour l’avoir bien en face et pour que ses propos pénètrent son esprit :

« Ecoute-moi… J’en ai rien à faire qu’il te manque du personnel. Tu m’trouves un toubib’ et ni vu ni connu j’me casse. Compris ?
J’ai plus rien à voir avec cette école depuis un moment, j’compte pas m’éterniser… »


Il desserre ses crocs et relâche le jeune homme, reposant calmement son échine au creux de l’assise, portant un nouveau regard sondeur sur la jeune femme.

« Y’a rien a voir ici… vous avez jamais vu un blessé ?... vous allez pas être déçus dans cette école. »

Eloïse écoute Daniel et lui sourit, elle ne comprend pas très bien la situation surtout lorsqu'elle entend la conversation entre les deux protagonistes. Cet homme blessé semble avoir le sang chaud. Elle lance un regard amical à Daniel et regarde les petits êtres répugnants faire leurs besognes.

Lorsque Nero l'interpelle, elle lui lance un regard condescendant. Elle regarde l'homme dans les yeux et le détaille. Il n'a pas l'air "normal" si tenter que les êtres vivants généralement aux alentour de la magie puissent l'être. Elle bloque un instant sur son bras démoniaque puis relève son regard vers l'homme.

Elle ne sait trop quoi répondre à ces paroles qui ne lui plaisent guère. Il lui semble surréaliste qu’une personne adresse ce genre de remarques à une première rencontre. Même si l’homme s’entretient avec elle sur le mode du vouvoiement, ses paroles sont bien piquantes.

*« Y’a rien à voir ici… » Mais bien sûr !... « Vous avez jamais vu un blessé ?... Vous allez pas être dessus dans cette école. »… Monsieur est hostile... Et bien on va voir…*

Elle s'approche un peu plus près de la scène, avec sa démarche aérienne et lance avec un léger sourire aux lèvres:

« Pour ce qui est des blessés, Monsieur, ce n'est pas la première fois... Et je me doute bien que ce ne sera pas la dernière !»

Puis elle ajoute :

« Une telle blessure n’est sûrement pas due à un accident maladroit… Auriez-vous fait une mauvaise rencontre? »

Elle tourne sur Daniel un regard interrogateur, se doutant que Nero ne répondrait pas à ses question, vu le caractère impétueux dont il faisait preuve.

Daniel se laisse surprendre par la réaction, brutale et soudaine de Nero. Un frisson remonte son échine à l’instant où le regard du ‘vampire’ se plonge dans le sien pour y insinuer ses paroles. La main qui le serre le relâche, donnant l’occasion à Daniel de reculer.
Laissant la jeune femme échanger quelques propos avec Nero, il termine :

« Ecoutez, je… je vais aller chercher moi-même Jonhson. Il saura certainement quoi faire… »

Lorsque ses iris se reportent sur l’ancien élève, il se braque un instant sur ce bras démoniaque qu’il n’avait pas remarqué. Faisant comme si de rien, il place ses paumes ouvertes devant lui, recommandant le calme :

« S’il vous plais… je vous promet d’être rapide. »

Jetant un dernier regard à Nero il termine :

« Nero… fait attention ici. Ta présence n’est pas la bienvenue si tu sèmes la discorde. Tu n’es plus inscrit depuis un an et demi. »

Sur ces derniers mots il quitte le hall en courant, l'air inquiet et effrayé.
Nero ne quitte plus des yeux la demoiselle, le visage grave, le corps relâché sur son assise. Il attend que Daniel quitte le hall pour laisser un bref silence s’installer, répondant :

« 'Hostile' vous avez dit… qui ne l’est pas aujourd’hui qui est en vie. Et je crois que mon état à de quoi titiller mes nerfs, non?. »

Il ne cille pas, figé sur la demoiselle qu’il détail, ajoutant :

« Cette blessure est belle et bien un accident. Je ne me laisse jamais surprendre. »

Le ‘vampire’ plisse le regard, comme défiant la demoiselle de chercher à comprendre plus loin :

« Je crois que les lieux qui nous entourent sont assez dangereux, pour qu’un élève ou quel qu’autre farfouilleur dans les forêts de Cairn, soit blessé comme je le suis. Ne parle-t-on pas de disparitions, d’ailleurs ?
Je m’intéresse de loin à ce genre de chose. La vie de Cairn n’est plus pour moi… Je vous déconseille de vous intéresser de près ou de loin à mon cas.»


Éloïse écoute avec patience l'homme qui se tient avachi devant elle. La première de ses réponses manifeste un bref sursaut de surprise dans son regard. Très rapidement elle passe au dessus. Le mot hostile, formulé dans ses pensées, l'a interpellé, elle en tire donc la conclusion que Nero lit dans les pensées et qu'elle doit être prudente.
Dissimuler ses opinions est un exercice difficile auquel elle n'est pas bien préparé; elle s'embrouille elle-même généralement, pour essayer de fuir ses pensées et que l'autre ne puisse rien déceler.
La suite de la discussion l'interpelle.
*dangereux...*

Voilà quelque chose d'intéressant. Elle est venue sur le territoire de Cairn pour trouver des réponses, elle ne repartira pas sans informations et visiblement la situation de Cairn semble pire que ce qu'elle imaginait.

«Je viens d'arriver ici… Vous parlez de danger, que peut on craindre en forêt, ici ? J'ai entendu parler de disparitions, on enlèverait des gens??? Comment pensez-vous que ces personnes aient disparu? »

Éloïse ignore le regard que Nero lui lance, ce n'était pas son genre de répondre à l'intimidation, surtout pas de ce genre là. En tout cas c'est ainsi qu'elle envisageait.
Elle ne pu se retenir de se faire une réflexion pour elle même.

*La forêt paraît bien moins hostile que lui... oupss...*
*Zut... faillait pas penser çà...*
*Erfff...*

Voilà ce qui lui arrivait quand elle essayait de contrer ses pensées. Il est plus facile de discipliner son corps que de discipliner ses pensées.
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MessageSujet: Re: Chapitre 2 : La Bête   Chapitre 2 : La Bête EmptyJeu 4 Juin - 16:01

Nero reste silencieux le temps qu'Eloise énonce ses propos, en réponse aux siens, posant d'autres interrogations.
Le regard qu'il maintient sur elle se détache et se ferme. Il détourne le visage et soupir en entendant les dernières pensées de la jeune femme.

"Y'a pas a savoir ‘comment’, mais ‘pourquoi’...
Ils ont disparus, point. Leurs corps ne sont plus et vous ne les retrouverez pas.
Pas la peine de chercher.
J'ai parlé de danger... mais à chacun sa définition, non? Le danger qui me concerne n'est pas le même que le votre... j'ai juste parlé trop vite. Tout le monde sait que la forêt sombre est dangereuse.
Je suis chasseur... j'me suis juste fait avoir, point."


Ses iris claires se reportent sur celles de la jeune femme avec gravité, comme posant un interdit.

"Vous êtes quoi au juste... une fouineuse? C'est quoi votre rôle dans cette école... J'vois pas pourquoi vous cherchez à me questionner sur ces disparitions, j'en suis pas l'auteur et j'en sais rien."

Un mensonge, énoncé sur un ton désinvolte. Nero baisse le visage sur sa plaie, crispant ses mâchoires et tentant de détacher le morceau de cuir de sa blessure.

*merde... si j'retire ça j'vais pisser le sang... Je ne comprends pas pourquoi mes capacités de régénération ne fonctionnent pas... Cette bestiole est étrange.*

Il abandonne, laisse retomber sa main mollement, le bras pendant le long de la chaise. Le regard perdu, il tente de se souvenir de quelques détails, qu'il aurait zappé ou pas intégré, afin de mieux comprendre cette créature qui résiste à ses balles d'argent et d'acide. Il a pourtant bien réussi à la blesser au thorax, lorsqu'elle a bondit sur lui pour planter ses crocs dans le flanc.

Eloïse, bien qu’elle n’appréciait pas cet homme, ne pouvait détacher son regard de lui. C’est son coté énigmatique qui l’hypnotise, tout autant que ses paroles pleines d’informations. Elle mémorisait ses nouvelles, qu’elle s’empresserait tôt ou tard de remettre à son collègue.
Il ne lui semblait pas que ces évènements étaient en rapport avec sa mission mais parfois les apparences sont trompeuses, c’est un des autres percepts qu’elle suivait en ligne de conduite.

Au minimum elle venait d’apprendre qu’il était chasseur et au maxi, qu’il y avait un danger bel et bien lié à ces disparitions. Ces dernières n’étaient pas anodines et qui plus est, Nero en savait plus qu’il ne voulait en dire. Il connaissait la cause mais ne voulait rien en dire, sinon comment aurait-il pu affirmer qu’on ne retrouverait pas les corps…
Eloïse pose un regard intense sur Nero, puis elle se lance :
« Je suis la nouvelle journaliste de l’école et je travaille aussi pour mon compte. »

Rapidement elle enchaîne, elle s’empresse de poser cette question qui la tarabuste depuis tout à l’heure.
« Comment savez vous que ces disparus ne seront pas retrouvés. Vous sous-entendez qu’ils sont morts ? Pourquoi ne les retrouverions nous pas ? »

La jeune femme attendait des réponses avec impatience.
Nero tourne à demi son visage vers la demoiselle, portant sur elle un regard de biais, provocateur et rieur…

« Journaliste alors… humf !
Il ne faut pas non plus mélanger vie privée et vie professionnelle, surtout si vous travaillez pour votre compte. Croyez-moi, je sais de quoi je parle… mais bon. »


Ses iris se reportent une seconde sur son bras déshumanisé, avant de revenir se plonger plus profondément dans les yeux de la jeune femme :

« N’avez-vous pas entendu parlé de ces disparitions au village ? Seules deux ou trois corps ont été retrouvé et en piteux état… Le garde forestier Ortak, engagé au village, n’a rien trouvé lui-même sur la créature qui a fait le sale boulot…
Et pour vous dire franchement… ces deux élèves disparus datent déjà de plusieurs heures ou jours… Leurs corps, s’ils ont été attaqués, n’auront plus rien de reconnaissable désormais. Si tant est que ce qui les a attaqué ne les a pas déplacé loin d’ici.
Il y a trop peu de chance de les retrouver, et encore moins vivant. »


Nero détourne le regard commençant à s’impatienter de cette attente.
Eloïse ne fut pas surprise par le raisonnement de Nero sur ce qui était d’allier personnel et professionnel, mais ses raisons personnelles étaient toutes aussi professionnelles. Il était évident pour elle que le poste qu’elle occupait aujourd’hui lui permettait de remplir au mieux sa mission, pouvoir fouiner en toute légitimité mais par forcement en toute légalité.
Eloïse tente une autre question sur ces disparus.

« Quel genre de mutilations ont-ils subi ? Vous savez qu’est ce qui peut en être la cause ? »

Eloïse essayait de rassembler des éléments sur cette affaire. Ce qu’elle pensait, c’était que Nero était pour l’instant celui qui en savait le plus et puisqu’il s’intéressait lui aussi à cette affaire, même s’il avait précisé « de loin », il devenait une source d’information privilégiée.

Nero plonge longuement son regard dans celui de la demoiselle, à sa dernière question. Un léger sourire flotte sur ses lèvres, rien qu’à l’idée qu’elle ai besoin d’informations et qu’il se sait presque au cœur de ces disparitions… Mais il n’a aucun intérêt à voir l’école se plonger trop profondément dans cette affaire, au contraire même…
D’une voix lente et calme il répond :

« J’ai pas vu les corps… comment voulez-vous que je le sache. »

La conversation vient s’interrompre avec l’arriver du médecin. Maintenant son sourire espiègle, Nero détourne le visage et l’attention :

« Hé ben ! on peux avoir le temps de crever dans ce hall… »

On était venu le déranger pendant son dîner…
Voilà que le secrétaire requière l’aide de Jeremy ? L’homme s’était retourné avec interrogation, questionnant le majordome sur la présence du véritable médecin de Cairn !… A son grand malheur, on venait d’annoncer que le docteur Raphaël Angelo avait quitté les lieux…
Pourquoi rester dans cet établissement si son but n’était plus présent ? Arf… Le clone se voit obligé d’accepter, en tant qu’invité aux compétences spécifiques.
Passant dans ses appartements très rapidement, il se muni d’une mallette de premiers secours et rejoint le secrétaire dans le hall d’accueil. On lui avait rapporté que le jeune garçon blessé ne pouvait se déplacer et qu’il possédait une plaie assez grave au flanc gauche.

Jeremy s’est vêtu simplement aujourd’hui… pantalon noir et chemise blanche… Il garde toujours la partie droite de son visage masquée par des longues mèches blondes aux racines noires… masquant la partie infectée de son anatomie.
Saluant rapidement la jeune femme présente dans le hall, il se penche aussitôt sur son blessé.

« Laissez-moi voir… sinon je ne pourrais pas observer l’étendu des dégâts… »

Sans plus de présentations il constate que le vêtement a collé avec le sang et que la plaie à cessé de saigner…

« C’est pas bien malin d’avoir caché votre meurtrissure… je vais devoir découper et retirer ce cuir qui recouvre votre blessure. »

Le clone s’agenouille et repose sa mallette qu’il ouvre pour y chercher un ciseau bien aiguisé.
Eloïse rend son salut au docteur et se met en retrait, reculant pour s’effacer de la scène et se placer en observatrice. Elle ne souhaite pas déranger le travail du médecin. Elle regarde avec ferveur Nero, elle ne le lâchera pas comme ça.
Ce temps de soin où elle ne peut plus questionner l’autre partie, lui laisse le temps de réflexion sur l’échange qu’elle a entretenue avec Nero, les autres bribes d’informations qu’elle a obtenu lors de son voyage et les attentas dans son pays.
La lumière ne se fait toujours pas mais Eloïse continue de penser.
Daniel rejoint le petit groupe proposant son aide à plusieurs reprises, lorsque le médecin s’occupe du blessé.

Retirant ses mains de toute plaie ou partie de son corps, Nero laisse le toubib’ observer et découper… La plaie qu’il constatera s’étend de l’os de la hanche aux premières côtes. Il manque un bon bout de chair d’ailleurs.

« J’allais pas planter mon sang sur un kilomètre… j’ai marché pendant un petit moment avec ce truc… J’me serais vidé de mon sang sans ce morceau de cuir. »

Le sang qui s’écoule est poisseux de bave, conservée avec le morceau de cuir qui a collé sur la blessure. Nero s’arrache quelques grimaces de douleurs, retenant sa souffrance derrières ses crocs serrés.

« C’est réparable ?… j’compte pas m’éterniser, et j’ai un marathon dans une heure… »

Le clone découpe le cuir et le soulève à l’aide d’une pince dans son autre main. Observant la plaie, il relève un regard douteux sur le jeune homme qui pense faire de l’humour :

« Votre ‘marathon’ attendra… cette plaie est très grave.
Vous n’êtes pas humain, sans quoi vous y seriez resté… Ou c’est que vous avez une condition physique hors norme.»


Haussant un sourcil, il range ses outils et place une petite bassine sous la plaie. Retirant le cuir, il le laisse tomber à l’intérieur avec le sang qui s’écoulera. Remarquant le filet poisseux de bave avec un air de dégoût il ajoute :

« Ce qui vous a attaqué a salivé à votre vue et au goût de votre chair…
J’ai des capacités à faire cicatriser rapidement… laissez-moi faire. Mais je vous préviens… je ne vous soignerais pas deux fois avec ce genre de blessure. La prochainement, vous y réfléchirez à deux fois avant de vous jeter dans la gueule du loup…
Daniel… j’aimerais que vous me teniez cette bassine, si vous ne voulez pas que votre sol soit à nouveau taché… »

*Je pourrais aussi faire des analyses sur ce sang… ça me passera le temps.*

Le tout énoncé de cette même voix neutre, il approche l’une de ses paumes de la plaie, la maintenant ouverte face contre sang à quelques centimètres, pour soigner.
Nero écarquille les yeux au premier constat du médecin et se retient de s’esclaffer de rire, ça salirait le visage de Daniel… Il se contente d’une sorte de hoquet qui crispe brièvement ses abdos.

« Humf !... tu l’as dis bouffit ! J’suis pas du genre humain… mais toi non plus je crois… »

Il plisse légèrement les yeux, fixant son regard sur le médecin qui continue son examen. Il note presque une leçon de moral, à laquelle Nero répond en levant les yeux au ciel :

« Amen… »

Ce qui perturbait Eloïse était tout de même les détails, Nero rechignait à lui en donner trop mais peut être par inadvertance il lui en donnait-il déjà. S'il n'avait pas vu les corps alors comment savait-il qu'ils étaient dans un piteux état? Comment pouvait-il affirmer qu'on ne les retrouverait pas ou bien émettre l'hypothèse qu'ils puissent être déplacés.

Eloïse croise les bras et pousse un soupir presque inaudible, non par lassitude mais par exaspération. Nero en savait plus qu'il n'en disait et ça elle en était sûre, mais pourquoi cacher des informations à la jeune femme. Elle porte un regard inquisiteur sur Nero, les bras toujours croisés, attendant que les soins se fassent puis laisse son regard courir sur le corps de Nero sans trop y réfléchir, prenant son mal en patience.
Ses yeux s'arrêtèrent bien évidement sur ce bras bizarre qui ne s'uniformisait pas avec le reste du corps du chasseur.
*C'est quoi ça? Comment a t il pu muter de cette façon?*

Elle ne descotche plus de ce bras jusqu'à ce que le sang de Nero se déverse dans la bassine. A ce moment là, si le dégoût s'affiche sur le visage du docteur il en va de même et pire sur celui d'Eloïse.
*C'est quoi ce truc tout poisseux... Il s'est fait attaqué par quoi pour avoir un truc comme ça?*
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MessageSujet: Re: Chapitre 2 : La Bête   Chapitre 2 : La Bête EmptyJeu 4 Juin - 16:02

Daniel observe le médecin faire et répond à sa demande, lorsque ce dernier requière une assistance. Se plaçant au côté de Nero, il tien en place la bassine au bord de l’assise.
Ne pouvant décrocher ses yeux de la plaie qui se dévoile, il esquisse également une moue de dégoût… accentuée par un détournement du visage à la vue et à l’odeur de la blessure.
Il sent le liquide chaud au fond du récipient en métal, ce qui lui vaut un léger haut-le-cœur.

Rouvrant ses yeux dans le vague, il détourne le regard et porte son attention sur Eloïse… L’attention fixe qu’elle porte l’interroge, et suivant le lien oculaire, il tombe presque nez à nez avec ce bras étrange. Maintenant qu’il y repense, lorsque Nero l’a agrippé tout à l’heure, c’était bien avec cette main…
Il reporte ses yeux sur le jeune homme, les lèvres au bord de la question… mais il se retient.

L’attention de Nero est appelée par les pensées des deux autres présences… Daniel et Eloïse dévisagent son bras droit. Repliant et dépliant le poing il ajoute :

« T’as vu-hein… j’suis devenu un super héro… Faites pas attention va. Juste une égratignure qu’a bizarrement cicatrisée. »

Face à la réponse de Nero, quant à la provenance de ce bras étrange, Daniel écarquille les yeux… Il se moque de lui ? Certainement… Nero avait toujours eu la sale manie de lire dans les pensées des gens sans gêne aucune, gardant pour lui ou non les informations récoltées, jouant de certaines situations.
Abaissant légèrement le visage pour porter un regard déçu sur le jeune homme, il fixe finalement ses iris sur les paumes du médecin, dont le pouvoir semble décroître.
Le ‘vampire’ hausse un sourcil et baisse l’attention sur cette main qui s’irradie lentement, puis décline. Son regard se fixe dans le vague, alors que ses lèvres s’entrouvrent lentement pour souffler un :

« Merde… »

… peu sonore mais audible.

« Rah, c’est quoi c’t’histoire ! »

Il commence à paniquer et reporte son regard sur le médecin, le front fiévreux :

« Tu t’moques de moi ? Tu peux rien faire ou quoi !! Me dis pas que j’vais pisser le sang à vie !»

Le clone ne comprend pas et retire sa paume lorsqu’il sent son pouvoir diminuer et n’avoir aucun effet. Repliant son poing, le regard figé, il décroche et finit par redresser une attention rageuse:

« Hé j’suis comme toi ! Je ne comprends pas ce qu’il se passe, tu es le premier à résister à mes soins !
J’vais l’faire à l’ancienne… »


Nero tente de calmer son souffle et réfléchit… Il ferme les yeux et porte une main à son front, arquant la nuque vers l’arrière, maintenant ses lèvres entrouvertes sous son souffle rauque.

« Bordel… »

*j’comprends pas… J’ai des capacités vampiriques, ça aurait du cicatriser déjà… Pourquoi ça saigne encore et encore… j’vais finir par en crever !...*

Il se repasse la scène de l’attaque en tête, constatant ses balles de feu inefficace contre la créature… Le flash de la victime dans la forêt, sa baguette brisée… Seule une balle de métal simple avait réussi à percer l’abdomen de la bête…
‘Ce qui vous a attaqué a salivé à votre vue et au goût de votre chair…’

Nero rouvre brusquement son regard et se redresse faisant reculer la chaise derrière lui.
Jeremy se penche vers sa mallette et va pour trouver des bandes et du désinfectant…
La réaction de Nero le surprend une fois de plus et fige tout mouvement de sa part. Il tente un mouvement pour le retenir lorsqu’il se redresse soudainement, mais reste figé par ses manières de faire :

« Arrête de gigoter ! Tu vas en foutre partout et empirer la situation !! Si tu veux crever continue ton manège ! T’es pas élève j’ai aucune responsabilité !»

Nero chancelle, le visage penché vers sa plaie, le regard alerte. Ses mains se porte sur la blessure encore baveuse et poisseuse de sang :

« Enl’vez moi ça ! Enl’vez moi ça !! »

Il arrache la sangle noire qui traverse son torse, retire son long manteau de cuir sombre et pourpre passé, enlève brusquement sa cuirasse fine et le tissu d’en dessous pour finalement se retrouver torse nu, la plaie béante sous les regards. A présent figé et les mains pleines de sang, il observe le secrétaire et le médecin, le regard chancelant :

« Faut nettoyer la plaie… »

Devant le spectacle, Eloïse en reste bée.

*Mon dieu, quelle horreur. Ce n’est pas une plaie ça… C’est surhumain, c’est pire qu’une plaie... c’est inqualifiable…*

Son corps perd de sa force et l’oblige à chanceler vers le bureau pour chercher à s’y soutenir.
Lorsque le jeune homme s’exclame, demandant de le ‘lui enlever’, Jeremy reste septique :

« Qu… quoi ?... »

Ce n’est que lorsqu’il lui prie faiblement de nettoyer sa plaie qu’il comprend le sens de ses mots et va pour l’aider à se retenir :

« Daniel !! Venez m’aider s’il vous plaît... »

Il laisse le corps de Nero glisser lentement contre le bureau pour le mettre assit puis le tire pour l’allonger.
S’étant redressé en même tant que Nero Daniel hésite à le retenir, face à la frénésie qui le prend. Aux côtés du médecin, il observe la scène avec le même étonnement, un frisson d’angoisse glissant le long de son échine.
Son nom, prononcé par Johnson, le sort d’une pseudo léthargie. Il se précipite vers Nero pour le soutenir et l’aider à s’allonger.
Le médecin prend rapidement sa mallette et sort des compresses :

« Daniel… de l’eau. Une bassine pleine avec un tissu propre. »

Alors qu’il fait ce qu’il peut avec les moyens du bord, le clone reporte son attention sur le forcené :

« C’est plus courage, c’est de la folie… »

Eloïse n’imaginait pas à quel point la blessure était grave et profonde. Eloïse n’a pas envie de s’en mêler mais lance tout de même, une fois le choc passé :

« S’il perd autant de sang… ne faudrait’ il pas envisager une transfusion ? »

Elle ne connaissait pas la nature des personnes qui se tenaient devant elle, mais il fallait bien trouver une solution, si ce Nero mourait c’est sur elle allait perdre une source d’info importante.
A la demande du médecin, Daniel se tourne vers l’elfe de maison, revenu de sa tache de nettoyage.
Le médecin continue de nettoyer le pourtour de la plaie, changeant sans cesse de compresse, posant les usagées à ses côtés. A la demande d’Eloïse, Jeremy répond, sans lever un regard :

« Les êtres de magie n’acceptent pas tous des sangs universels ou correspondants à leur groupe. Le sang humain ou autre n’est pas si simple à donner. Je ne suis pas sûr que la bibliothèque de Cairn soit munie d’autant de poches que de races… et… ce monsieur connaît-il au moins son groupe ? Nous n'avons pas le temps de nous pencher sur la question... »

Nero tombe un instant dans l’inconscience, rouvrant un regard brumeux sur la haute coupole.
Le front suant, il trouve la force de relever la nuque pour voir Eloïse et entendre sa question. Reposant l’arrière de son crâne sur la dalle froide. Un demi sourire en coin il ajoute :

« Vous pouvez pas me transfuser… ça marche pas comme ça chez moi… »

Il hoquette légèrement sous un rire qu’il retient. Haussant un sourcil, il tourne son regard vers la demoiselle du groupe :

« Vous vous proposez comme donneuse ? Ca fera juste deux petites piqûres… »
« Vous n’avez rien pour faire une transfusion, je veux bien donner mon sang mais… il n’y a pas une clinique ici ? Il serait préférable de garder tout sous contrôle…»

Oui, tout garder sous contrôle, c’est comme ça qu’Eloïse réussissait à maîtriser ses peurs, par le contrôle, plus on est préparé, plus on envisage les dérapages et moins on a de raison d’être effrayé.
Eloïse ne se rendait pas bien compte de la situation, elle préférait faire ça comme à l’hôpital, avec des cathéters et la circulation du sang par le biais de perfusions. Elle ne pouvait pas envisager les longs crocs d’un inconnu qui s’enfonceraient dans son cou, c’était trop…
Quelque chose d’aseptiser et de médical était l’idéal.
Elle ajoute sans sourire, regardant Nero dans son état de délabrement :

« Si je donne mon sang… Tu devras me dire tout ce que tu sais sur les disparitions… Tu peux aussi trouver quelqu'un d'autre... Mais si tu me dis tout alors mon sang est à toi!»

Nero fronce les sourcils, finalement son ‘humour’ laissera place à une grande faiblesse. Le ‘vampire’ commence à délirer… Ses lèvres murmures quelques paroles inaudibles puis ses yeux se ferment.
Le clone reste une nouvelle fois stupéfait. Il se tourne lentement vers la jeune femme, répondant d’un ton lourd :

« Si... On a une clinique… mais là c’est difficile à évaluer. Une transfusion à l’ancienne avec le sang de ce jeune homme pourrait être fatale si je ne fais pas des analyses de vos cruors respectifs avant… On injecte pas sans vérification les sangs d’un éventuel humain sur un être magique, ou deux êtres aux capacités surhumaine entre eux. Ca pourrait être très dangereux. Surtout si certains transportent la source de leur pouvoir dans leur sang. »

Une fois l’elfe de maison envoyé pour chercher un bac d’eau et un tissu propre, Daniel se tourne vers la demande d’Eloïse…

« Non… on ne peut pas le transfuser, c’est… Nero est un vampire… »

L'elfe de maison revient en courant, laissant quelques petites gouttes du liquide déborder à chaque pas, l'eau vacillant d'un côté à l'autre dans son récipient. Un linge sur le bras il s'arrête vers le majordome et pose la bassine entre lui et le médecin.
Le clone se stoppe dans ses mouvements à cette nouvelle, posant un regard lent et lourd sur Daniel :

« Vampire ?… »

Nero répond d’une demie voix…

« Comment ça… un vampire… C’est impossible, vous seriez déjà en phase de rétablissement ! »

Le regard brillant d’une flamme d’incompréhension, Raphaël dévisage Nero qui sombre lentement. Il s’active à la tache, enveloppant ses mains de gants de latex. Il verse de l’eau sur la blessure directement, nettoyant du mieux qu’il peut la plaie, retirant le sang séché, le sang liquide et cette écume immonde qui imprègne les chairs.

« ‘vin dieu… j’avais jamais vu une bave aussi attachante… »

Daniel fronce les sourcils de manière inquiète, puis il reste silencieux, reportant ses yeux sur le jeune homme.
Monsieur Johnson nettoie la plaie, mais le problème du manque de sang reste effectif… et comment faire cicatriser ce qui aurait déjà du l’être…

« C… comment expliquez-vous que ce vampire n’ai pas commencé à guérir…
Je connais assez bien Nero, c’était un ancien élève… Jamais il n’a finis à l’infirmerie… et ce n’est pas pour faute de ne pas c’être battu. C’était un Opale, un élève au tempérament fort, et il n’y faisait pas écart… »


Le majordome se mord légèrement la lèvre inférieure, anxieux et ignorant de cette situation changeante. Nero était-il encore celui qu’il a connu il y a deux ans de cela ? Ou avait-il changé, comme ce bras pouvait le démontrer.
Ce tournant vers Daniel à sa remarque, Jeremy ajoute d’un air agacé :

« Ca se lit sur mon visage que je le sais ?... Un vampire pourrait éventuellement mettre plus de temps à cicatriser, si ses blessures sont trop nombreuses ou si son énergie est faible. La plaie ici est assez conséquente, mais elle ne concerne qu’une partie de son corps et n’est fatale que sur la durée… Et ce jeune homme m’a l’air en forme –sourire crispé- pour c’être traîné sur des kilomètres sans en mourir. »

Il achève son nettoyage et se penche vers sa mallette pour y chercher d’autres désinfectants. Son regard revient brièvement sur la plaie puis plus franchement, constatant l’arrêt des saignements.

« Mais… »

La plaie est nettoyée…
Nero entrouvre le regard au son de la voix de la jeune femme, son demi sourire naissant à nouveau sur ses lèvres. Ses yeux se figent dans le vague, face à lui, alors qu’il répond d’une voix terne :

« …Et quand bien même vous me donneriez votre sang, pour quelques infos qu’éventuellement j’aurais… qui vous dit qu’elles seront véridiques…
Vous auriez de la chance que je ne sois pas anciennement Citrine… humf… quoi que. »


La bave de l’animal retirée, le médecin peut déjà remarquer que le sang cesse de couler et que la chair se meut très lentement, cherchant à se régénérer. Nero constate que la douleur s’atténue doucement… -lorsqu’on a pas l’habitude de la soutenir si longuement, on observe certains changements plus rapidement.-
Inspirant profondément il ferme les yeux :

*On est pas dans la merde…*


Dernière édition par narrateur le Dim 12 Juil - 1:37, édité 1 fois
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Chapitre 2 : La Bête Vide
MessageSujet: Re: Chapitre 2 : La Bête   Chapitre 2 : La Bête EmptyJeu 4 Juin - 16:02

Une créature qui résiste à la magie… mais pas grâce à un sort… plutôt par les bienfaits d’un don qui parcourt son corps et ses fluides. La salive de l’animal empêche la cicatrisation… son sang repousse les armes magiques et les sorts, les rendant inutiles…
Quand la force physique ploie devant la magie, comment la vaincre si elle y est insensible ?

Le regard du vampire s’ouvre plus vivement :

« Bon !... bah finalement, pas de transfusion. »

Il tourne le visage vers le médecin, demandant d’une voix déjà plus assurée :

« Pour une seule fois, après j’reviens plus, vous pouvez me guérir ça ?... vous confirmeriez mes suppositions en agissant ainsi. »

Jeremy écarquille les yeux et reste figé l’espace d’une seconde, son esprit d’analyse embrouillé par ce qu’il constate. La voix de Nero lui fait décrocher l’attention.

« Vous… vous guérir ? Mais… Comment ça vos suppositions ! Comment est-ce possible que… »

Raphaël fixe ses iris sur un point mort, les lèvres entrouvertes sous la stupéfaction et l’éclair de lucidité qui vient de traverser son esprit. Il laisse finalement ses paumes retourner à la blessure de Nero, cherchant lui aussi à se confirmer des choses.
Le secrétaire ne tien plus. Il souffle le nom de Nero puis se redresse brutalement, bassine en main, le regard fixe et rageur :

« J’exige à présent des explications ! Qu’est-ce qui t’a ramené à Cairn ! Toi, qui était rentré chez toi après tes études, tu te retrouve attaqué tel un étudiant de première année dans une forêt dont tu connais les dangers ! »

Ses iris se portent sur le bras démoniaque qu’il pointe du doigt :

« Hé ça ! Ne me ment pas Nero… je veux savoir ce qu’il t’es arrivé ! »

Son visage exprime une inquiétude profonde, sa voix se calme :

« Nero… nous étions de bonne fréquentation dans cette école. On a fait le mur quelques fois pour aller boire au bar après le couvre feu… on a fréquenté des filles, on a vécu des choses ensembles… pourquoi tu me mens en ces périodes de troubles… »

Nero commence à perdre patience… Le toubib’ semble avoir compris des choses qu’ils supposent, et en réalité ce serait presque normal de sa part… L’agacement qui peut se lire dans son regard se pose avec fureur sur l’attention de Daniel, qui lui reproche mil mots et retourne le passer.
Observant la magie s’activer, Nero fige son regard puis ferme les yeux, reposant l’arrière de son crâne contre la dalle froide, avalant difficilement sa salive.
Une fois la plaie refermée, il se redresse calmement et reprend ses affaires. Nero se revêt sans un regard pour les autres… il rattache ses armes et prend la direction de la sortie…

Le clone constate avec stupeur et émerveillement, que la chair se reforme plus vite que le sang se régénère et que bientôt, Nero se redresse… C’est avec une mine fatiguée qu’il relève l’attention sur le jeune homme :

« Incroyable… »

Ses iris se portent sur Daniel, puis sur Eloise, alors qu’il se redresse pour s’épousseter un peu, observant de suite le ‘vampire’ qui se prépare à partir.
Le médecin ferme sa mallette et reprend la petite bassine de sang avec lui.
La voix de Nero attire son attention et fige tout mouvement de sa part. Le clone commence à reculer à son tour et lance dans un souffle :

« Je… je vais analyser ce sang et cette bave, si vous me le permettez… »

Arrivé à la moitié du couloir d’entrée, Nero stoppe ses pas dans le silence et se retourne brusquement dans un froissement de cuir, l’attention fixe, le sourire aux lèvres :

« C’est pas des journalistes qu’il faut que t’emploi ici !!… Daniel…
C’est des guerriers. Des types qui savent se battre et qui en veulent. »


Il dégaine une arme et recharge son révolver de balles banales.

« La bestiole que tu cherches… c’est moi qui l’ai découverte. C’est moi aussi qui ai découvert les corps… et encore moi !… qui les ai caché quand je le pouvais. »

Il recule lentement, ce même sourire flottant sur ses lèvres entrouvertes, prêtent à reprendre la parole :

« Aujourd’hui, Daniel… le destin de Cairn va en prendre un coup… Vous ne soupçonnez même pas ce qui plane autour de vous… »

Le ‘vampire’ range son arme, reculant toujours, et lève son bras déshumanisé :

« Et ça… tu sais ce que c’est ? Ton élève, l’Opale qui a disparu… c’est lui qui me l'a coupée… Un brave gars qui aurait bien pris ma relève s’il n’était pas mort par stupidité ! Le mystère de la repousse restera pour moi...»

Il ferme les yeux avant de se retourner, pour ouvrir la grande porte à ses pieds et s’apprêter à quitter l’établissement, le regard déjà rivé sur la forêt noire.
Nero commence à prendre conscience, qu'il ne pourra pas achever sa mission seule... trop de questions et de suppositions planent... Même pour lui.

Éloïse regarde la scène qui se joue devant elle avec surprise. Elle se demande comment Nero, même vampire peut encore se déplacer après avoir perdu tout ce sang. Elle croise le regard de Daniel mais n'ose rien dire et baisse les yeux. Chose rare quand on pense à la supériorité qu'Éloïse affiche en général.

Elle regarde Nero partir et prend une initiative lorsque ce dernier déclame des paroles incompréhensibles. Dans l'esprit de la jeune femme, les premières pensées qui lui viennent, relèvent de l'agacement. Comment peut on faire une mise en garde de la sorte, proclamant qu'un grand danger guète l'école et partir ainsi, laissant les gens dans la vague ne sachant ni qui ni quoi.

Éloïse pousse un soupir d'exaspération et serre les dents. Le petit vent qui accompagne cette dernière commence a vrombir et les cheveux d'Éloïse se soulèvent ondulant dans tous les sens tel ceux d'une Médusa. Les portes de Cairn claquent et se referment avant que Nero ne puissent sortir.
Eloïse s'adresse à Nero d'une voix douce et calme, mais ses mots marquent bien son agacement.

« Tu comptes partir comme ça? Tu lances des phrases, menace d'un danger que visiblement tu connais, tu nous mets en garde et tu t'en vas sans nous en expliquer plus ???... »

Les cheveux d'Éloïse retombent lentement sur ses épaules.

« Je ne pense pas me tromper en disant que nous attendons tous des explications à ces avertissement, pourquoi cacher l'origine de tous ceci. Pourquoi nous aviser d'un danger sans aider Cairn à s'y préparer au mieux? »

Éloïse, les joues rosies, regardent tour à tour chaque protagoniste puis refixe son attention sur Nero.
Daniel ne supporte plus cette situation… Nero dépasse les bornes!
Lorsqu’il s’adresse à lui, pour lui faire ces révélations qui font flancher l’école depuis moins d’un mois, il en a presque les larmes aux yeux de rage.

Les portes de Cairn se referment avec fracas, ce qui sort le secrétaire de sa haine l’espace d’un instant, redirigeant l’attention sur Eloïse. Lorsqu’elle énonce ce qu’il a lui-même en tête, il fixe ses yeux sur l’intéressé, attendant des réactions.

Le médecin a quitté les lieux et les élèves terminent leur repas, rejoignant par petits groupes le hall d’entrée pour retourner à leur branche.
Certains s’arrêtent devant le ‘spectacle’, sans que Daniel ne détourne le yeux de Nero, comme si de s’occuper à un autre sujet allait donner l’occasion au vampire de s’évaporer.

Nero était encore faible… c’était son apparence extérieure qu’il tentait de sauvegarder. Le médecin avait amplifié ses capacités de régénérations l’espace d’un moment. En plus d’avoir refermé sa plaie, lui avait permis de retrouver une bonne partie de son cruor… Nul doute qu’une fois dehors, il devrait se sustenter pendant un moment. Mais pour l’instant, sortir était une priorité à toute faiblesse.

Lorsque les portes se referment brutalement devant lui, il se fige devant les deux lourds battants et reste dans le silence, une fois que les propos de la demoiselle ont cessés de résonner dans le grand hall.
Nero baisse le visage, ses cheveux argentés glissant devant son regard, ce sourire éternel figé aux lèvres…
Il dégaine calmement son révolver, qu’il regarde étinceler sous un reflet brillant, puis se retourne vers les deux protagonistes :

« Vous pensez vraiment que j’ai le choix ?...
Vous aurais-je blessé demoiselle, en parlant de guerriers compétents en remplacement de notes sur papiers et d’observations journalistiques banales ?»


Ses yeux se reportent sur Daniel avec plus de gravité :

« Daniel !... J’ai changé… mais pas autant que tu pourrais le penser. Je risque déjà assez pour ce que je viens d’exprimer à l’instant. Je n’ai pas le ‘droit’ de révéler ce que je sais, plus que ce que je viens d’en dire. Cela est assez ! »

Il pointe le canon de son arme sur Eloise, mimant un geste de bienséance de sa main libre :

« Demoiselle ? Ma porte attend… Si vous cherchez des réponses à vos questions, allez faire vous-même votre visite en forêt… mais je ne gage pas de votre survie en ces lieux. Peut-être nous recroiserons-nous… en ami ou en ennemi. »

Il laisse son regard se détacher une minute pour observer les élèves derrière Daniel, perturber de croiser les regards d’étudiants avec qui il a passé trois ans. La plupart des anciens ne sont plus ici, et il s’agit là de regards naïfs, déterminés, hautains et solitaires. Une grimace se lit brièvement sur son visage alors qu'il baisse le canon de son arme. Repliant son bras, pour pointer la porte dans son dos d'un pouce, il redemande :

« La porte, s’il vous plait… »

Eloïse regarde Nero de façon intense et silencieuse. Un panel de sentiments différents, teinté de colère, de déception, d’indignation, d’animosité mais aussi d’admiration et d’envie souhaiterait déborder mais elle se contrôle, ne souhaitant pas se donner plus en spectacle. De la retenue, c’est ce qui devait la guidée, c’est ce qu’on lui avait toujours inculqué.

Au bout de quelques minutes, elle jette un coup d’œil interrogatif à Daniel puis résignée elle laisse Nero quitter la salle. Elle ne l’épargnera pas, aussi elle lui rétorque :

« Les portes ne sont plus fermées, si vous voulez sortir vous n’avez qu’à les ouvrir vous-même ! »

Le vent avait complètement cessé, les cheveux de la jeune femme n’étaient plus animés. Eloïse semble avoir rendu les armes.
Daniel laisse ses épaules retomber et baisse le regard, près à se détourner de Nero. Son attention croise celle des élèves qui se massent derrière eux et commencent à gravir les marches. Pour ceux qui s’entêtent à observer il entame un geste las de la main et demande :

« S’il vous plait, regagnez vos branches ! Y’a rien a voir par ici... »

Posant l’attention sur Eloise il termine d’une voix épuisée :

« Je suis navré d’en arriver là… J’aurais pensé que Nero soit plus… compréhensif pour cette école qui fut la sienne… »

Il jette un dernier regard noir au dit concerné puis se détourne pour rejoindre son bureau et rassurer quelques élèves.
Nero détache son regard de la jeune femme qu’à partir de l’instant où elle lui donne la ‘permission’ d’ouvrir la porte.
Il observe une nouvelle fois les élèves, puis Daniel et ses propos qui le concernent.

« Que veut-on… la vie n’était elle pas difficile ? Chacun d’entre-nous devra subir des épreuves…
On n’est pas toujours aidé. Certains temps sont plus durs que d’autres… j’vois pas pourquoi ce serait toujours les mêmes qui se casseraient le cul pour des ignorants. »


Balançant une autre provocation sur un ton masquant un remord qui se creuse, il tourne le dos à la scène avec un sourire qui s’amenuise et s’éteint une fois dans l’ombre.
Les deux lourds battants s’entrouvrent puis s’ouvrent lentement, laissant Nero reprendre son souffle, relevant son regard sur la forêt avant de redresser l’échine et faire quelques pas.
La lourde porte se referme avec fracas derrière lui.
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MessageSujet: Re: Chapitre 2 : La Bête   Chapitre 2 : La Bête EmptyJeu 4 Juin - 16:15

Eloïse lance un regard enflammé sur le départ de Nero puis se tourne vers Daniel. Elle baisse le regard, se sentant un peu gênée à présent. Elle ne se pardonne pas de s’être laissé emporter de la sorte, devant tant d'inconnus qui plus est.
Après un instant sans rien dire, sa voix calme et douce prononce quelques mots à l’intention du majordome, tandis que son regard remonte sur celui de Daniel :

« Je vous prie de me pardonner pour ma conduite déplacée, je viens tout juste d’arriver et déjà me voilà prise dans une altercation ! »

La jeune femme pousse un léger soupir puis continue :

« Je vais retourner à l’écurie pour finir les soins de ma jument ! »

Le vent qui accompagne Eloïse semble soulever tout doucement ses cheveux et laisse un parfum floral circulé dans le hall. La jeune femme laisse jouer le vent dans ses longs cheveux et retrouve doucement le sourire.

Daniel quitte un petit groupe d'élèves, qui détache enfin son regard de l'inconnu pour rejoindre le grand escalier. Les derniers propos de Nero, entendu par tous, sauf ceux à l'arrière qui discute entre eux, provoquent un brouhaha de chuchotements et d'indignations. Daniel lève les bras et demande le silence pour la seconde fois:

"Je vous en pris, regagnez vos branches!!"

Les étudiants s'exécutent, malgré quelques petits résistants qui finissent par flancher, sous le regard désespéré que Daniel leur lance.
Se tournant vers Eloïse il répond d'un soupir:

"Votre comportement n'est en rien déplacé... c'est Nero qui l'est. Je ne le pensais pas aussi individualiste... et c'est pourtant l'élève qu'il a été."

Il hausse les épaules et accorde volontiers à la jeune femme son désir de sortir:

"Allez donc... les portes ne s'ouvriront plus d'elles-même à cette heure, un elfe de maison viendra vous les ouvrir pour plus de confort."

Le majordome salut la demoiselle puis retourne à ses occupations du soir...

Il fait maintenant bien sombre, le soleil est sur le point de disparaître et déjà les portes de Cairn se scellent pour la nuit. Eloïse est accompagnée d’un elfe de maison qui couine comme une souris sous la peur du noir de l’extérieur. La jeune femme pousse un soupir d’exaspération, elle doit faire avec mais ne supporte pas la répugnance de ces petits êtres dégarnis, ridés et déformés
Eloïse qui a toujours été sensible à la beauté, apprécie le spectacle qu’offre la forêt plus loin derrière les écuries. Elle fixe cette forêt scintillante et fuit du regard l’autre partie austère et noire d’où émane des ondes sombres et maléfiques.

* Quel pays étrange, je me demande comment deux paysages si différent peuvent coexister l’un à coté de l’autre…*

Au loin des oiseaux s’évadent des cimes de la forêt, quelque chose a du les faire fuir. Eloïse ne s’en préoccupe pas, la voilà qui arrive tout près de l’écurie.

Elle laisse Zéphyr lui tenir compagnie et chahute le pauvre elfe de maison avec des bourrasques de vent qui le soulèvent du sol et ne manque pas de le faire couiner à chaque fois.
Eloïse s’en amuse, elle cesse tout lorsqu’elle pénètre dans les écuries et se dirige tout de go près de sa jument. Keyna l’attend, et souffle lorsqu’Eloïse va pour lui caresser le chanfrein. La jeune femme comprend vite que sa jument ne veut pas être touchée. Elle se contenta de s’appuyer contre la porte du box et de la regarder, rassurée.

Il était temps pour elle de rentrer, ses affaires avaient du être installer dans sa chambre. L’elfe se terrait à coté d’elle et Eloïse poussa un autre soupir, levant les yeux au ciel.
Elle prit la fourche qu’elle avait laissée non loin avant de poursuivre Nero et donna du foin à sa jument. Une fois fini, elle s’adressa à elle :

« Je reviendrais te voir demain… Allez sois sage et ne m’en veux pas ! »

Elle se tourna vers l’elfe et lui fit signe de passer devant. Elle le suivit jusqu’à l’école.


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Une prise de conscience mortelle

Chapitre 2 : La Bête Diapo4fe7ab69f751f7f7993421bc89dfe6e4
Morwin l'incube, La créature, la silhouette


Les jours et les nuits passent…
Lentement, la terre se recouvre de ce voile invisible de l’incertitude, planant sur les plaines, les forêts, les villages et les âmes.
Comment expliquer ces changements étranges, cette oppression qui gagne les cœurs…

Les disparitions semblent avoir cessés depuis quelques jours. La créature ne donne plus signe de vie mais l'anxiété rôde…

Sur les versants brumeux des montagnes qui bordent Cairn un cri s’élève. Le silence retombe, suivit par le hurlement du vent qui s’engouffre dans les fissures glaciales des falaises, entre les arbres morts de la forêt noire qui s‘étend jusque là, des rochers tranchants qui jonchent le sol là où lumière ne peut poser son regard salvateur.

Un homme court… depuis un moment déjà il tente d’échapper à quelque chose. Sans cesse, il se retourne sur un vide, persuadé qu’il est poursuivit, que c’est juste derrière lui et que bientôt il sera rattrapé. Il manque de trébucher plusieurs fois, le cœur au bord de l’essoufflement, le regard terrorisé…
Derrière lui, la forêt s’éloigne, et avec elle une envolée d’oiseaux sombres bruyants. L’homme accélère encore le pas, si c’est possible, le regard figé sur la falaise qui se rapproche de lui… encore un peu !
Son espoir remonte pour mieux s’affaisser. Après quelques secondes de course acharnée, il se stoppe, les mains sur les genoux, le corps épuisé. Son front suant brouille son regard… Passant rapidement le revers de sa main sur ses yeux, il se retourne et dégaine une épée à la lame chancelante. La terreur gagne son regard qui se fige sur le vide, cherchant des yeux ce qui le poursuit :

« Montre-toi !! »

Le reste de son courage se démontre en paroles, sur ce ton vigoureux qui masque sa faiblesse.
Le silence lui répond, mais il sait qu’il n’est pas seul. Derrière un amas de rochers une ombre s’avance… L’homme tressailli à sa vue. La silhouette masculine est de haute stature, recouverte de la tête aux pieds de longs drapés sombres et usés par le temps et les voyages. Figé dans le décor, il ne tarde pas à être rejoint par la ‘créature’. Obscure et massive, son grognement sourd et rauque fait frissonner la pierre, son souffle vaporeux se détache de sa masse noire, piquée de poils durs et épais.

« Ton heure viendra, Morwin… »

La voix de la bête se fait entendre pour la première fois, elle, qui relève sa gueule vers le traqué plusieurs mètres devant elle.
L’homme terrorisé laisse tomber son arme au sol et tombe à genoux, sans force, le regard figé sur sa mort :

« … qu’est… qu’est-ce que tu es…
Le commencement et la fin des choses qui vivent…
… Non… tu n’es pas un dieu… »

La silhouette aux côtés de la créature ne bouge pas, elle ne semble ni regarder ni percevoir ce qui se passe… elle n’est qu’une illusion ? Quel est son rôle !

Morwin est un incube… un membre de la secte qui a été mis sur l’affaire des disparitions en même temps que Nero. Son avantage, à son grand désespoir, et d’avoir compris plus vite et d’avantage que le représentant de la race vampirique au sein de leur groupe.
La bête n’est plus un secret pour lui… mais il ne comprend pas encore son but, ce pourquoi qui hante son esprit l’a conduit à faire quelques faux pas, menant sur le chemin de sa mort.
La bête s’avance calmement :

«… un dieu…
Crois-en ce qui te semble bon… implore le dieu que tu veux… rassure ton esprit en suppositions… ta fin n’en sera pas moins différente.
La Secte n’est qu’une marche sur laquelle je prends volontiers appuis. »


L’homme à genoux baisse légèrement le visage intensifiant son regard tremblant qui tente de s’affirmer devant sa mort :

« … Tu as raison… tu n’es pas un dieu… tu… tu n’es rien. »

« Encore une fois… Peut-être as-tu raison. Ton esprit et le mien ne sont rien dans l’immensité de ce monde et de ce qui l’entour. Il faut s’élever pour être celui qui changera les choses à sa manière…
Vois ton nouveau maître et ce qu’il était avant…»


La créature stoppe son avancée massive quelques mètres devant l’homme qui s’oblige à redresser la nuque pour croiser les yeux de l’’animal’.
La silhouette masculine derrière la bête bouge enfin, tirant une longue lame noir de ses vêtements pour stopper ses mouvements. Sa tête pivote sur son socle, observant en silence l’homme qui a détourné le regard, de la bête qu’il traquait.

Il ne suffira que de quelques mouvements d’une extrême rapidité et d’une prise de conscience trop tardive, pour qu’une tête roule sur le sol et achève la vie de l’incube Morwin… membre de la Secte de la montagne noire.
La silhouette qui 'accompagne' la bête dépèce le corps et éparpille les morceaux de manière étudiée, dans un sens significatif. Une mise en scène spéciale...

Le 'corps' restera là, ne sera pas déplacé pour servir d'exemple à toute personne qui passera, munie d'intentions trop courageuses...
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Chapitre 2 : La Bête Vide
MessageSujet: Re: Chapitre 2 : La Bête   Chapitre 2 : La Bête EmptyDim 12 Juil - 1:35

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Une prise de conscience mortelle... suite

Chapitre 2 : La Bête 9610 Chapitre 2 : La Bête Bulle10 Chapitre 2 : La Bête Julien10 Chapitre 2 : La Bête Octari10
Nero, Bulle, Julien, Octarine

La nuit passe, l’aurore approche et une journée complète s’écoule avant que Nero ne puisse reprendre la route.
Son épisode au hall de Cairn lui aura valu quelques remords. Le regard de ces élèves, de Daniel et de cette demoiselle du nom d’Eloise… tout c’est passé si vite, échappant à son contrôle, à son objectivité.

Le ‘vampire’ reste là, accroupi près d’une rivière. La main plongée dans ces eaux froides, celles qui s’écoulent de la montagne pour alimenter le lac en eau pure, il observe son reflet déformé, le regard perdu.
La plaie à son flanc s’est refermée, son sang s’est presque régénéré et la dernière victime qu’il a faite pour se nourrir se trouve quelques pas plus loin… Une jeune biche égarée par l’ombre qui grandit au sein de ces terres aura croisé sa route. Respectant les créatures pour ce qu’elles sont il lui aura ôté la vie sans violence.
Mais la faune se dérègle…

Relevant le visage face à lui, il laisse son attention se perdre sur la cime des monts brumeux avant de se redresser. Le ‘vampire’ observe autour de lui. Seuls des troncs d’arbres font échos à son regard… pas un son, hormis le bruissement du vent dans les branchages, ne donne de réponse à ses appels.

Le chasseur recharge ses armes, en profite pour nettoyer et affûter la lame de son épée et se prépare à reprendre la route. Gravissant le sous-bois qui s’étend au pied des montagnes il stoppe ses pas à l’orée de la forêt. Aucun animal en vue, pas un chant d’oiseau, pas un rongeur le long des troncs d’arbres… Une masse de roches s’étend devant lui, et monte jusqu’à la caverne de l’ancien dragon.
Le vent hurle entre les falaises lointaines qui montent brutalement, pour mener au sommet. Une odeur de sang… de sang séché, qui porte des teintes démoniaques. Ce n’est pas un humain qui a périt il y a peu…

Le parfum attire le chasseur qui gravit plus vite le champ de rochers sans se retourner, sans chercher à savoir si on le suit. Arrivé au haut d’un roque massif, il a une vue d’ensemble face à lui, et au loin, un amas d’oiseaux noirs se débat autour d’une dépouille.
Lorsqu’il arrive à elle, nombre de ces créatures charognards ont péris, et leurs plumes gisent à leurs côtés sur le sol entaché. Les autres, avides, cherchent à grappiller cette chair maudite.
Nero chasse les grands oiseaux qui contre-attaquent. Dégainant sa longue lame d’argent il les repousse, en blesse quelques uns…
Les charognards abandonnent et se posent sur quelques rochers voisins pour observer le chasseur, le laisser prendre ce qu’il veut et jusqu’à ce qu’il parte pour finir les restes.

Nero fait un léger pas en arrière lorsque son regard discerne enfin les restes sur le sol… Un haut le cœur le prend soudain, le forçant à détourner le regard. Cette odeur, ce sang, cette mise en scène. Il ferme les yeux, le front suant de ce malaise.
Un cercle rouge, enferme le corps détachés en son centre. Les oiseaux ont déplacé des membres ce qui brouille la lecture du message mais aucun doute là-dessus… La créature y est pour quelque chose.

Le ‘vampire’ porte enfin ses yeux sur la tête du trépassé. S’agenouillant vers elle il la prend entre ses mains et retire les longs cheveux noirs qui masquent son visage. Les cornes qui ont poussés sur ses tempes, ce regard fixe éteint mais doré… Il connaît cet incube, il fait partit de l’un des clans de la secte.

« Morwin… »

Il ferme les yeux et repose le visage sur le sol… Mais brusquement un bruit attire son attention du côté de la forêt, serait-il suivit ?

Bulle Cristaline était une fée de la communauté papillon. Communauté qui avait d'ailleurs disparut durant les dix années où la fillette s'était retrouvée sur Dajos. Dix années pour ce monde-ci, mais à peine quelques jours sur l'île étrange où elle avait rencontré monsieur Raphaël, ‘le gentil’. Elle avait pleuré pour lui, sachant que monsieur Raphaël, ‘le méchant’, cherchait à l'éliminer.
Ensuite, il y avait eut un problème à Daimos, un problème qui l'avait séparé complètement de son ‘monsieur Raphaël’ et l'avait renvoyé à sa communauté. Malheureusement, cette dernière avait disparut à cause des humains, qui détruisaient sans cesse les forêts. Ces mêmes humains qui ne se souciaient plus de la nature qui abritait le petit peuple.

C'est à cela que la fillette pensait, lorsqu’elle avait décidé de se diriger vers les montagnes dans l'espoir de trouver quelques fées ou lutins, qui pourraient peut-être l'aider et la renseigner sur la ‘communauté papillon’. Elle voulait commencer par la montagne puis, fouiller les forêts. Donc sa présence, en même temps que celle du vampire, était le fruit du hasard. Elle avait cherché quelques kilomètres du lieu où gisait l'incube, mais en vain. Sans le vouloir elle s’était rapprochée progressivement.
Tout le long de ses recherches, elle était à sa taille réelle, soit la grandeur de grands papillons, mais elle finit par entendre un murmure plus loin. "Morwin" ou quelque chose du genre. Sachant qu’elle pouvait aisément s'enfuir s'il y avait du danger, elle pris la taille d'une petite fille.
Cachant ses ailes avec une veste qu'elle traînait toujours avec elle, elle se rapprocha, faisant un peu de bruit.

"Qui est là?" dit-elle de sa voix douce.

Nero s’est redressé, l’échine droite et crispée. Son regard s’est braqué sur l’orée de la forêt verdoyante, qui pousse au pied de la montagne.
Ses iris cherchent mais ne trouvent rien…
Il n’a pourtant pas rêvé… il a bien entendu une voix… Le vent lui jouerait-il des tours ? Sa paume est crispée à sa ceinture, prête à dégainer l’une de ses armes longue portée. Ce n’est que lorsqu’il se retourne vers le cadavre qu’il voit et entend brusquement la voix d’une demoiselle, qui blêmit considérablement en les voyant.

"Il... il est mort?"

Nero recule avec un petit hoquet de surprise, dégainant son revolver sans avoir le temps de viser la demoiselle. Détournant le visage sous cette stupéfaction qui se transforme en agacement, il relève une attention plus perçante sur la petite fille. Sa voix finit par passer ses crocs qui se serrent de contrariété :

« J’peux savoir ce que tu fous là ?… »

Il lève le visage au ciel, outré de ce qu’il a sous les yeux. Il exécute un mouvement négatif du visage tout en tournant sur lui-même rangeant son arme pour finalement soupirer :

« Nan mais… c’est pas croyable… J’hallucine ! »

Plissant son regard le vampire se penche vers la demoiselle, ajoutant d’un ton plus lourd et lent :

« Dis moi… tu dois avoir un sacré pouvoir pour que tes pas te mènent ainsi en terre sombre… A moins que tu sois du genre inconsciente !! »

Lui qui devait rendre visite à la secte… cette demoiselle allait le mettre en retard.
Rougissant au dernier commentaire du... oui, du vampire, Bulle ne pu que baisser les yeux.

"Désolée de vous déranger ainsi, mais je cherche quelqu'un ou quelque chose."

Elle releva les yeux, très sérieuse cette fois. Elle se mordillait la lèvre, cherchant bien ses mots pour répondre. Il était armé et la fée ne savait pas si il était amical ou non. Tous ses sens en alerte, elle était prête à rapetisser au moindre mouvement brusque, prête à enlever sa veste et à voler le plus rapidement possible pour s'échapper de ce lieu. Elle paraissait donc tendue, mais pas effrayée. Monsieur le ‘gentil Raphaël’, quand il avait essayé de la tuer, lui, il était dangereux.

"Tout endroit, un tant soit peu naturel, comme la forêt, les montages, les champs… je dois tous les chercher de fonds en comble. Alors désolée de vous déranger, vraiment... terre sombre ou non."

Il y avait beaucoup de conviction dans sa voix. Une détermination assez étrange de la part d'une si petite fille. Lentement, elle regarda le corps et eut un frisson. Il était déjà trop tard pour que monsieur Raphaël gentil ou méchant le soigne. C'était triste...

"C'était un ami à vous?"

Elle préférait ne pas suggérer que le corps aurait pu être la victime du vampire.
Nero range son arme et feint de ne pas écouter la demoiselle. Il passe à côté d’elle, lorsqu’elle lui pause une question, et s’agenouille vers la tête de Morwin, dos à la jeune fille :

« Pourquoi tu me pauses cette question… à quoi ça t’avancerait. »

Il laisse un silence passer puis se redresse, irrité. Se tournant vers la gamine, qu’il fixe avec un regard en plongée, il ajoute :

« Et c’est quoi que tu cherches… précisément… parce que j’ai pas tout mon temps là tu vois.»

Il détourne les yeux et soupir, observant d’un air inquiet les falaises abruptes de la montagne sombre. Le soleil commençait à décliner.
Il n'est pas du tout amical –pensa Bulle, mais ce n'était pas une raison pour le détester. Après tout, il n'était pas complètement humain alors... il n'était pas forcément mauvais... même si son ton de voix était très désagréable.

"Savoir si vous étiez ami ne me servirait pas forcément à grand chose, mais ça me dirait deux choses séparées. Soit tu ne l'as pas tué, soit tu es un menteur. Les questions permettent de classifier plus facilement une personne."

Elle resta silencieuse un moment, cherchant ses mots.

"Désolée de vous prendre votre temps. Vous êtes là et je suis là et malheureusement, nous nous sommes croisé."

Sa voix était devenue plus froide. Comme si elle allait dire ce qu'elle cherchait? Non mais qu'elle idée idiote! Il ne fallait jamais faire confiance à personne et encore moins à un humain... Quoique certains d'entre eux étaient sympathiques... même gentils parfois... C'était trop compliqué! Mais lui, il était loin d'être amical.

"Je ne vous ai jamais demandé de m'aider, alors ne pensez pas que je vous fais perdre votre temps alors que c’est vous qui avez décidé de me répondre."

Après tout, elle non plus n'avait pas tout son temps! Aucun insecte n’avait accepté de venir l'aider dans ses recherches de la chaîne de montagne! Aucun!!!
Sa voix avait tremblé. Elle aurait tellement voulut avoir de l'aide... mais elle n'allait pas en demander. Oh non!
Nero roule des yeux à la première remarque de la demoiselle, ayant envi de lui reprocher ce fait très exact qu’avec un tel carnage de sang et de chair, il ne pourrait pas avoir des vêtements aussi ‘sein’ va-t-on dire… parce que Nero, soyons réaliste, ne prend pas des douches tous les jours non plus.
Il se tourne avec lenteur vers la jeune fille, appuyant un levé de sourcil lourd de signification. Du genre ‘t’as vu ma tronche ?’

« Si tu veux pas me dire ce que tu cherches, gamine… »

Il se penche vers elle, les mains en appui sur ses genoux et le regard vicieux :

«… pourquoi tu me tailles une bavette… va voir ailleurs et laisse les grands se démerder avec leurs ognons. »

Il la détail de haut en bas puis se redresse avec une mine détachée :

« J’suis garde forestier… Si tu cherches une créature en particulier j’peux p’t-être te renseigner… mais t’as pas l’air de vouloir t’intéresser à ce que je pourrais savoir donc bon. »

Il lève la main en signe d’abandon et se détourne de la jeune fille :

« Moi j’ai d’autres chats à fouetter… »

Ses pas s’arrêtent net à la dernière remarque de la fée, ses épaules frissonnantes d’une envie meurtrière.
C’est entre des crocs serrés à bloque qu’il répond :

« En général quand on pause une question on attend une réponse… »

Bulle, ne se vexant pas pour le moins du monde, regarda Nero parler de sa manière peu amicale. La petite fille l'écoutait, gardant le sourire. Les grands, les grands... comme si les grands avaient toujours des choses si importantes à faire? Comme si ce qu'ils devaient faire était ce qu'il y avait de plus important au monde.
Bien entendu, ses pensés n'apparaissaient pas sur le visage adorable de la fillette. Elle les gardaient dans un coin éloigner de sa tête, cherchant à rester elle-même. Pendant qu'il la détaillait, elle répondit à ses paroles le plus naturellement du monde.

"Vous me sembliez sur vos gardes alors j'ai préféré signaler ma présence pour éviter un malencontreuse accident qui se résumerait sans doute en moi, blessé. Se blesser fait mal, c'est évident, et je déteste avoir mal."

*Et je veux éviter toute rencontre avec monsieur le méchant Raphaël.*

Ainsi donc, il était garde forestier. Ça aurait pu être utile, mais elle ne lui faisait pas encore assez confiance. Même si elle était intéressée par ce qu'il pourrait dire, elle préférait éviter de mêler d'autres gens à ses recherches. Enfin, des gens peu amicaux du moins.
Et en plus, il l'avait dit lui-même, il était occupé.
Elle pourrait toujours le suivre plus discrètement pour voir si ses affaires avait un lien ou non avec les fées.

Son regard se fige sur la falaise face à lui...
Une large ombre volante passe au dessus des deux protagonistes, se posant non loin des escarpements. Nero se tient brutalement sur ses gardes:

*J'vais être vraiment en retard... merde, moi qui voulais parler au 'chef' avant que les autres ne débarquent...*

Cet évènement fit sursauter la petite fille. Le mieux était de reprendre sa taille normale le plus rapidement possible pour éviter la créature à qui appartenait l'ombre.

"Eh bien, je ne vous retiens par plus longtemps. Partez, de toute manière vous n'avez aucun besoin de ma permission."

Hé bé… On n’était pas sortit de l’auberge. Voilà donc une mignonnette demoiselle perdue, qui cherche une ou des créatures de race ‘X’, dans un endroit réputé dangereux et qui vient dire sous le nez de Nero qu’avoir mal c’est pas bien (en gros-hein)… Y’a de quoi se taper la tête contre un rocher pour s’achever !!!
Le vampire n’en peut plus… Il se détourne de la demoiselle pour de bon en soupirant bruyamment, quitte même à écarter les bras vers le ciel en regardant les nuages et demander mentalement à dieu ce qu’il a pu faire pour mériter une journée aussi pourrit !


Dernière édition par narrateur le Sam 30 Jan - 0:25, édité 2 fois
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Chapitre 2 : La Bête Vide
MessageSujet: Re: Chapitre 2 : La Bête   Chapitre 2 : La Bête EmptyDim 12 Juil - 1:38

suite...

Lorsqu’elle lui intime par la voix cette libération de sa personne, il met ses mains en prière et, très ironiquement, remercie cette divinité qui le ‘protège’… Nan parce que faut pas déconner, mais Nero est plus nihiliste que croyant ! Sans se retourner, il commence à gravir le chemin qui mène à la falaise, replaçant correctement son revolver dans son étui pour espérer ne pas à s’en servir…
Mais en réalité… un nouvel élément perturbateur va manquer de lui faire péter un plomb…
Il ne lui inspirait pas confiance. De toute façon, peu étaient les personnes en qui il avait confiance…
Nero continu son chemin, tout en entendant les propos de la ‘peste bleue’ plus bas. Les crocs serrés il fait mine de ne pas réagir mais implose à la remarque du dernier venu. Levant son bras dans un geste brutal de je-m’en-foutisme il balance un :

« Bah c’est bien ! Faites ce que vous voulez et vous finirez comme les deux autres attardés de votre école… Tsss… c’qui faut pas entendre en territoire sombre sans déconner !!
J’vous aurais prévenu…»


Nan franchement… ça ne leur suffisait pas de constater un cadavre démembré au milieu d’un cercle rouge à leurs pieds ? Avec un type armé qui remarque la chose avec étrangeté ? Arf… ces élèves de nos jours… plus rien ne semblait les effrayer. Tous aveugles ? Sans blague…
Le vampire n’a pas stoppé sa route et bougonne pour lui-même, continuant à gravir la roche jusqu’à ce que la falaise se rapproche.
La créature massive de toute à leur à disparu.
Bientôt l’entrée béante de la caverne s’ouvre aux regards. Le vampire jette un dernier regard en arrière puis se glisse dans l’antre.

L'intérieur de la caverne est silencieux et lugubre... plus on avance plus on peut sentir une odeur de renfermé et ce vent glacial circuler. Quelques mètres plus loin une lueur jaunâtre colore la pierre sombre et suintante... Ce n'est pas une lumière d'extérieur.
La jeune fille avait tourné un regard reconnaissant envers son ami qui la soutenait. Elle avait aussi remarqué son mouvement protecteur. Elle appréciait autant le geste que les paroles.
La vie parlait toujours à Bulle, les gestes chaleureux, les sourires. La mort, les gestes froids, ils ne l'affectaient que s'ils menaçaient cette chaleur précieuse que Bulle aimait tant. Comme quand le vampire avait pointé Julien, le menaçant d'une arme.
Bulle Cristaline observait le vampire s'éloigner tout en écoutant ce qu'il disait. ‘Territoire sombre, deux autres élèves, il en avait marre’. Il ne les menaçait plus. Il les avertissait, mais d'une manière très colérique.

"Merci de l'avertissement!!!"
cria-t-elle d'une voix, gentille cette fois, en le saluant de la main.

Elle ne se moquait pas de lui. Non, elle le remerciait sincèrement de s'être arrêté, de lui avoir parlé sans en avoir envie et de les avoir avertit du danger qui les entourait.
Quand le vampire fut assez loin, Bulle murmura quelques mots.

"C'est louche..."

« Tu as raison, c’est louche, et je ne sais pas toi mais j’aimerais savoir ce qu’il se passe… l’un de mes camarade de branche a disparu, et on ne veut rien me dire. Ce type ne m’inspire rien de bon, mais qu’en dis-tu… si on le suivait ? »

Julien avait à peine finit sa phrase qu’il emboîtait le pas à Nero. Si jamais la fée n’était pas d’accord il ferait marche arrière, mais il ne fallait pas perdre la trace.
Et il fut rapidement rejoint par la fillette. Il était d'accord avec elle et ça la mettait de bonne humeur. Elle réfléchissait tout en marchant silencieusement aux côtés de Julien. Un disparu chez les Opale ?
Qu'avait dit le vampire déjà? Finirez comme les deux autres attardés?

"Il y avait deux disparut selon les dires du vampires. Donc il en sait peut-être un peu plus... si toutefois il n'est pas lui même le responsable."

Elle avait constaté cela d'une voix neutre, alors qu'elle marchait aux côtés de Julien. Elle aussi, elle voulait savoir ce qui se passait. Il y avait peut-être un lien, aussi éloigné soit-il, avec sa communauté. Sa famille avait disparut, ces personnes avaient disparut... alors peut-être y avait-il une sorte de lien quelconque et étrange.

« T’en fais pas, il ne t’arrivera rien ! »

Observant la petite fille du coin de l’œil, Julien ne peut s’empêcher de se remémorer sa défunte sœur… morte d’un accident de la route. Il se sentait tellement responsable de cette perte ! Lui… qui n’avait pas couru assez vite pour la faire sortir de cette route, sur laquelle elle s’était engagée sans le vouloir. Sa sœur était sujette à des crises d’hypoglycémie mélangée à de l’anémie, chose qui était devenu chronique chez la jeune demoiselle.
La pensée de cet évènement entraîna chez le jeune homme des frissons très intenses. Mais à la vue de la petite fée, il se reprit. Il essaya d’être le plus convainquant possible. Il s’en voudrait très fortement si la demoiselle venait à trouver la mort par sa faute.
La fillette ne s'inquiétait pas de son propre sort. Elle avait tout de même une certaine expérience dans le domaine de la discrétion... mais moins du jugement. Elle pouvait se camoufler et se cacher sans problème, mais pour Julien...
Bulle jeta un regard en coin à son ami. Il semblait vouloir la protéger, mais le problème était qu'en accomplissant cet acte, il risquait fort de se blesser ou même d'en mourir. Ce serait dommage, car c'était un gentil humain. Elle n'avait aucune habileté pour protéger quelqu'un d'autre qu'elle... Sauf peut-être pour la fuite. Encore qu’un nuage de bulle opaque, ça ne valait pas grand chose contre un vampire.
La fée eut un soupire. Elle n'avait de défense que pour se protéger des humains normaux ou presque.

"Ce n'est pas pour moi que je m'inquiète. Je peux me sauver facilement si ça tourne mal."

Dans les ténèbres qui imprègnent les regards inhabituées, on peut discerner une lueur jaunâtre et chancelante danser sur les parois humides du fond de la caverne. Nero dégage un tissu replié dans son dos, derrière le fourreau de sa lourde épée et l’agite devant lui pour le défroisser.
Une grande capeline noire l’entour à présent, masquant son visage de moitié pour ne laisser que ses lèvres visibles.

Pénétrant une large pièce ovale aux reflets ocre et pourpre, sous les flammes des grands chandeliers illuminés, Nero se retrouve seul face à l’autel, surélevé de quelques marches…

Le vampire se met à genoux, tête baissée et attend.
Le lourd silence qui s’impose se voit brisé par une voix caverneuse et masculine, provenant des ténèbres qui entourent les bords de la caverne, rendant les dimensions de sa base incertaines.

« -Quelles nouvelles des terres neutres…-»

Nero redresse à peine le visage puis le replace fixe sur le sol, de peur de poser un regard interdit sur celui qui lui parle :

« De mauvaises, seigneur. Le mal ronge le sol et les entrailles. La bête a frappé bon nombre de fois. Mon corps fut marqué par sa magie… »

Il marque une hésitation puis reprend :

« Mon clan se regroupe selon vos ordres. J’ai envoyé des missions pour réunir les nôtres qui vivent en dehors de ces frontières.
Bientôt votre armée sera prête... »


La voix caverneuse reprend subitement :

« Et quand est-il de la bête !! Elle tué l’un de nos membres. Je sais ! Elle courre toujours sans que je ne puisse en savoir plus… incapable. Mais… mais son sang et sa chair résistent à la magie. Sa force dépasse la mienne et sa raison est d’une intelligence maligne. Les arbres de la forêt verdoyante m'ont décris ses dernières actions. »

La sueur perle sur le front du vampire qui sent la crainte l’envahir…

Bulle s'était mise à marcher très rapidement en prenant les devant, ses pieds effleurant à peine le sol. Elle ne faisait plus aucun bruit.
La fée voulait savoir... non... il fallait absolument qu'elle sache! Aurait-elle un indice sur ce qui avait pus arriver à son clan disparu? Ou du moins, des renseignements solides sur ces absences? Elle voulait savoir, il le fallait. C'était un besoin vital !
Chaque pièce d'information, aussi infime soit-elle, pouvait l'aider. Elle ne savait pas de quelle manière, mais elle était certaine que ça l'aiderait.
La fée arrêta sa course un instant. Julien, elle avait oublié qu'il n'avait pas d'ailes. Elle aurait préféré le laisser en arrière, là où le vampire ne pourrait l'atteindre... mais elle se rappela cette ombre. Une créature rôdait aux alentours. La jeune fille préférait avoir un œil sur son ami. Elle voulait le savoir en sécurité.
"Tu tiens l'allure?"

Sa voix était douce, sans mesquinerie aucune, un chuchotement discret comme une brise, mais qui pouvait bien être entendu. Elle ne voulait pas que d'autres souffrent à cause de cette soif de connaissance, qui la poussait à aller face à un danger potentiel.
Et… si Julien était blessé à cause d'elle...
Bulle se mordit la lèvre, sachant qu'elle ne se le pardonnerait pas.

Lui de son côté, il marchait, transpirait, grimpait, enlevait les feuilles qui le gênaient…. Il jette un œil à la petite fée et lui rend un sourire. Au moins, elle ne fatiguait pas de trop et heureusement d’ailleurs, car en grand gentleman, il l’aurait porté.
Alors qu’il suait comme une bête, elle lui demandait s’il tenait le coup. Dans un grand effort de self-control il releva la tête et lui répondit :
« Oui oui, tout va bien merci, t’en fais pas pour moi, je suis résistant comme de la roche ! »

Une roche ? Quelle roche ! Du calcaire, de la craie peut-être…. Bref, passons ce petit moment de fatigue qui, ne l’oublions pas, peut arriver à tout le monde !!!
La fée eut un sourire amusé en entendant son ami. Il était épuisé, c'était évident.
Dans un élan de vaillance le jeune opale rattrapa son amie, il s’arrêta net, plus un bruit, pas même sa respiration. Il fait signe à Bulle d’en faire autant car il entend des voix… -bon il est vrai qu’on pourrait se faire brûler pour ça…- mais là, les voix étaient réelles. Toutes étaient apparemment masculines et provenaient sûrement d’une caverne, étant donnée leurs résonances.
Julien baissa la tête et se rapprocha de l’oreille de Bulle.
« Il faut qu’on y aille doucement, car il est préférable pour nous de ne pas nous faire remarquer ! Si tu veux on fait marche arrière, c’est toi qui m’dit ! »

Il mourait d’envie d’aller voir, mais ne voulait pas nuire à la petite fée. C’est pour cela qu’il ne bougea pas un cille en attendant sa réponse.
Décidément, cet humain était des plus prévenant.
"Ne t'en fait pas pour moi" chuchota-t-elle "Je peux me débrouiller sans problème."

Sitôt sa phrase terminée, Bulle rapetissa jusqu'à atteindre la taille d'un gros papillon. Oh, elle pouvait devenir plus petite, bien entendu, mais à quoi bon? Même si elle était silencieuse et discrète, il fallait qu'elle puisse être prête à réagir, au cas où Julien était repéré. En cas de danger elle pouvait grandir suffisamment pour prendre Julien et s'envoler.
Oui, ses plans consistaient généralement à fuir. Après tout, elle n'était qu'une fée, pas une combattante!
Julien regarda la jeune fée se transformer d’un air amusé et admiratif, cela devait être pratique de pouvoir changer sa taille à volonté!!! Mais le garçon n’était pas envieux, juste admiratif. Il continua donc sa route avec sa « fée protectrice » qui volait près de lui.

Le boyau qui mène à la salle d’audience semble vide et calme… seul l’écho de quelques paroles lointaines prévient les deux curieux de leur approche certaine.

« … Je t’écoute…
La… La créature qui nous entrave est un démon de terre lointaine. Elle… semble douée de parole et résiste à la magie et… »


La main du seigneur se lève face ouverte devant Nero qui se tue immédiatement. Maintenant le visage bas il maintien la crainte au bord de ses lèvres, le regard inquiet et légèrement froncé.

« Résistante à la magie… Voilà donc la raison du dérèglement. »

Après quelques minutes de marches, l’opale se stoppa : les voix se faisaient beaucoup plus fortes et provenaient de cette « grotte » à deux pas d’où se situaient les deux élèves.
Bulle avait l’air de vouloir y aller, ainsi Julien se faufila discrètement dans le « passage secret » puis, collé à une paroi il écouta. Après un temps d’adaptation, il reconnu la voix de celui qu’ils avaient croisé toute à l’heure. Ils parlaient de choses bizarres… que pouvaient-ils faire pour intervenir ? Il jeta un coup d’œil complice à son amie puis mima au lieu de parler, la prudence était ici maîtresse de sûreté… bien que la sûreté n’était pas vraiment certaine en ce lieu étrange.
Julien agita les mains pour dire de se rapprocher un peu, et faisait signe à bulle qu’elle n’était pas obligée de restée là, qu’elle pouvait sortir.
La fée se concentra et changea alors complètement de couleur, tel un caméléon, pour disparaître le plus efficacement possible. Comme si elle allait vraiment reculer devant une chance semblable!!! La curiosité était un vilain défaut en effet... et c'était l'un des points dominants de la personnalité de la jeune fée.

Nero stoppe sa respiration l’espace d’un instant, laissant place à la surprise :

« Elle… elle a brisé des barrières ancestrales en maculant la forêt verdoyante du sang d’un innocent. »

Derrière son masque miroir aux reflets irisés, Octarine se détourne de Nero. Marchant calmement autour de l’autel de son temple il passe derrière ce dernier et reprend :

« Tu dois absolument trouver cette créature… et ce avant que monsieur Felgun ne se réveil et n’entre dans mes plans actifs… Je dois savoir qui nous trahis pour mener à bien le ‘sacrifice de l’absolution’… as-tu bien compris mes paroles, Nero... »

Le vampire hoche lentement le visage, répondant un oui murmurant…

Le jeune garçon eu un sursaut, on parlait de Felgun, le directeur… qu’avait-il avoir dans tout ça??? Il se retourna rapidement vers Bulle et la regarda d’un air inquiet, il fallait mettre quelqu’un au courant, mais qui? Comment ? Personne ne les croirait… Lorsqu’il se retourna, le jeune homme vit un rat passer à toute allure devant eux, il eut peur de la réaction de sa p’tite Bullette… quoiqu’elle ferait il ne lui en voudrait pas, c’est de sa faute si elle est ici donc il assumerait avec elle les conséquences hypothétiques des évènements qui allaient suivre.
En voyant Julien sursauter, elle se plaqua immédiatement au plafond, juste au cas où quelqu'un approcherait. Les informations qu'ils entendaient semblaient très importantes.
C'est donc de haut qu'elle vit un ‘rat’. Elle n'aimait pas du tout les rats, mais à cette hauteur, elle n'avait pas grande raison d'en avoir peur... ce n'était... qu'une grosse souris... avec de grandes dents pointues qui transperçaient facilement la peau et une longue queue lisse faisant penser à une tentacule...

"mmmmmm"

Elle avait réussit à retenir cette plainte un maximum, sa voix étant des plus basse... et vu sa petite taille, ça ne devrait pas être trop sonore...
-----------------------------------

Les deux élèves avaient pris des risquent en suivant Nero sur le chemin qui le conduisait au temple caché. Réussissant à s'enfuir à temps, les étudiants regagnent Cairn avec de maigre informations. Savoir qu'un temple ici se cachait et que des plans s'y profilaient concernant la bête était déjà une avancée.
De son côté, Nero fut renvoyé à sa tache de retrouver la bête, cherchant, fouinant chaque recoin de la forêt noire et verdoyante... jusqu'à ce qu'il croise se décide à cuver son vin au village... histoire de reprendre un peu de liberté.


Dernière édition par narrateur le Sam 30 Jan - 0:26, édité 1 fois
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Chapitre 2 : La Bête Vide
MessageSujet: Re: Chapitre 2 : La Bête   Chapitre 2 : La Bête EmptySam 30 Jan - 0:23

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La fin d'une longue route, ou presque...

Chapitre 2 : La Bête 700569253779kinChapitre 2 : La Bête 9610Chapitre 2 : La Bête Garde10
Kin, Nero, Ortak (pnj)


Alors qu'il faisait assez frisquet en cette saison automnale et que le vent froid soulevait les feuilles rouges et or à son passage, une jeune fille marchait dans les rues du village, tenant distraitement d'une main les reines de sa jument. La jeune fille était vêtue d'une cape rouge dont la capuche couvrait sa tête. Sous celle-ci, on pouvait percevoir un simple jeans et une tunique verte. Certes la cape n'était pas des plus discrète, mais elle était doublée et gardait la jeune fille à l'abri du froid. La jument, elle, était affublée de plusieurs sacs, d’une selle et d’une lame dans son fourreau pendait sur ses flancs, facile d'accès. Elles déambulèrent toute deux dans les rues, se glissant entre les passant sans se soucier de leurs regards froids qui s'attardaient sur leur passage pour enfin trouver ce qu'elles cherchaient.

"Et bien voila Akane, il suffisait de chercher un peu."

Elle mena sa jument vers la fontaine et la laissa faire à sa guise, bloquant les reines avec un étrier pour ne pas qu'elle s'empêtre dedans. La jument renifla l'eau un instant avant de boire à grandes gorgées l'eau glacée. Kin attacha ses longs cheveux à l'aide d'un ruban et but quelques gorgées à son tour avant de se rincer le visage pour se débarrasser de la poussière du chemin. Cela fait, elle s'assit sur le bord de la fontaine, laissant sa jument se désaltérer autant qu'elle le voulait. Observant le village et les gens qui ne semblaient pas vouloir l'approcher, un sourire naquit sur le visage de la jeune fille qui resserra son écharpe. Enfin, elle était arrivée à destination, ou tout du moins, au village le plus proche de l'école qu'elle cherchait.
De fins rayons de soleil percèrent à travers la couche nuageuse et vint réchauffer la jeune fille frigorifiée. Elle avait beau s'être préparée, le voyage avait duré un peu plus de deux mois. Il lui avait d'abord fallut savoir quelle école Lee souhaitait qu'elle intègre. Ensuite, elle avait suivit les rumeurs et avait du faire face à plusieurs échecs du à des racontars sans le moindres fonds de vérité. Mais à présent, elle était sure d'être au bon endroit. Il ne lui restait plus qu'à trouver l'école. Ses yeux se portèrent à nouveau sur les personnes présentes sur la place. Vu l'accueil, cela n'allait pas être facile.
Elle flatta le cou de la jument qui vint se coller à elle, en quête d'une récompense et d'une caresse. La jeune elfe rit lorsque la jument glissa sa tête dans le sac et la lui sortit avant de lui donner ce qu'elle attendait: des biscuits maison. Elle lui en donna une bonne poignée pour la féliciter. Après tout, il fallait qu'elle soit un bon cheval pour avoir fait les trajets qu'elle avait parcourut.

"Allez grosse gourmande, nous y sommes presque. Nous n'allons pas faire demi tour pour un de manque de chaleurs humaines hein? "

Ses mains flattèrent à nouveau l'encolure de la jument tandis qu'elle se levait avant de vérifier que sa capuche soit toujours en place. Elle ne savait pas ce que les gens pensaient des elfes et ne tenait aucunement à le savoir. Elle s'approcha d'une vieille dame et lui demanda si elle savait la renseigner sur la direction à prendre pour trouver Cairn. La vieille femme grogna avant de s'éloigner en maugréant quelles insultes incompréhensibles avant de faire un signe de croix. Kin leva un sourcil et se rembrunît un peu.

"Charmante celle ville, vraiment...."

Ici, la nuit ne connaît pas de repos pour ce traqueur qu’est Nero. Lui qui semble avoir retrouvé goût aux soirées !
Perdu dans les méandres de son esprit contraint, au milieu de vapeurs alcoolisées, Nero semble retrouver par ici une voie de facilité sans pareil. Il y déverse la pression maintenue sur ses épaules … celle qu’il n’a pas le droit d’exprimer.
Après sa soirée mouvementée, passée dans une maison abandonnée aux côtés d’un psychopathe adorateur de la lune, il s’était éveillé au petit matin sur un mal être généralisé. Sa nuit étant floue, il ne su réellement ce qu’il lui était arrivé. Hormis quelques passages au bar et quelques discussions avec cet étrange allumé, son allée retour au commissariat pour y déposer un enfant perdu… hum… erf… Avec un certain mal à se remettre les idées en place, le vampire avait trouvé un point d’eau dans la maison pour se rafraîchir…
Une fois passé le pallier de la porte, il s’étire au milieu de la brume matinale et replace ses armes avec calme.

L’ambiance grise est froide… pas un chat dehors. L’orage violent de cette nuit laisse quelques traces de givre sur les fenêtres à la suite d’une gelée matinale. Le temps s’est gâté très vite, la tempête du soir passé annonçait donc cette vague de froid soudaine ?
Se promenant dans le village, sans réel but précis, il se dit que de retourner à la forêt noire ne serait pas si mal… Son chef va le chercher et s’inquiéter qu’il ne lui donne pas la superbe nouvelle d’un nouvel échec face à la ‘bête’. En même temps, il ne la cherchait pas vraiment en ce moment, mais ça, valait mieux ne pas le dire !
Observant d’un air nostalgique son bras démoniaque, il repense à ce jeune élève Opale qui le lui avait coupé… revisualisant sa mort dans son esprit, fauché par l’une des créatures de la secte. Pourquoi Cairn ne faisait rien…

Soupirant à cette idée, le garde chasse contourne une ruelle et se retrouve non loin de la grande place, là où une fontaine plus importante s’érige. C’est une cape rouge qu’il détecte en premier au milieu de l’ambiance froide et maussade… Lui-même d’un manteau pourpre mais plus sombre, il finit par s’adosser à l’un des murs qui entour la petite place annexe et croise les bras sur son torse, fixant la jeune femme et sa monture. Voilà une voyageuse bien étrange, non humaine à coup sûr, il avait le nez pour ça. Souriant presque à sa malchance, lorsqu’elle tombe sur un villageois peu enclin à répondre à ses questions, il s’avance d’un pas calme et détendu :

« Vous cherchez la bibliothèque de Cairn ? C’est par là-bas. »

D’un geste du menton, il indique une direction géographique et s’approche de la demoiselle pour lui glisser discrètement à l’oreille :

« Ne parlez pas trop aux villageois ils sont méfiant de nature… ici la différence ne pardonne pas, il faut savoir se fondre dans la masse. »

Faisant mine d’épousseter légèrement l’une des épaules de la demoiselle, il cherche à faire passer son message sur la couleur vive et détachée du lieu général. La regardant presque de haut avec un sourire en coin :

« Je peux vous accompagner si vous avez besoin d’un guide, je suis garde chasse ici, on me connais pour ça. Je m’appel Nero. »

Prenant ses airs, le jeune homme n’est pas sans refouler quelques odeurs de wiski que ses pores semblent distiller sans gêne.

La jument piaffa dans son dos à l'approche d'un inconnu. Si Akane s'agitait ainsi, c'est qu'il ne s'agissait sans doute pas d'un humain ou d'un elfe. Kin se tourna pour voir qui était la personne qui tourmentait ainsi sa jument et vit s’approcher un homme dans une tenue d'une couleur aussi voyante que la sienne, quoi que quelques teintes plus sombres. Ses cheveux blancs gris pour son apparence de jeune homme ne passaient pas non plus inaperçue. Elle l'écouta en silence, regardant le visage de son indicateur avant de lever un sourcil. Il puait l'alcool à plein nez! Bibliothèque? C'est vrai que beaucoup de personnes l’avaient renseigné ainsi et elle n'y avait guère prêté attention. En y réfléchissant, vu la réaction des gens du coin, il n'était guère étonnant qu'une école qui puisse l'aider à maîtriser son petit talent veuille se faire discrète et se fasse passer pour une bibliothèque. Après tout, il serait dommage que l'école ne finisse en tas de cendre à cause d'une chasse aux sorcières avant qu'elle n'y arrive. Elle saisit fort bien le message, jetant un coup d'oeil entendu sur la tenue de son charitable informateur. Soit! Glissant ses mains sous sa capuche, elle lâcha ses cheveux et les fit glisser vers son visage pour camoufler ses oreilles avant d'enlever sa cape et de la retourner, portant à présent une cape aussi grise que les pavée de la place sur laquelle ils se trouvaient.

"Merci du conseil mais, si je dois me faire discrète, peut être ne vaut il mieux pas que je me ballade aux côtés d'une célébrité locale qui ne passe guère inaperçue. De plus, vous auriez peut être besoin d'un peu de repos..."

Un sourire taquin illumina son visage tandis qu'elle flattait l'encolure d'Akane avant de ranger le ruban qu'elle avait utilisé dans l'une de ses sacoches de selle. Cela fait, il ne lui resta plus qu’à rabattre le tapis de selle afin qu'il masque la lame et quelques sacs. Elle tourna son visage vers Nero.

"Enchantée...Pas trop la gueule de bois Monsieur le garde chasse?TTTTT! Cela ne fait pas très sérieux."dit elle avec ironie

Kin croyait bien volontiers qu'on le connaissait par ici, si sa saoulerie n'était pas occasionnelle. Mais cela ne la regardait pas le moins du monde! Elle farfouilla néanmoins dans l'une de ses sacoches et en sortie un petit sac en tissu qu'elle lança au garde chasse.

"A prendre avec un peu d'eau. C'est divin pour vous soulager de l'état vaseux."

Lee état lui aussi un grand adepte des soirées alcoolisées et de tout ce qui y ressemble, elle en connaissait un rayon sur le sujet "le lendemain de la veille" et avait plein de petits trucs et astuce pour les éviter ou tout simplement, atténuer leurs effets. Un sourire à peine moqueur flottait sur son visage. Heureusement pour elle, quelle que soit la quantité d'alcool engloutie, elle se réveillait fraîche et dispose le lendemain. Sur ce, elle fit quelques pas dans la direction qu'il lui avait indiqué précédemment, espérant qu’il ne se s'était pas fichu d'elle.
Elle ne montrait sa jument qu'une fois hors du village, inutile de l'épuiser. Et puis cela lui permettait de se dérouiller les jambes sans compter qu'ainsi elle restait au même niveau que Nero le garde chasse saoulard. Il la suivrait peut être si le coeur lui en disait, cela ne la dérangerait pas, que du contraire. Elle commençait à en avoir par dessus la tête de tous ces chrétiens étroits d'esprits qu'il fallait payer pour obtenir la moindre info. Elle était belle la religion! La seule chose que Kin espérait du garde chasse, c'est qu'il ne soit pas malade en chemin.

Ne se rendant pas lui-même compte de son odeur peut agréable au levé, aux suites d’une nuit de beuverie, Nero écarquille lentement son regard à entendre les propos de la jeune femme. S’empressant de renifler son haleine, au creux de l’une de ses paumes gantée, il y décèle un relent de wiski assez fort.
Nero grimace l’espace d’une seconde et reporte son regard sur la demoiselle.

« Ouais bah… ça c’est un ennui personnel que j’ai du mal à passer… et j’ai pas à me justifier d’abord, mon travail ici est remarqué ! »

Oui… sauf si en prend en compte la présence du Garde-chasse Ortak que tout honore avant lui !… et même au sein de la secte secrète. Rageant seul, il maintient un instant le torse légèrement bombé, ses bras croisés sur ce dernier, comme pour se redonner l’étoffe qu’il pouvait avoir avant l’arriver de ce prétentieux à l’allure gracile et à l’armure feuilletée… Imaginant ce bougre s’empaffer dans une flaque de boue, à la suite d’une éloge sur ses prestances et devant un public de demoiselles conquises, il étire un demi-sourire sadique en coin et garde le regard clos un instant, se délectant encore de l’image qu’il garde à l’esprit :

« De vous promener à mes côtés porterait certainement moins de soupçons sur vous, justement. »

Rentrouvrant son regard sur le côté, il esquisse une moue peu convaincue et se met à réfléchir sur les tenants et aboutissants de ses actes actuels… Pourquoi chercherait-il à aider cette demoiselle, elle n’était pas en péril et il ne lui semblait pas vouloir remettre à neuf son fan club au village ! Gardant un bras croisé sur son torse il replis le second pour se masser l’arcade du nez, répondant d’un ton absent :

« Bon… de toute façon je dois me rendre en forêt noire vers Cairn… »

Sans plus d’explications il se détourne, se laissant devancer par la demoiselle, qui choisit dans un premier temps de marcher au côté de sa monture. L’observant d’un regard en coin il enfile ses mains dans ses poches et la suit d’un pas aussi rythmé qu’elle.
Quelques questions lui brûlaient les lèvres, mais il n’osait pas plus faire ce boulet qu’il n’était pas auprès d’une nouvelle élève ou professeur au château de Cairn…

Un sourire amusé flottait sur le visage de l'elfe. Dieu qu'elle le trouvait amusant, il changeait tout le temps d'expression. Elle avait l'impression de voir un chiot qui s'amusait tout seul à aboyer sur un insecte ou une plante avant de ramener triomphant sa victime. Quoi qu'il en soit, il était la personne la plus sympathique qu'elle ait croisée depuis un moment, un long moment même. Après tout, ce n'était pas un mauvais bougre. Elle s'arrêta et se tourna vers lui, son sourire toujours accroché à ses fines lèvres; les yeux pétillants d'amusement.

"Et bien si le coeur vous en dit, soyez mon guide jusque-là "

Vu qu'il l'accompagnait à pieds, elle ne montera pas sa jument. Elle glissa donc les rênes longues dans un étrier afin que la jument ne s'empêtre pas les jambes mais puisse gambader à sa guise. Kin connaissait sa jument et savait qu'elle ne s’éloignerait jamais beaucoup d'elle. Ce faisant, elle laissa ainsi l'occasion au garde chasse de revenir à sa hauteur. Soudain, la dernière phrase de sa nouvelle connaissance la fit percuter.

"La forêt noire? Vous pourriez me décrire approximativement les environs de la ... Bibliothèque? S'il vous plait."

Elle se remit en route à pas lent avant de remonter discrètement la capuche qui glissait sur ses cheveux. Si le côté rouge de la cape lui donnait l'air d'un petit chaperon rouge adulte, le côté gris lui donnait l'allure d'une maraudeuse à ne pas trop enquiquiner; ce qui l'arrangeait bien dans le cas présent. Tournant son visage vers Nero, Kin détailla une fois de plus le visage du jeune homme et s'interrogea sur sa nature. Ni elfe, ni ange qu'il soit blanc ou noir, ni humain ou nain. Cela ne lui laissait que deux options possible. Alors, Démon ou vampire? Elle avait beau retourner la question dans tout les sens, elle n'en voyait pas la réponse. N'ayant jamais vu, ou du moins pas qu'elle le sache, un démon ou un vampire, elle n'avait aucun moyen de rapprochement. Quoi qu'il en soit, elle finirait sans doute par le savoir un jour. Rien ne sert de se presser, il suffit d'attendre. Elle fut étonnée qu'il ne lui pose pas d'avantage de questions.

"Vous avez l'habitude de rediriger les nouveaux arrivants ou c'est occasionnel?"

La question n'avait pas de réelle importance mais c'était une façon comme une autre d'engager la conversation. Une façon pour elle de le remercier pour lui être venue en aide.
Au loin, sur les pavés de la grande place, des sabots de chevaux résonnent en rythme et bientôt trois cavaliers apparaissent sur le carrefour de la fontaine. L'homme au centre, revêtu d'une armure soignée et luisante comme un soleil, s'avance. Au croisement de ses yeux bleus ciel sur un vêtement pourpre et reconnaissable au milieu de la grisaille qui s’évapore, il lève une main et force la halte de ses deux compagnons.
Le sourire qui flotte sur ses lèvres s'adresse au garde chasse Nero.

"Hé bien Nero... que voilà une charmante rencontre. La dernière fois que je t'ai vu tu pataugeais sur les chemins boueux qui mènent à une forêt fort lointaine..."

Les sangles de cuir crissent sous l'appui que l'homme y presse alors qu'il se penche légèrement vers le vampire. Le reniflant avec classe il répond d'un air faussement dégoûté:

"D'ailleurs... tu sens encore la vase. C'est t'as nouvelle technique pour attraper la bête? Tu comptes prendre son odeur?"

Relevant ses sourcils brièvement sous cette idée ‘lumineuse’, il dévoile ses dents nacrées et ris aux éclats, se tournant brièvement vers ses acolytes qui en font de même.

"Allons Nero, tu joues dans la cours des grands cette année... Ici il n'y a pas de place pour les crapauds de basse terre."

Reprenant une mine sévère, repensant aux lourdes accusations que Nero avaient émises à son encontre, lorsqu'un sorciers avait été brûlé sur la grande place, il le juge de ce même regard hautain et redirige froidement ses iris sur une demoiselle. Tenant serrées les brides de son cheval qui souffle à plusieurs reprises il répond d’un air plus serein :

"Et que vois-je là... une demoiselle? Je suis enchanté, je me nomme Ortak, je suis le Garde Chasse de ce village."

Baissant légèrement le visage dans une révérence profonde il répond:

"Veuillez excuser que je ne descende pas de mon cheval pour vous saluer plus convenablement, la battu m'appelle. Je pars sur les collines qui nous entourent à la recherche d'un monstre plus probable que celui que tu chasses Nero... Nous avons quelques loups-garous qui traînent au cimetière, il se pourrait bien qu'ils soient la cause de la disparition d'enfants joueurs ces derniers temps... Tu ne penses pas ?"

Reportant une attention moqueuse sur le vampire il cabre son cheval et répond en replaçant sa longue chevelure blonde :

"Tu devrais te consacrer à ce qui entour le village, plutôt que de te salir dans des forêts improbables, mon ‘ami’… voir même jouer au anti-héro."

Quittant la place dans quelques rires partagés avec ses deux acolytes, il disparaît entre les ruelles qui mènent au dehors du village.
Le vampire s’était reporté aux côtés de la demoiselle, laissant un regard terne arpenter ces ruelles qu’il connaissait par coeur.
Alors qu’il s’apprêtait à quitter la place de la fontaine en compagnie de la jeune femme, et par cette même occasion à répondre à ses questions, il perçoit de son ouïe fine une arrivée lointaine de cavaliers. Ralentissant le pas, comme appréhendant l’attelage, il reconnaît au détour de la place l’armure scintillante du « prince charmant défenseur de l’humanité et pourfendeur de démons, pour la sauvegarde de notre cher seigneur… » (ça c’est du titre)

Détournant le visage en le plaquant d’une main, il fait mine de passer derrière la demoiselle mais… trop tard, on l’a déjà reconnu. Raidissant l’échine, il repasse sur les devants de la scène, près à affronter dignement le garde chasse qui se joue de son apparence et de ses méthodes dernières… Ne quittant pas le regard bleu azur d’Ortak, celui qu’il considérait comme traître et de toute manière faux dévot, il reste silencieux, et cela même lorsqu’il se penche vers lui pour le renifler.
Nero ne moufte pas, se mordant presque l’intérieur des joues pour ne pas rentrer dans un jeu que le garde chasse attend… Alors qu’il se présente à la demoiselle, il en profite pour dévisager les deux sbires qui l’accompagnent et soupire fortement.
Lorsqu’il parte enfin, Nero siffle entre ses crocs déliés :

« Va en enfer… »

Son regard mauvais quittant le lieu de départ des cavaliers, il reprend sa marche et répond aux questions en tout fermant les yeux :

« C’est occasionnel… pour répondre à ta question précédente. J’suis pas le portier de Cairn, je suis un ancien occupant. »

Il inspire profondément, empruntant la rue principale qui mène aux portes de la ville.

« Si tu veux savoir Cairn s’entour de deux forêts que je ne te conseille pas pour la ballade en ce moment, on a des problèmes là bas et cet imbécile d’Ortak le sais très bien… ça l’amuse juste de me pourrir devant ses gens… et aussi les villageois tien. Môsieur est tellement fier d’avoir sa place aux côtés de notre Père inquisiteur !... »

Entamant de grands gestes expressifs pour expliquer avec ironie toute l’ampleur que ce garde chasse se donne. Sauf que lui, il en sait d’avantage sur ce Ortak que qui conque… mais le silence doit lui rester intact. Ses mains fourrées dans ses poches il garde le menton bas et le regard sombre d’entre quelques mèches éparses…

« Et toi… tu viens d’où ?.... »

Le village commence à s’éloigner d’eux et le voile de brouillard s’estompe pour laisser place à un soleil radieux.

Le discussion s’entame et le chemin reprend. Les deux individus voient leur route se séparer sur le sentier de Cairn, l’un préférant le Hall à la forêt noire qui destine le second.
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Chapitre 2 : La Bête Vide
MessageSujet: Re: Chapitre 2 : La Bête   Chapitre 2 : La Bête EmptySam 30 Jan - 0:58

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Le chat noir: Un bar et un pianiste intriguant

Chapitre 2 : La Bête 742618eloiseChapitre 2 : La Bête 9610Chapitre 2 : La Bête Diapo0d86de4757b19549196d1bc4d9727c0f
Eloise, Nero, Aion

Eloïse, après avoir passée la journée à déambuler dans les couloirs de Cairn à la recherche des professeurs pour une interview au sujet des évènements récent de Cairn, avait décidé de s’octroyer un peu de repos. Elle avait troqué sa jupe droite de tailleur contre une paire de jeans et un tee-shirt choisis avec soin. Sa veste sur un bras et son sac à main à l’épaule, elle descendait le chemin vers la ville. Machinalement tout en faisant son chemin, elle libéra ses cheveux longs qui furent soulevés par une brise parfumée de Zéphyr. Cela l’amusa un peu et la fit sourire.

Elle arriva aux portes de la ville. Ce qu’elle cherchait c’était un bar, un bar agréable avec une bonne ambiance et du Martini. Au bout de quelques minutes, après s’être engagée dans une petite ruelle, elle termina son excursion devant une taverne étincelante. Les lueurs des éclairages se projetaient à l’extérieur, faisant danser les ombres sur les pavés. A chaque sortie de clients on entendait des éclats de voix et le tumulte des habitués résonner dans le passage. Eloïse resta un instant devant le bar, sur le pas de la porte puis leva les yeux pour les poser sur l’enseigne de bois vermoulu. Il y était écrit : Le chat noir.
Elle entra et découvrit avec ravissement que l’ambiance était plutôt cosy. En face de l’entrée, il y avait le bar qui suivait le mur de la salle battit en L. Au fond de la pièce, un pianiste faisant son numéro entouré de demoiselles soupirantes. Certes cet homme était très beau mais surtout douée. Des mains légères effleurant le clavier et une voix profondément envoûtante venaient raconter l’histoire dramatique d’un amour impossible.

Eloïse contourna les clients bruyants installés près de l’entrée, pour aller s’accouder au bout du bar le plus proche du piano. Elle s’installa et lorsque le serveur s’approcha elle l’interpella du regard et lui commanda un martini.

« Pourrais-je avoir un Martini s’il vous plait ? Avec de la glace ! »

Elle le remercia par un sourire charmeur puis détourna le regard sur le pianiste qui avait quelque chose de… surnaturel. Un frisson lui parcouru la colonne et elle frémit.

suite de => Debut

L’âtre du jour se laissait à nouveau submerger par les opacités de la nuit, à l’heure qui s’avançait inlassablement.
Les lumières du village s’éclairent déjà, sous la luminosité décroissante à l’ombre des montagnes naissantes. Nero avait retroussé une narine à la réflexion de Aion… tutoyer ou vouvoyer !? Pfff… quel différence ça pouvait faire ! Y’avait tellement de formalité et autres qu’il ne savait plus quoi en faire… En venir au fait ce n’était pas faire de la fioriture à l’oral. Se faire comprendre c’était déjà pas mal. Il avait rencontré cet homme au cimetière, apparemment déboussolé, Nero avait décidé de lui faire visiter le village et qui plus est le bar :

« Bah ça dépend… j’vous tutoie des fois, et j’te parle quand ça vient comme ça… faut pas chercher on me l’a toujours reproché. Ca doit être un instant d’hésitation, mais à un moment j’vous tutoierais comme les autres.»

Les mains dans les poches, il ne quitte pas les toitures qui se rapprochent et bientôt les premières ruelles pavées s’étalonnent sous leurs pas. Quelques villageois croisent leurs routes et certains saluent brièvement Nero, pour le connaître aussi furtivement que le geste de la main qui lui est rendu. Il a sa réputation, mais ici c’est Ortak le chef… alors Nero bah… lui c’est le chef de la forêt noire et il en est satisfait. De toute façon, à chaque fois qu’il croise la route de cette imbécile en armure c’est pour se faire jeter, alors bon !
Lui il vit sa vie sans strass et paillettes, contrairement à l’autre empaffé dragueur et mal luné ! Chacun sa voie comme on dit, sauf que lui il se fait pourrir… et répliquer contre lui c’est se mettre à dos le village et donc ! Le ‘barman’… Hors de question de perdre sa boisson de vue ! Il l’avait déjà quittée assez longtemps.

Menant Aion devant le bar en lui indiquant la route il ajoute :

« Bon bah voilà, ici c’est la grande place, là bas… l’église… y’a des commerces un peu partout et si vous cherchez bien vous trouverez tout ce qu’il vous faut. En bref, le plus intéressant c’est devant moi… » Puisqu’il présente le tout dos à la place principale « voilà le bar… »

Il fait quelques pas en avant puis se stoppe pour laisse Aion reprendre la marche, puisqu’apparemment prendre la tête lui tenait à cœur.
Agitant légèrement son visage de gauche à droite, il prend sa suite et appel le tavernier :

« Hey Roger ! »

Ce qui ne manque pas de faire se redresser de derrière son bar le dit Roger en question.

« Nero !... ça fait pas deux jours que j’t’ai pas vu dans les caniveaux que tu remet déjà ça ? »

« heu… ouais… j’t’amène un nouveau… » -Place sa main sur le côté de ses lèvres- « Il est un peu timide fait pas gaffe… hey hop tu nous met deux wiski sans fioriture pour l’apéro déjà hein… »

Nero inspire bruyamment pour marquer une gêne auditive sur un son de piano. Se redressant de son bar il observe l'oiseau sur scène:

"C'est quoi ça...."

"Ce soir c'est soirée spéciale... on lance quelques artistes..."

"Tssss... tu vas perdre de la poche avec des idiots pareils."

Le regard de Nero sillonne la pièce et roule une seconde sur une silhouette féminine qu'il pense reconnaitre sans en être vraiment certain... il préfère alors reporter son attention sur le dit Aion.

*Hésitation. Voila qui est fâcheux. Il est préférable de savoir ce que l'on veux une fois pour toute. Cet homme est étrange. Je ressens ce coté sombre, mais toutes ces émotions démontrent un coté humain propre. Intéressant... c'est Jack qui aurait été heureux de le rencontrer.*

Ne répliquant pas aux paroles de Nero, Aion jeta un regard rapide autour de lui. Cette ville semblait être comme les autres. Rien d'extraordinaire à première vue. Tant mieux, Aion comptait rester discret. Il regarda ensuite Nero partir dans un bar: " Le chat noir "

*Amusant, peut être un signe*

Il entra et écoutant Nero passer commande il lui dit calmement :

" Je ne bois que de l'eau. "

La phrase semblait simple, mais on comprenait avec son air inexpressif qu'il était inutile de monnayer un autre alcool. Aion n'aimait pas beaucoup les bars ; peuplés, bruyants, parsemés d'imbéciles. Nero semblait souvent venir ici, après tout cela semble normal, quoique meilleure place pour entendre tout et rien. Le son du pianiste attira le regard d'Aion qui sous cette musique enivrante ... resta inexpressif bien évidemment.
En revanche son oeil rouge repéra cette étrange femme. Il ferma les yeux un instant. Un flash.

* Qui est-elle ? L'ai-je déjà rencontré? Ou étais ce dans un dossier ? *

Encore un peu de temps en se forçant à réfléchir puis il se souvint d'une chose.

* il me semble que ... si je ne me trompe pas*

" IEMM "

Eloïse attendait son verre et jeta ses longs cheveux en arrière, les replaçant derrière une oreille pour se dégager la vue. Zéphyr ne pouvant se manifester ici par prudence, elle était contrainte de s’occuper elle-même de sa chevelure. Le serveur lui apporta son martini et elle se retourna afin de le remercier.

« Merci ! »

« Mais je vous en prie ! »

Elle lui adressa un sourire faussement timide puis prit une gorgée de son breuvage. Tout en faisant cela, elle retourna machinalement son corps et son regard vers l’entrée du bar, là où les personnes les plus bruyantes siégeaient. Il y avait beaucoup de monde et de bruits, elle n’avait pas repéré les deux hommes du premier coup mais le mot « IEMM » capta en un instant son attention.
Sa réflexion se mit en route rapidement, les questions « Qui ? Où ? Et pourquoi ? » vinrent s’imposer d’elles mêmes. Elle resta un instant son verre porté à la bouche et les yeux rivés sur la clientèle.

* Qui me connaît et connaît l’IEMM ici, surtout dans ce village…*

Elle reconnu Aion dans son champ de vision en un instant, un personnage tel que lui ne passait pas vraiment inaperçu dans le décor. Elle pâlit un instant lorsqu’elle aperçut à ses cotés Nero. Se souvenant de sa première rencontre, un frisson lui parcouru l’échine et ce n’était pas un frisson de plaisir contrairement à celui qu’elle avait eu un moment avant via la mélodie du pianiste. Elle qui avait une peur plus ou moins rationnelle des vampires.

* Je risque quoi là ? *

Eloise ne connaissait pas vraiment Aion, seul sa réputation le précédait. A Daimos, c’était un homme placide, sans expression, tout comme à l’instant et reconnu pour son hypothétique torture mentale. Elle ne pouvait rien affirmé d’elle-même puisque ces informations circulaient à l’époque de Daimos par les cancans de Dragonoirs, les bêtes noires de Daimos pourrait-on dire. Par contre elle connaissait la nature de Nero et cela l’empêchait presque de fonctionner rationnellement.

*…*

Face à la situation, elle ne fit rien laissant l’initiative à l’autre partie et se rassurant qu’il y ait beaucoup de monde ici. De toute façon que pouvait-elle craindre ? C’est la question qu’elle se posait là.
Le vampire s’accoude d’un bras sur le comptoir en penchant son corps contre ce dernier, tourné vers Aion et dos au pianiste qui lui casse plus les oreilles qu’autre chose. A la réponse de l’étranger concernant la boisson, il agrandit le regard et tourne le menton vers le tavernier. Revenu d’un service de martini il s’immobilise sous la commande modifiée. Aussi béat que Nero, c’est le vampire qui bougera le premier :

« Heu… bon bah heu… deux whiskys et un verre d’eau… j’boirais pour toi. »

Figé par la présence que dégageait ‘l’ami’ de son plus fidèle client, le barman sent la fièvre lui monter sous un malaise étrange. Sur le coup, il ne se permet pas de réprimander en répondant son ‘j’ai pas’ habituel d’un ton sec et neutre…

«…Hey un verre d’eau et deux whiskys purs… »

Nero pince ses lèvres et se redresse face au bar pour prendre son premier breuvage :

« Bon bah… santée… »

Un peu septique, il boit une première gorgée et manque de s’étouffer quelques secondes plus tard au seul mot prononcé par son ‘compagnon’. Le verre d’eau est servi et Nero se retourne vers lui, un air exagéré d’incompréhension prônant sur son visage :

« IE-quoi ?... »

Le regard qu’avait porté Aion plus tôt lui fait rediriger le corps et l’attention. Il sillonne la salle et retombe sur la silhouette qu’il pensait connaître mais n’avait pas identifiée.
Un frisson lui remonte brusquement l’échine à l’identification de la demoiselle en question. L’échine raidie, le menton redressé et les épaules basses, il se détourne du bar et passe derrière Aion pour s’y accouder de nouveau avec mollesse et accablement :

« Bordel, c’est mon jour… »

Tendant le bras devant l’étranger, pour reprendre son verre, il boit encore et marmonne. Roger se penche discrètement vers Nero, qui semble prôner sa pause fétiche lorsque Ortak ou un soucis se présente au bar pour lui. Le bras en travers du comptoir le soutient, il voûte l’échine vers son verre et garde le nez dedans.

« Dis Nero… pas de bagarre comme la dernière fois… Si t’as un soucis tu le règle dehors… J’te laisse porter tes armes ici, c’est pas pour que tu t’en serve sans raison logique… enfin… on s’comprend. Surtout avec un coup dans le pif… »

Nero gronde au fond de son verre et répond :

« Mouiii… »

Il se redresse en inspirant profondément et manque de mettre une tape dans le dos d’Aion… Décidément, le malaise fait naître en lui quelques actes inconsidérés mais heureusement, il se retient à temps et resserre le poing et les crocs en même temps pour ajouter :

« Bon bah… j’aime pas le pianiste… j’finis mon verre en deux gorgées et je sors… »

*ça va être dure…*
Aion prit le verre d'eau d'un geste lent et le porta à ces lèvres.

" Merci."

Puis il regarda Eloise avoir un certain malaise. Normal, Aion avait l'habitude de ce genre de réaction mais, étrangement, ce malaise venait d'une autre personne. Aion tourna légèrement son regard vers Nero.

* ??? *

Malaise qui se retrouva réciproque une fois que Nero regarda la demoiselle, et au vu de la réflexion du barman. Nero semblait avoir prit la décision de sortir une fois son verre fini. Tant mieux.

" Très bien jeune homme. Je vous remercie de m'avoir accompagné jusqu'ici. Nous serons peut-être amené à nous rencontrez une prochaine fois."

Aion ne savait pas ce que ferais Nero une fois dehors, mais apparemment il avait supposé que ce dernier partirais.

Aion s'avança vers Eloise, sa cape masquant ces jambes, on pouvait croire qu'il glissait sur le sol. Un peu comme un fantôme. Une fois un niveau de la demoiselle, il lui dit tout bas :

" Je vous convie à ma table très chère, cela ne vous prendra que quelques minutes "

Puis Aion s'avança vers une table dans le coin du bar. Évidemment, aucune table n'était libre.
Ainsi Aion se retrouva face à 3 lourdauds buvant leur 5 ou 6eme bouteille.

" Messieurs"

Cette voix inexpressive avait coupé la bonne ambiance qu’avaient ces personnes. Bien qu'ivres, l'un d'eux s'arrêta net en plein éclat de rire

" HAHAHAHA... Hey! " se retournant " Tu te prends pour qui pour... " Il regarde l'œil de Aion.

" Messieurs, le comptoir du bar semble plus propre que cette table."

Coupé dans sa phrase, le premier des compères dit avec nervosité :

" Que quoi ?"

La pupille d'Aion tourna.

"Regarder par vous même"

Déjà mal à l'aise le pauvre bougre se retourna, puis poussa un crie de surprise suivie par ces compagnons.

" Hey !! Mais cette table est dégueulasse. Venez les gars on va au comptoir."

Levant leurs verres.

" OUAIS "

Ainsi ces hommes se levèrent, puis avec une énorme inquiétude et malgré leur taux d'alcoolémie, ils remercièrent Aion. Une fois arrivé au bar l'un deux s'écria aux barmans :

" Hey Roger,depuis quand les blattes ont envahit ton bar "

Le barman s'étira un peu afin de voir la table du fond.... Rien. Ces hommes étaient même venus sans prendre leur bouteille.

" T'as encore bu un coup de trop toi! "

" Justement, tu fais bien d 'en parlé, remet nous une tite bouteille. "

Quant à Aion, il posa son verre sur la table et tira une chaise en regardant Eloise.
Eloïse avait toujours son verre à la main et finit par le poser. Elle observa Nero et la réaction de celui-ci la mit un peu plus à l’aise. Voir qu’il changea de place et se ratatina au bar, elle ne s’en redressa que plus, le dos bien droit adoptant une attitude brave, mais seulement en façade.
Elle lança un regard fier vers Nero, fidèle à elle-même mais il disparut assez vite lorsque l’énigmatique Aion s’approcha d’elle. Plus il s’approchait et plus son cœur vacillait, laissant place à une appréhension plus grande. Elle ne se sentait pas menacée directement, mais la peur, l’aura de l’homme s’insinuait en elle.
Elle régula son souffle, tenta de respirer calmement et d’éloigner toutes ces pensées sombres qui venaient à elle.

Lorsqu’il l’invita elle en fut légèrement surprise, elle aurait aimé refuser mais sentait bien qu’elle ne le pouvait pas. Aussi elle se décida donc à le suivre. Elle prit son verre de martini sans dire un mot et s’avança. Le spectacle qu’Aion et les saoulards du bar lui offrirent ne la rassura pas. La réaction des poivrots lui fit comprendre que les rumeurs sur Aion à l’époque de Daimos étaient fondées, ce qui ne la rassura pas particulièrement.

Nero restait à moitié effondré sur le comptoir au plus loin d’Eloise, comme si ça pouvait le cacher d’elle. Il laissa Aion entre lui et elle jusqu’à ce que ce dernier réagisse.
Le vampire ne se redresse pas tout de suite aux propos de l’étranger et détourne le regard sur lui, lorsqu’il le remercie :

« Pas d’quoi… »

Le vampire relève son nez de son verre et reboit une lampée, l’un de ses bras toujours replié contre lui et en travers du comptoir, il détourne le menton vers son locuteur. Il observe avec curiosité Aion se déplacer et… hu ?...
Le regard de Nero se fige brusquement lorsqu’il le voit s’avancer de Eloise et lui échanger quelques propos.

« C’est quoi s’bordel… J’croyais que ce mec connaissait perso… Ha merde ! Une daimosiènne ? »

Son regard frisonne un instant, puis les suit d’un œil stupéfait, sentant son corps se ramollir lentement. Lorsque le ‘couple’ se présente à une table, il observe le petit numéro et délit ses lèvres sous l’incompréhension qui se déroule devant lui, quelques mètres plus loin au milieu de l’ambiance festive générale. Une bulle de silence s’établis dans son esprit… il ne voit plus que ces deux là. Il ne prend même plus garde aux poches qui viennent de se faire dégager gentiment… et qui sait, que les poches ici ne sont vraiment pas conciliantes !
De trois quarre au bar, il reste béat avec son bug cérébral, jusqu’à ce que l’une des poches de retour au comptoir le reconnaisse et lui envoi une bonne tape dans le dos à lui en décrocher les poumons :

« Neroooo ! Et bah que v’là ti pas notre guerrier sauveur pourfendeur de la bête ! Et il est où ton trophée !
- On a pas oublié ta déclaration du soir passé ! »

Les autres de la bande se regroupent autour de lui et lui bouche la vue :

« Alors mon gars… on reboit à la santé de la bête ? hahaha ! »

Nero secoue le visage et observe comme sortit d’un mauvais rêve les trois connaissances du bar :

« Ha !... heu… ouais !... je… J’l’aurais ! »

« Bah… Ortak ce matin a fait son petit numéro.
-Hein ?
-Il a regroupé le village autour de lui sur la grande place… Bah dit toi qu’il l’a eu ta bestiole Bwahaha. »

Nero laisse tomber son verre sur le sol, le parquet sale s’imbibe du liquide alcoolisé. Le temps s’arrête à nouveau et souffle de sa voix en reste sans force :

« Que… quoi ?... C’est… impossible !
- Et si ! Et c’est pour ça qu’on reboit mais cette fois pour fêter notre liberté ! »

Nero tente de les repousser mais on le tient aux bras :

« Allons vient avec nous Nero !
-Lachez-moi ! C’est impossible je vous dis !
-Et pourquoi donc… tu n’acceptes pas la défaite ? »

Sans voix, il bégaye et fronce soudainement les sourcils :

« Je veux la voir… Je veux voir sa dépouille et là j’en jugerais par moi-même !
-Laisse tomber le char est partie se matin, pour amener le corps du diable à Rome.
-Hein ?... ha… haha… hahahaha !!
-Pourquoi tu te marre c’est sérieux !
-Hahahahahah »

Plié en deux le vampire se retient sur ses genoux et tente de parler :

« Et vous l’avez vu ? hahah… la bête il vous la montré j’espère hahahaha ! »

Les trois hommes ivres se regardent tour à tour avec un air décontenancé :

« Bah… on doute pas du chef des gardes chasse et de la sainte présence de notre Père. Et il nous a montrer ça tête… c’était vraiment le diable, j’avais jamais rien vu de pareil. »

Nero déglutit lentement alors que Roger passe devant eux avec un balai en ronchonnant:

« Z’êtes pas sérieux les gars, arrêtez de casser mes verres ! »

« Mais… »

Nero fait mine d’accepter mais au fond de lui il sait que la bête n’est pas morte… il le sais. Les traces au cimetière ne mentent pas. Ortak aura bien empaillé son coup cette fois. Le regard noir il tourne le dos aux ivrognes qui se placent à ses côtés :

« Allez ! Boit avec nous…
-mouais… »

Dégoûté de la nouvelle Nero quittera le bar, attendant l’étranger au dehors le regard fixe dans le vague. Aion et Eloise échange quelques propos concernant l’IEMM et c’est à la suite de ce discourt en partie rapporté que Nero quittera son rôle à la secte et rejoindra l’école militaire dont parle l’inconnu.
La disparition de la bête est effective… mais sa réalité est encore à prouver.
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Chapitre 2 : La Bête

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