Gabrielle était restée dans sa chambre tout le début du jour... elle avait décidée de ne pas aller en cours. Quoi? Sa directrice allait le lui reprocher? Mais... Hé bien peut-être, de toute façon elle ne bougerait pas.
La jeune fille avait l’esprit noir en ce moment… l’oisiveté l’avait gagné. Son esprit fatiguait. Voilà bien plus d’un mois qu’elle fréquentait cette école sans souvenir de son passé et à passer ses journées à apprendre une langue qui lui était étrangère.
Assise sur le bord de son lit, les mains crispées dans ses draps à ses côtés, Gabrielle fixe le sol, lèvres pincées, l’esprit perdu dans ses pensées.
Lentement ses iris et son menton se relèvent sur la fenêtre devant elle, observant le vol de quelques oiseaux revenus avec la saison chaude. Le rayon de soleil qui passe par la vitre trace sa limite devant ses pieds nus, recroquevillés dans l’ombre comme s’il lui fut fatal.
Un bruit de pas dans la couloir la fait tressaillir. Sa directrice ? Non… Une voix masculine s’exprime, mais la demoiselle ne prend pas la peine de traduire ses mots. La curiosité la pousse à se lever. En chemise de nuit blanche, le teint pâle et les cheveux raides aussi décolorés que le reste, elle s’avance vers la porte et tend l’oreille contre le panneau de bois.
Lorsque Poguio s’éloigne, sa paume se referme calmement sur la poignée, entrebâillant sa porte pour glisser un œil sur son voisin de chambre.
Dans le couloir devant elle, se dessine la silhouette d’un homme hésitant… silencieux, là debout, il ne semble pas s’engager dans cette chambre qu’on vient de lui présenter.
Se mordant légèrement la lèvre inférieure, la jeune fille ouvre d’avantage la porte et se présente physiquement seulement. Elle fixe de ses yeux gris le nouvel étudiant… même si de se dévoiler allait certainement l’engager dans un discours peu plaisant à traduire ou pouvait tout simplement mettre en danger ce jeune garçon, comme tous ceux qu’elle côtoyait.