[hrp : suite de Ah que bobo la têto]

Elle rentre dans sa chambre ; le tout, c'est de ne pas traîner, on ne fait pas attendre un mâle, voyons.
Je suis sûre que Domélia ne serait pas d'accord, mais passons.
Elle ôte rapidement sa robe, défait sa coiffure, et, tout aussi prestement se glisse dans une autre robe, en coton simple, couleur écru, qui couvre ses jambes mais aussi son buste, avec des manches plus longues, un col à peine échancré. Elle enfile son long manteau blanc, digne des jeunes bourgeoises des années 1850s, met ses gants écru aussi, son cache-oreille de la même couleur, laisse ses cheveux lâches sur ses épaules. Bottines à boutons, fourrées, et hop, la voici armée pour affronter l'hiver.
Coquetterie terminée, la voici qui avance rapidement dans les couloirs, avec un *poc poc* typique des chaussures féminines qui résonne sur le sol. Carmen passe devant le surveillant qu'elle a rencontré un peu plus tôt à la cafétéria, et hop, on retraverse les couloirs.
Elle passe par les coins qu'elle connaît, les passages, les raccourcis, et ne semble pas être gênée par ses talons pour se frayer un passage dans certains escaliers étroits. Déconne, elle a l'habitude la choupette.

La voici dans le hall, un signe de la main pour Dan' – le majordome alcoolique =p – et elle passe par la porte d'entrée. L'extérieur est comme toujours superbe, comme quelques jours plus tôt lorsqu'elle est revenue dans l'école. Un paysage mort, hivernal, où le sol est couvert de neige. Un sourire d'enfant – le premier qu'elle esquisse aujourd'hui – se dessine sur son visage, et la voici qui avance sans hésiter, sans se formaliser de sa robe qui traine dans la neige, sans craindre le froid qui n'arrive pas encore à se frayer de chemin au travers de son manteau.
Héhé, vous croyiez vraiment que j'allais prendre l'excuse du froid pour faire tomber ma petite dans les bras d'un pion? Je l'aurais fait avec Méli-chérie, j'avoue, mais là, ce serait de mauvais goût. Pis c'est pas mon genre, pas du tout ! C'est surtout pas celui de Carmen qui, bien que méditerranéenne, n'est pas du tout frileuse.
Elle avance doucement dans le parc, se retient de courir comme une gamine. Citrine, peut-être, mais ma perso n'a pas mauvais fond, vous savez. C'est une grande enfant, qui ne demande qu'à avoir un peu de distraction dans sa vie banale. Rien de plus. Les citrines sont pas tous des grands méchants démons suceurs de sang !

Et puis, elle se tourne vers le surveillant, comme si elle se souvenait de sa présence. Elle lève les yeux au ciel, reçoit un flocon sur le nez, alors que la neige s'accroche à ses cheveux auburn. Dire qu'elle n'avait pas beaucoup vu la neige dans sa vie, notre petite... Ouais, croyez-moi, en Grèce, ça court pas les rues, cette bête-là.

« Doooonc ! Par là, vous avez les arbres ! fait-elle en désignant un arbre dépourvu de ses feuilles, avec quelques congénères. Et làààà... Les jardins ! Mais là, y sont pas super jouasse, vous vous en doutez. »

Gros foutage de gueule. Elle s'avance dans la neige, qui commence à recouvrir un chemin déblayé régulièrement, et va dans ce qui doit servir de pelouse, où le manteau blanc est plus épais. Elle avance prudemment, pour ne pas tomber et prend une profonde inspiration de cet air frais.

« Sinon, vous v'nez d'où, vous? Europe, Amériques... Ou encore d'un autre monde? »

[hrp : say rien, j'me demandais juste si j'devais encore attendre ou non =p]

Carmen, en effet, prenait grand plaisir à prendre l'air ; la neige, le froid, ce n'était pas que ça ne la gênait pas, mais plus que ça la fascinait... Puisqu'elle n'avait pas vraiment grandi dans cet univers fait de glace et de températures en dessous de zéro. La jeune fille sent le vent s'engouffrer dans ses cheveux, léger et pourtant mordant, ne laissant aucun répit à l'aventurier qui vient l'affronter.
Il répond à sa question, et la jeune fille hausse un sourcil intrigué en entendant sa réponse. Argentine? Fiou, c'était pas à côté. Il devait avoir connu le même genre de climat qu'elle dans ce coin d'Amérique du Sud. Ne tenant pas en place dans la neige, la citrine multiplie les pas hors de l'allée, s'amuse à laisser des empreintes un peu partout. Oui, elle a vingt-et-un ans et est dans la branche « grands méchants » de l 'école ; en même temps, souvenez-vous qu'elle a contré une potentielle attaque de Jack en lui tirant la langue. Elle est certes un peu décalée, avec des manières, mais avait aussi une part enfantine au plus profond de son être. La petite a un caractère plus nuancé que l'on pourrait le croire.

« Ελλιυικά ! répond-elle avec entrain. De Grèce ; je suis née en Thessalonique, mais j'ai passé une partie de mon adolescence en France. »

Un petit sourire sans réelle chaleur, typique de la jeune fille. Ses yeux se posent sur la cigarette, puis sur l'index duquel jaillit une flamme. Pouvoir du feu, songe-t-elle pour elle-même, sans même faire attention. Ce genre de choses était toujours utile à savoir, sait-on jamais. Surtout que les pouvoirs élémentalistes, s'ils étaient parmi les plus puissants, étaient aussi les plus faciles à contrer.
Elle cille et continue d'avancer dans la neige. Elle se baisse, sent le froid qui mord ses doigts. Un nouveau sourire éclaire son visage, moins froid, plus humain, voire même... Enfantin. Elle se relève calmement, dos tourné à Asura. Il fumait, donc il avait au moins cinq minutes, peut-être dix, à perdre. Et il était hors de question qu'elle reste inactive pendant ce temps, à attendre qu'ils fassent la conversation. Et puis, dans le froid, il fallait bouger pour se réchauffer, faire du sport. NON pas ce genre de sport, bande de petits pervers, roh. Quelque chose de plus innocent.
Dans ses mains, la neige fond un peu, se tasse, prend une forme compacte. Puis, sans prévenir, elle se tourne et envoie la boule de neige sur le surveillant. Pas froid aux yeux, la fifille, de provoquer un membre du personnel. Mais fuck, quoi, il avait son âge, peut-être à deux ans près, et c'était lui qui était venu sympathiser. Quand on veut sympathiser avec Carmen, on assume. Et c'est ainsi, que, sans doute, à moins de bons réflexes, monsieur le pion se prit une belle boule de neige en pleine poitrine.

La citrine ramasse à nouveau un peu de neige et forme une boule, machinalement, observant le jeune homme d'un air narquois.

« J'ai jamais vu de neige avant de vivre ici. En France, je vivais dans le midi, donc la neige, on en voyait pas. Et en Grèce, je vous laisse imaginer... Alors pardonnez ma familiarité, mais... » Elle lance la boule, visant l'épaule, ou le torse. « C'est quelque chose que je n'avais pas connu dans mon enfance ! »

Oh, mais, me direz-vous, que fait-elle? La citrine, vilaine grande méchante qui supporte personne, se lier d'amitié avec quelqu'un? Roh, mais réfléchissez un peu. Tout est question de Puppet Master. Avior un maximum de marionnettes, s'entourer de personnes qu'elle pourrait utiliser au besoin... Ou simplement tuer le temps. On ne sait jamais de quoi l'avenir est fait, peut-être Asura deviendrait-il un ami véritable à ses yeux? HAHA, mouais. Admettons. Il avait toujours plus de chances que Morkay.