Au bout de la route, c’est une voiture qui s’arrête et qui laisse descendre un jeune homme aux cheveux rouges, accompagné d’une vieille femme. Le vieux Taco est conduit pas un homme tout aussi âgé que la dame.

La vielle femme tient le rouquin par le bras, prenant un peu appuis sur lui, elle est emmitouflée dans un châle rose poudré et ses cheveux gris sont attachés en chignon. Le conducteur ne descend pas et lance par la fenêtre de la voiture :

« Je vous attend ici, je reste pour surveiller la voiture ! »

Le garçon se retourne sur lui et lui fait un signe de tête avant de rentamé sa marche en direction du hall d’entrée, tout en soutenant la vieille dame.

« Je t’avais dit de ne pas m’accompagner Granny… Tu aurais du rester dans la voiture. Je suis grand je peux me débrouiller seul ! »

« Sottises ! Tu es mon petit et je ne vais pas te voir pendant longtemps alors je peux bien t’accompagner un peu non ?! »

Le garçon ne rétorqua rien face à la grand-mère et ses yeux pleins de bonté. Il se contenta de soupirer et continua de marcher.

Une fois devant les portes, il chercha la sonnette et la vieille femme se mit à rire ajoutant :
« Les jeunes et la magie de nos jours… »

Elle le retint par le bras et lui glissa doucement :
« Attend ! »

Le garçon cessa de chercher et attendit comme sa grand-mère venait de le lui conseiller. Les portes s’ouvrirent d’elles même sous l’étonnement du garçon, ce qui fit à nouveau rire la vieille dame.

Ils marchèrent ensemble jusqu’au bureau et arriver devant ils attendirent qu’on les accueille. La dame chercha de quoi s’asseoir, trouvant la petite promenade fatiguante. Mary alla chercher un fauteuil et le ramena pour sa grand-mère.

« Merci mon petit, tu es toujours aussi gentil ! »

Daniel s'était absenté quelques instants, pour se trouver lui-même le café qu'il avait si poliment demandé à Poguio... C'était pas croyable ça! Un simple café ne demandait pas des heures de queue!
Soupirant, mug fumant en main, le majordome regagne le grand hall et se fige à la vue de deux silhouettes inconnues... -dont l'une d'une vieille femme assise non loin de son bureau.-
Pressant le pas, il se passe une main dans les cheveux, efface cette mine mauvaise de ses lèvres et retrouve sa chaise tout sourire:

"Bienvenue à Cairn madame et monsieur, je suis Daniel le majordome, que puis-je faire pour vous?"

Sans les quitter d'un regard plus enjoué qu'à la minute passée, il repose sa tasse sur son écritoire et croise ses mains sous son menton, attentant qu'on se présente à lui avec une demande en prime?

Le garçon s'approcha du Majordome alors que la vieille femme souriait à Daniel de toute ses dents lui adressant un signe de tête pour le saluer.

C'est Mary qui entamma la conversation mais fut vite coupé par la grand mère.

"Je suis venue pour..."

"Il s'inscrit chez vous pour suivre un enseignement adapté à sa condition si vous me comprennez!"

Mary se retourna vers sa grand mère et poussa un soupir. Elle était douce et bienveillante mais très envahissante. La vieille enchaina:
"Il est docile même s'il peut parfois sembler un peu rebelle... ce ne sont que des apparences. Mon petit Mary vient de recevoir le don d'interruption et nous osuhaiterions moi et son grand père qu'il el développe à bon escient bien entendu !"

Mary ecarquilla les yeux sous les propos de sa grand mère, il ne s'attendait pas à être présenté de la sorte.
*Houuuu qu'elle m'énerve quand elle fait ça... *

LA vieille attendait, tout sourire, les réactions de Daniel et se délectait de celle de son petit fils. Cette situation l'amusait beaucoup.

Mary reprit par la suite d'un ton tout bas, lançant un regard respectueux à Daniel, ne sachant plus trop comment réagir, déstabilisé par sa Granny:

"Désolé pour... ça! Je suis Mary Frey et je souhaite m'inscrire chez vous!"

Le majordome laisse son regard passer d'un interlocuteur à l'autre, s'arrêtant plus longuement sur la vieille femme aux côtés du jeune élève 'Mary'.
Daniel hausse un sourcil à la révélation du 'don' du nouvel élève et inscrit sur lui un regard curieux:

"Le pouvoir d'interruption? Lié au temps?... et bien je..."

Un moment interdit il dévisage ses deux interlocuteurs et se penche vers son bureau pour y prendre quelques documents:

"Pour vous inscrire chez nous en tant qu'élève il vous faudra remplir ce questionnaire d'admission, veuillez y répondre 'seul' et avec la plus grande fidélité."

Un sourire s'esquisse sur ses lèvres alors qu'il reporte une attention rassurante sur la vieille femme, tout en poussant le document muni d'un stylo vers le jeune homme:

"Ne vous en fait pas, nous prendrons soins de votre petit fils madame."

Mary regarda un instant Daniel, lui même ne savait même pas qu'il s'agissait du pouvoir d'intéruption.

Il n'ajouta rien à celà et ne souhaitait pas particulièrement relancer sa grand mère.

La femme agée n'ajouta pas plus et resta à sa place sur dans son fauteuil. Elle encourage son petit fils à remplir son questionnaire par un signe de tête vers l'avant. Elle adressa un sourire charmant à Daniel lorsque celui-ci s'exprima à son intedntion.

Il s'exécuta et prit le stylo que Daniel avait mis en avant et commença à remplir le document. Ce n'était pas si simple pour lui de remplir ce test. Les souvenirs étaient encore frais et lui même sentait que son identité était encore fragile et en transition. Ce n"était pas la première fois pour lui.

Après quelques minutes, il termina et tendit la feuille complétée. Il ne se retourna pas sur sa grand mère et attentit que le majordome lui signale la suite.

Le majordome rend son sourire à la vieille femme, laissant le silence prendre le hall alors que le nouvel étudiant remplissait le questionnaire. Lorsque ce dernier eut achevé de griffonner, Daniel reprit le document tendu et commença à lire les réponses d'un air un peu septique...

"Heum... Vos réponses ne sont pas assez claires pour que je vous donne une aile. Pouvez-vous me répondre oralement à celle-ci?
"Une personne est en danger, que faites-vous?" *vous profitez de son moment de faiblesse pour en faire ce que vous voulez. *Vous êtes prêt à mettre votre vie en danger pour la sauver, *vous allez cherchez du secours ou *vous le sauvez, mais hors de question de vous mettre en péril pour un inconnu, puisque vous ne comptez pas le revoir? Quel choix faites-vous?"

Haussant un sourcil, le secrétaire fixe le jeune garçon d'un air souriant, attendant la réponse qui devrait décider de la branche qui l'accueillera tout le long de sa scolarité.

Mary écouta avec attention les paroles de Daniel. Il soupira et la grand mère fit de gros yeux. La vieille damme était elle aussi septique. Elle allait predre la parole mais Mary le sentit et coupa court. Il répondit rapidement, même s'il lui aurait fallut un temps de délibértion.

"Je le sauve mais pas question que je me mette en danger..."

La grand mère se leva et gromela.

Mary plissa des yeux et fit la moue, sentant arriver cette dernière derrière lui. La vieille allait pour lui donner un petit coup sur le crane mais son geste fut retenue, se rendant compte qu'elle n'était pas chez elle. Elle replaça son bras le long de son corps.


"Tssss... C'est pas comme ça que je t'ai élevé... Tu étais si mignon étant petit..."

Mary rétorqua à sa grand mère:

"Mais tu crois que tout le monde est gentil?! Et si la personne qui est en danger le mérite?! Hein... Ce pourrait très bien être une personne malfaisante qui se fait passer pour un agneau..."

il marqua une pause puis murmura pour lui même:
"peut être même que je ne devrais pas intervenir... chacun ses problèmes... Je suis pas flic...*

La grang mère avait entendu et le coup partit tout seul. Paff! Une tape sur le crane qu'elle jugea bien méritée.
"Nan mais ho... J'ai tout entendu..."

Mary prit une grande respiration et poussa un profond soupir sous la colère. Ces deux là étaient en train d'oublier le pauvre Daniel derrière son bureau, qui assistait à la scène.

Le majordome continuait de regarder le garçon et la grand mère d'un air gêné... et décidément, ce jeune garçon ne l'aidait pas à lui donner une aile sûr... il faudrait encore une question.
Se raclant la gorge devant la scène Daniel intervient:

"Bien... votre réponse floue d'avantage vos résultats... vous êtes un cas bien particulier, aussi je pense vous poser une ultime question:
-Vous et votre frère êtes enfermés dans un cachot séparé. Tous les deux vous possédez un bouton.
Celui qui appuiera sur le sien tuera le second pour sauver sa propre vie. Si vous appuyez ensemble vous mourrez également. Si aucun de vous n’appuie sur ce bouton dans les trente secondes vous serez tué ensemble. Que faites-vous :
*Vous appuyez très vite sur ce bouton pour vivre.
*Vous doutez et vous n’appuyez finalement pas.
*Vous n’appuyez pas pour laisser la vie sauve à votre frère.
*Vous n’avez pas de frère, pourquoi épargner cet inconnu vous préférez la solitude. »

Se tournant vers la vieille Dame, le majordome s’incline légèrement avant d’ajouter :

« Veuillez ne pas intervenir madame, votre petit fils choisira son chemin propre, ni vous ni cette école ne pourrait l’empêcher d’être ce que sa conscience lui dictera de faire.
Refuser l’ombre à un être obscure le rendra plus noir qu’il ne le sera jamais, refuser la lumière à une créature pure détruira l’idéal que vous voudriez en faire… laissez le voler de ses propres ailes.
Si Cairn devait vous fournir par écrit les évolutions de votre petits fils nous le feront, mais dès lors que vous l’inscrivez dans cette école sachez que vous ne serez que spectatrice de son évolution, tout comme nous. »

Lui rendant un sourire bienveillant, signifiant bien par ses propos que Cairn était une école de magie neutre. Reportant sur le jeune homme une attention douce il ajoute:

"Répondez sans crainte, il n'y a pas de réponse piège."

Sentant que l'homme pouvait être gêné de cette commédie, la grand mère n'insista pas plus et retourna à sa place en soupirant après le sermont du majordome. Elle était un peu déçue que Mary ne soit pas exactement comme elle.

Mary regarda sa grand mère un peu géné et continua, désireux de répondre par lui même à ces questions. Il prit un temps de reflexion et dona sa réponse:

"Je n'appuie pas pour laisser la vie sauve à mon frére... Mais veuillez noter que si ce n'était pas mon frêre... Je suis pas sûr d'agir de la même manière... Je valorise beaucoup l'amitité et les liens familiaux même si ça ne m'a pas toujours réussit..."

La vieille aurait voulu ajouter quelques mots à celà mais y renonça, surtout après la scène précédente. Elle resta tranquile, dans son fauteuil, discrète. Mary ne se retourna pas sur elle.

Le majordome écoute attentivement la réponse esquissant un sourire qui se fige à la suite de l'explication. Pardon? Cet homme ne serait pas son frère qu'il ne laisserait mourir? Ça veut dire... que cette réponse joignait deux ailes. Laisser vie à son frère sans hésitation était preuve de courage... mais laisser mourir l'autre parce qu'il n'y a pas ce lien fraternel était preuve de solitude, telle qu'il l'expliquait. Ce jeune homme oscillait déjà entre deux branches à la question précédente... rah... que faire! Cette histoire avec le frère n'était qu'un exemple, il sous entendait que 'frère' ou non le courage ou l'ignorance devaient être de même pour un Opale. Se grattant l'arrière de la tête, visage penché vers son secrétaire, le majordome pense quelques instants:

*Rahh... y pouvait pas juste me dire, 'je lui sauve la vie'... hum.... bon allé. On va faire le teste de le mettre chez les Opales.*

Redressant le menton, souriant, Daniel répond:

"Bien, vous êtes chez les Opales, la branche des caractères forts. Votre directrice est Mademoiselle Lunaïa. Si jamais votre comportement venait à évoluer au sein de son aile et qu'elle estime que vous n'y avez plus votre place, vous serez 'rejugé' et replacer en conséquence. Ne vous inquiétez pas, un changement ne branche n'a rien de dévalorisant pour le dossier, c'est preuve de votre évolution caractérielle."

Maintenant un sourire pincé, il prend quelques notes importantes sur le nouveau dossier et claque entre ses mains pour appeler Poguio.
La créature court dans les couloirs et au milieu du silencieux hall, on l'entend venir d'assez loin. Se présentant aux côtés de Daniel, petit et penaud, l'elfe de maison salut d'un mouvement timide du menton.

"Bien! Poguio est mon assistant et vous mènera à votre branche dans les plus bref délais. Si vous avez besoin de quelques choses entre temps demandez-le lui, sinon fait appel à un autre elfe de maison. Pour toute autre demande je suis ici!"

Tournant l'attention vers la vieille femme, il lui rend un sourire radieux et ajoute:

"Bien, madame, vous ne pourrez pas suivre votre petit fils dans sa chambre, les ailes sont réservées aux 'abonnés'. Mais vous avez le temps pour rejoindre votre branche Mary. Enfin… jusqu’au couvre feu du soir, fixé à 22h."

Refermant le dossier, il croise ses doigts sous son menton, attendant éventuellement une demande ou un au revoir.

Mary se retourna vers sa grand-mère, l’observa et lui fit un signe de tête. Puis il salua le majordome avant de la rejoindre.

« Merci beaucoup Monsieur, Je vais la raccompagner à sa voiture puis j’irai porter mes affaires dans ma chambre. »

*J’espère que ce sont des chambres individuelles… j’ai horreur de devoir partager ma chambre avec quelqu’un…*

Il se détourna du bureau pour raccompagner la vieille dame. Celle-ci lui glissa quelques mots de mécontentement mais lui prit le bras lorsque ce dernier le lui offrit.

« Je suis déçue, j’aurais cru que tu serais bien plus gentil que ça… En fin en tout cas tu vas aller à l’école et apprendre, cela te feras grand bien… Félicitation ! Je vais te donner quelques billets pour que tu récompenser tu pourras les dépenser à la cafétéria ! »

Le garçon lui répondit avant de passer les grandes portes de l’entrée :
« J’en ai pas besoin tu sais bien… »

Puis le couple disparut derrières les portes.