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Réunion du Personnel
Le narrateur, Astaroth directeur des Citrines, Elodie Podka professeur des sceaux, Astarté directeur des Lapis-Lazulis, Meryl Avalon bibliothécaire, Eloise journaliste, Jeremy Johnson médecin, Arsène journaliste, Lunaïa directrice des Opales, Melissa représentante des dryades.
C’est à la fin du jour que la salle de rencontre s’ouvre, aux membres du personnel souhaitant faire part aux évènements récents de Cairn.
La salle a été préparée…
Les elfes de maisons avaient été quémandés pour installer les tables en arc de cercle, préparer quelques rafraîchissements et faire en sorte que tout se passe bien pour les membres du personnel.
Le vieux parquet brossé avait et dépoussiéré, les rideaux tirés et l’ambiance remise à neuf.
Une à une, les petites créatures quittent la pièce, retournant à leurs tâches habituelles.
Il ne manquait plus que les concernés.Astaroth fut le premier membre à traverser les portes. Il lui avait été remis une invitation qui lui semblait tout à fait justifiée, compte tenu des évènements étranges qui se déroulaient à Cairn… Notamment celui concernant cette énergie qui avait bouleversé l’environnement…
Une rencontre avec ses anciens et nouveaux collègues pourrait lui être intéressante.
Le directeur des Citrines se montre dans son plus simple appareil, vêtu des pieds à la gorge de cette membrane noire et luisante, telle les écailles d’un serpent épousant son corps, ses formes et ses os. Par endroit la peau se retrousse d’épines de métal et de différentes tailles, s’hérissant au creux de ses reins, sur ses épaules, ses avants bras.
Il pose un regard plat sur la salle, laissant la lumière se confronter aux ténèbres qui pouvaient se dégager de son aura… Sa longue chevelure pourpre est laissée détachée pour une fois et de longues mèches viennent sombrement recouvrir une partie de son regard.
Étant le premier à se présenter il prend la place qui lui convient le mieux et attend que d’autres membres arrivent.
Le professeur Podka avait lu une annonce à propos d'une réunion de professeurs. Le jour dit, elle se mit en route vers la salle mais revint dans sa chambre prendre de quoi noter- si besoin, elle se proposerait comme secrétaire. Elle n'avait pourtant pas été présentée à la majorité des enseignants et devrait ainsi les rencontrer pour la première fois et dans le même temps participer à une réunion dont elle n'avait pas bien compris l'ordre du jour.
Si ses souvenirs étaient bons, il ne s'agissait pas tant de parler de l'école, l'organisation des cours était entièrement à la charge des enseignants et il y avait trop peu d'activité encore pour que des problèmes de salles ou d'emploi du temps apparaissent. Non, le plus gros de la réunion, ce serait au sujet de la forêt, deux élèves avaient disparu, une bête rodait et d'autres choses encore qu'elle avait oubliée. Une dryade devrait venir éclairer la situation et ajouter d'autres éléments, une petite fille d'après ce qu'on en disait.
Deux personnes seulement étaient arrivées. Elle remarqua un homme. Son visage correspondait à la description qu'on lui avait faite d'Astaroth, le directeur de la branche des citrines, et qui n'enseignait pas, ou plus. Un dégoût s'installa. Les élèves citrines étaient déjà tous plus douteux les uns que les autres et toutes choses étant proportionnées, leur directeur l'était encore bien plus, y compris en apparence ! Qui voudrait porter une ... combinaison de peau de serpent à pics ? C'était d'un agressif, plus encore que d'être laid, de mauvais goût et provocant !
Le choix de sa place fut vite fait : au plus loin du directeur Astaroth. Elodie regretta amèrement d'être arrivée si tôt et seule, elle aurait aimé se retrouver près du professeur Lunaïa, de loin la personne qui lui avait été la plus agréable et utile.
"Messieurs, bonjour. Professeur Podka, enseignante en sceaux."
Après avoir reçus son invitation, Astarté réfléchit longuement, faisant les cents pas dans son bureau avant de prendre une décision.
Bien… il allait donc revoir le directeur des citrines pour la seconde fois… Maintenant il fallait agir… la situation au royaume sombre était en train de s’aggraver.
L’archange médite un moment, plongeant son esprit dans une bulle de sérénité.
Bandant son front d’un tissu blanc pour cacher son symbole. Le directeur noue ses cheveux à l’arrière, laissant de longues mèches retomber sur ses mâchoires et jusqu’à mi poitrine… son dos se recouvrant de cette longue coiffe argentée qui cascade jusqu’à ses reins.
L’archange se redresse et soupir longuement.
Rouvrant son regard face à lui, il attend une seconde d’un air calme, silencieux et semblant réfléchir, avant de prendre la direction de la salle de réunion.
Le directeur arpente les couloirs. Vêtu d'une longue tunique et pans de satin bleu blanc, il se tien de son allure droite, presque fière, le visage serein et fin. Une fois à destination, il frappe à la porte recherchée et pénètre les lieux, interceptant quelques paroles.
Figeant ses mouvements sur le palier, il observe un professeur se désignant. Astarté fronce légèrement les sourcils sous un questionnement puis en vient à son frère, qu’il salut d’un bref signe de tête.
Leurs visages se ressemblent étrangement... trop pour qu'il ne s'agisse que d'un hasard.
« Je suis le directeur des Lapis-lazuli, enchanté. »S’inclinant respectueusement, il se redresse et va prendre place… entre Astaroth, Elodie… les sièges vides autours de lui.
Meryl regarda le message qu’un elfe de maison venait de lui apporter. Elle était invitée à prendre part à une réunion du personnel dans la salle de rencontre à 17h30. Elle esquissa un sourire : elle allait enfin pouvoir faire la connaissance de ses collègues de travail. Elle ne connaissait personne et elle avait hâte de s'y rendre.
Le sujet de la discussion lui rappela vaguement des paroles qu’elle avait entendu mais dont elle ne se souvenait plus.
Elle demanda le chemin de la salle tout en regardant sa montre : elle avait le temps, il n’était que 16h30.
Malgré son sens de l’orientation défaillant, elle trouva rapidement la pièce où devait se tenir la réunion. Quatre personnes étaient déjà arrivées : deux hommes et une femme. La femme avait l’air sympathique. Un des deux hommes était habillé de manière effrayante : il faisait sans doute partie des Citrines. Le visage de l'autre homme était plongé dans l’ombre.
Meryl se sentit un peu perdue. Elle se présenta, légèrement intimidée :
« Enchantée de faire votre connaissance. Je suis la bibliothécaire, Melle Avalon ». Avisant un siège à côté de la jeune femme elle lui demanda :
« Est- ce que je peux m’asseoir ici ? ».
Eloïse venait de recevoir le bulletin d’invitation à la réunion du personnel. Elle ne s’attendait pas à pouvoir assister à un conseil d’administration en tant que journaliste. Elle rassembla au plus vite ses affaires, rajusta sa coiffure et partit dans les couloirs jusqu'à la salle de réunion. On pouvait y entendre raisonner ses pas, toujours vêtue d’un tailleur blanc et de talon haut.
Lorsqu’elle fut dans le couloir, elle pu percevoir quelques bruits lui indiquant l’emplacement de la pièce. Elle marcha jusqu'à l’entrée et fut soudainement prise de panique, le cœur qui s’emballe, la respiration saccadée, une bouffée de chaleur, elle était au bord du malaise. Un sentiment de frayeur et à la fois d’excitation la submergeait. Elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait, Zéphyr s’agita autour d’elle, il essayait de la rafraîchir. Heureusement son action ne fut pas veine, Eloïse regagnait déjà des couleurs, elle reprenait son calme. Elle régula sa respiration et après quelques secondes de calme, elle lissa sa jupe avant d’entrer.
C’était sûrement l’appréhension de rencontrer tous les membres du personnel d’un coup, ainsi que le directeur qui lui provoqua ce désagrément. Néanmoins, elle fit son entrée comme si de rien n’était, toujours élégante et distinguée, comme elle avait été éduquée bien que le rythme de son cœur était plus élevé qu’à l’ordinaire.
Elle ne se présenta pas dès son entrée, elle fila dignement prendre place sur un siège vide autour de la table, du coté de l'enseignante Podka Elodie et de Mademoiselle Avalon. Entre la place qu’elle avait choisie et celle de la bibliothécaire, il restait encore des places vides.
Tout en s’installant, elle salua les personnes présentes et se présenta.
« Bonjour ! Je suis Eloïse Oblivion, je suis la nouvelle… Journaliste ! »Elle détailla tour à tour les convives et sentit son cœur battant, trop de personnes et personnalités différentes, trop de mixité la rendaient nerveuse, même si elle ne laissait rien paraître. Les auras sombres lui assénaient des coups dans le cœur, avec toujours ce même sentiment mêlé de fébrilité et d'enfièvrement. Ses joues se teintaient de rose, malgré elle.
Le chef des elfes de maison fait son entrée. Il passe rapidement devant les invités sans leur adresser un regard et monte tout debout sur une chaise, pour paraître devant tout le monde.
Ajustant ses lunettes sur le bout de son nez, il demande le silence d’un air sec et sévère:
« Bien ! Très chers membres du personnel, s’il vous plait… Pour cette deuxième session, je vous ai fait convier pour vous faire parvenir d’importantes nouvelles.
Mon nom est Worgrath Milliof et je suis le représentant des elfes de maisons de Cairn, ainsi que sous-directeur.»A ce moment une créature chétive fait une entrée discrète. Elle vient se poster au côté de chef des elfes de maison, ajoutant sur son siège un rehausseur pour qu’il puisse s’asseoir à hauteur.
Sans adresser un remerciement ou un regard, le chef sort une baguette et frappe doucement son embout sur la table ronde.
Devant chaque membre apparaît une sorte d’hologramme affichant son nom et son rang, afin qu’il n’y ai pas d’ambiguïté et que tous sachent à qui il s’adresse, comme pour la dernière réunion.
« Je vous demanderais le plus grand sérieux durant cette réunion. Différents sujets seront abordés.
Les questions de nos nouveaux membres trouveront leurs réponses, s’ils ne s’expriment pas tous à la fois et nous accèderont à diverses requêtes. »Observant le personnel de Cairn par-dessus ses petites lunettes rondes, il termine :
« Bien ! Commençons par le plus important…
Vous devez déjà savoir que notre directeur, monsieur Esteban Felgun, est encore porté disparu depuis quelques semaines. -soupir audible-De plus... Les évènements fâcheux de Cairn, concernant les disparitions de plusieurs enfants au village et de deux de nos élèves, doit tous nous intéresser. J'espère que nous pourrons arriver à quelques conclusions d'ici la fin de cette séance. »Marquant une brève pause il observe calmement le directeur des Lapis-lazuli et des Opales, finissant son parcours oculaire sur la journaliste présente.
"Un grand bouleversement de la magie a secoué Cairn, mais nous n’en savons pas plus pour le moment… Une cause de ce type, mais plus généralisée, avait donné raison à notre directeur pour quitter l'établissement.
Partit en quête de réponses, il nous est revenu il y a de cela quelques mois. Et aujourd'hui... le voilà à nouveau éclipsé sans réponses et sans nouvelles.
Je ne suis pas ici pour vous faire peur ou vous faire quitter vos emplacements, comme certains l'ont fait! Je vous dis simplement ce qu’il en est… que vous sachiez que Cairn est un refuge et qu’il doit le rester ! Nos forces doivent s’unir pour protéger la magie. La neutralité de cet établissement ne doit pas basculer ! »Son regard transperce quelques membres du personnel assit face à lui… Baissant les yeux pour s’installer plus confortablement, il termine :
« Je vous écoute… »Retenu par un élève trop chahuteur… encore un. Un Opale pour changer.
D’ailleurs, le médecin c’était mis en retard à cette réunion pour les membres du personnel.
Arpentant d’un pas rapide les couloirs de l’école, le médecin de Cairn maintien le visage bas, cherchant à ne pas décoller cette longue mèche blonde qui cache une partie de son visage… Il n’allait pas mettre son masque de sortie pour se présenter à une réunion non plus… mais il le gardait sur lui, en permanence.
Arrivé devant la porte de la réunion il se laisse devancer par un elfe de maison. En profitant pour passer derrière lui et refermer la porte il laisse un léger regard filer sur les occupants…
Raphaël n’était pas là… On lui avait pourtant dis qu’il avait quitté l’établissement. Mais alors pourquoi toutes ses affaires jonchaient encore ses armoires et l’infirmerie… Il avait du se passer quelque chose. Raphaël ne serait jamais partie sans laisser de trace et son frère derrière lui. Il était bien placé pour le savoir tien !
Saluant d’un bref signe du visage les membres, il prend place au côté du directeur des citrine, qui semble laisser un gros vide autour de lui. Pourquoi tant d’écart…
Une petite plaque s’affiche devant lui, sur son coin de table, notant : ‘Raphaël Angelo, Médecin de Cairn’
*Arf… je n’ai plus une tête à m’appeler comme ça… pas grave.*Il soupire brièvement et retient son attention sur les propos du l’elfe sous directeur.
Le journaliste arriva avec un peu de retard, il venait seulement de recevoir la notification concernant la réunion. Il entra discrètement et s’installa vers sa collègue.
Personne ne prenait la parole, il salua et commença.
« Bonjour, je suis Arsène Valland. Pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis journaliste depuis quelques années dans cette école et au village. Cette année, comme vous l’aurez constaté, mon travail sera d’autant plus efficace car j’ai l’honneur de faire équipe avec mademoiselle Eloise Oblivion ici présente. Nous tâcherons de vous informer le plus précisément possible des faits et gestes concernant cette école. Nous sortirons d’ailleurs le premier exemplaire du journal de cette année dans deux jours. »Il marqua une courte pause, voilà il avait présenté ce qu’il devait présenter, maintenant il pouvait faire le point de ce qu’il savait.
« Concernant les disparitions, pour ceux qui ne seraient pas au courant, nos élèves ne sont pas les seuls victimes. Plusieurs disparitions ont eu lieu au village, ce qui met d’ailleurs le Père Alexius sur les chapeaux de roues…il est à l’affût de la moindre bizarrerie. Ces derniers jours quelques hérétiques ont trouvés la mort pour démontrer son pouvoir et son appui auprès des villageois. Et j’ai entendu dire qu’il était venu à Cairn même… »Il se tut, il préférait laisser les autres s’exprimer et amplifier ses données plus tard. Il jeta un œil à sa collègue afin qu’elle soit rassurée. Elle ne devait connaître personne pour l’instant, cette réunion était donc une bonne opportunité pour elle.
Lunaïa était arrivée peu de temps après Mademoiselle Podka. Elle s’était d’ailleurs installée à coté d’elle, enfin à deux sièges. Personne n’avait du remarqué sa présence, les seuls mots qu’elle avait prononcé étaient ceux de sa présentation puis, elle écoutait juste très attentivement ce que les uns et les autres avaient à dire. Lorsque l’elfe parla de la disparition du Directeur. Elle poussa un soupir, cet homme là donnait l’impression de fuir devant le danger.
Le regard de l’elfe était venu se plonger dans le sien lorsqu’il évoqua la disparition des élèves. Lunaïa redirigea son regard vers monsieur Astarté, lui aussi était concerné, elle poussa un soupir. Elle fut tirée de ses pensées par Arsène qui était arrivé en retard. Elle préféra rester silencieuse pour le moment. Elle n’aimait pas vraiment parler pour ne rien dire.
Astaroth regarde les différents membres s’installer un à un… remarquant avec une certaine distance qu’on cherchait à s’installer un peu plus loin de lui. Humf…
Reportant un regard neutre et froid face à la porte qui s’ouvre et se referme à chaque entrée, il suit du regard le chef des elfes de maison, constatant avec regret que le directeur est absent pour cette deuxième session ?
Écoutant les explications et le déroulement de la réunion, Astaroth reporte un regard de biais sur le journaliste du nom de… Arsène. Oui, c’est bien ce qui est écrit sur son petit écriteau scintillant ? hum…
Ses iris dorées se tournent un instant sur Eloïse, la jugeant brièvement d’un regard avant d’en revenir au journaliste s’exprimant.
Son histoire commence à l’intéresser… Disparitions ? Il en avait entendu parlé, et pas seulement au début de cette conférence. Les deux élèves absents à cairn avaient soulevés quelques interrogations qui n’avaient pas trouvés de réponses crédibles à ses yeux. Départ en vacances en plein milieu de scolarité ? Absence non justifié ? Retour en famille pour enterrement ou quelque chose dans l’genre ? Les ragots ne font pas long feu lorsque les affaires des concernés ne pas bougées et qu’aucune ne manque à l’appel… si ce n’est ce qu’ils pouvaient bien porter sur eux.
La cafétéria c’est bien pour avoir quelques infos de la part des élèves… lorsque le temps de s’informer dans l’ombre devient intéressant. Mais les rumeurs se contredisent assez vite et se réponde avec une facilité déformante !
Melissa entra dans la salle de réunion munie de son invitation peu avant l'heure indiquée et il y avait déjà beaucoup de gens. Le sens de l'heure était instinctif chez les dryades, elle savait très bien quand le soleil était au zénith, à son midi, et pouvait repérer toute heure de la journée ou de la nuit. Elle s'installa près d'un homme aux cheveux rouges en tenue écailleuse, il y avait de la place libre près de lui. Ça devait être un homme-serpent, les êtres de chair craignent les serpents mais pas les êtres de bois.
Elle écouta l'elfe, puis monsieur Valland mais aucun des deux n'avait commencé par rappeler la situation. Elevée dans une tradition orale, Melissa avait l'habitude des réunions où on parlait autant des mythes passés que des problèmes du présent. Elle se leva pour prendre la parole.
"Je vais commencer par le début.
A l'origine, les mythes disent que Cairn était une plaine déserte, sans histoire et sans magie, sans arbre. Mais un jour il y eut une grande catastrophe et la terre changea, se modifia et fut chargée de magies. Un ruisseau s'installa, puis quand des graines du lointain furent apportées par le vent, les arbres s'installèrent. Ils prirent racine dans la terre de Cairn, y prirent leurs forces mais aussi de la magie, alors, les dryades des arbres commencèrent à s'éveiller et à observer leur monde. D'autres plantes et animaux vinrent habiter les arbres et finalement, il y eut une forêt, traversée par un ruisseau.
Mais bientôt il y eut une querelle parmi les dryades car les arbres se développaient trop et étaient en concurrence dans le sous-sol. Certains voulaient que les dryades régulent le nombre d'arbres ainsi, toutes les dryades feraient le même effort et maintiendraient une bonne entente entre elles. Les autres n'acceptaient pas ce sacrifice et préféraient rester dans la concurrence, et que seule la Nature décide de qui resterait, les individus les plus forts, les plus rusés. Les deux groupes étaient inconciliables mais pouvaient facilement être séparés. il fut décidé que le ruisseau serait la frontière entre les deux groupes.
Alors il y eut deux forêts, d'une part la forêt verdoyante, clairsemée et accueillant les créatures choisissant une bonne entente entre tous, fées, lutins, nains et des animaux courants, fourmis, papillons, écureuils, cerfs, lièvres et bien d'autres, les être intelligents y vivent selon des règles communes. Et de l'autre côté du cours d'eau, la forêt sombre où chaque être vivant a développé ses armes depuis les plantes- champignons toxiques, ronces, guis, if jusqu'aux animaux- araignées, ours sauvages, loups... on raconte que les loups-garous et les vampires aiment s'y retrouver, chacun sa loi, les alliances ou trahisons sont nombreuses.
C'est ainsi que les deux forêts se développèrent séparément, utilisant même des magies de natures différentes. Les années passant, le ruisseau devint une rivière, les eaux formèrent un lac plus bas et la séparation entre les deux forêts devint bien plus qu'une limite, elle devint véritable frontière que les êtres de chaque côté devaient respecter : la paix était assurée pour peu qu'aucun camp ne vienne déranger l'autre. Les magies devinrent comme deux masses égales équilibrées autour de la rivière.
Mais maintenant, c'est en train de changer car la bête sur son passage a créé un trou dans la frontière. Depuis ce jour, les plantes, les animaux et même la magie, tout peut passer et un jour ou l'autre, il y aura un incident qui déclenchera les hostilités entre les deux forêts.
Ce n'est pas qu'une histoire de forêts : c'est bien la bête qui a tué une des vôtres, une jeune fille, lors de son tout premier passage dans notre forêt.
Ce jour-là, une nouvelle bête avait fait son entrée en forêt et il n'y avait pas de raison de la surveiller plus qu'une autre.
Elle a quatre pattes, est très massive, le corps sombre. Sa gueule est celle d'un loup, sa tête a une crinière d'os et de cornes. Sa silhouette est celle d'un sanglier et d'un cheval. Une créature inconnue qui petit à petit s'est révélée très dangereuse. La végétation mourait sous son passage. Elle avait l'air de vouloir chasser.
Lorsque nous avons vu les plantes mourir sous ses pas, nous nous sommes crié l'alerte. Les animaux ont fui, les dryades ont rejoint leur arbre pour plus de sûreté. Mais il était trop tard, la jeune fille ne comprenait pas ce langage et personne dans les parages ne parlait le sien. Ca a été rapide mais sans doute douloureux.
Plus tard, le corps de la jeune fille a été retrouvé par deux personnes. Un grand habitué des bois, qui comprend assez bien notre langage, et dont nous avons appris le nom : Nero. Une autre jeune fille a trouvé le corps en même temps, elle avait l'air de la connaître.
Le corps a été traîné au delà de nos frontières, en direction de l'autre forêt, vous le trouverez peut-être là-bas.
C'est tout ce que nous savons. Nous demandons de l'aide pour soigner les arbres, surveiller et capturer la bête, et s'il le faut, la ... "
La dryade ne termina pas son mot.