Au travers de la nuit, au travers d’une fenêtre brisée, il était possible d’apercevoir une lueur de chandelle qui dansait sous la brise glacée. L’un des volets de la maison battait paisiblement au vent. La lourde porte d’entrée entrouverte bougeait à peine sous la brise qui n’était pas assez forte. Au travers du toit détruit par les années de pluie et de vent, Kay leva les yeux au ciel pour regarder la lune se prélasser sur son fauteuil de nuage, on ne voyait que quelques lueurs de sa déesse sans réellement plus. Tout était calme dans la demeure, à peine un murmure de vent, à peine un murmure des rats qui semblait tenté de fuir la pièce ou était leur colocataire. Les yeux rivés au ciel son sourire glauque était toujours présent sur son visage. Après un bref instant, il regarda l’étage inférieur au travers d’un trou au sol. Il voyait encore l’enfant inconscient sur le canapé éclairer par les rayons de la Lune comme si celle-ci caressait d’une main affectueuse la joue de l’enfant étendu sur le vieux canapé poussiéreux. Quelques rats curieux s’étaient approchés pour sentir, mais fuyaient rapidement quand il sentait la respiration de l’enfant souffler péniblement. Kay se permit de rire doucement avant de redresser ses yeux vers le ciel, mais la Lune ayant décidé autrement était disparue. Ses yeux s’écarquillèrent et il baissa de nouveau le regard vers l’enfant.

- Tu l’as fait fuir…

Souffla-t-il à l’enfant qui ne pouvait pas avoir aucune conscience de ce qui s’était passé.

- Si tu avais écouté ta douce maman… Tu serais dans ton lit et non figé de peur ici…

Kay se coucha lentement sur le sol et posa sa tête contre le bois sale et pourri du plancher pour regarder toujours au travers du trou l’enfant.

- Les enfants effrontés comme toi son un délice à effrayer, si inconscient et si arrogant… Tu paies cher ton arrogance en ce moment je tarde à ce que tu te réveilles… si tu te réveilles…

L’homme se mit à rire en regardant l’enfant d’une dizaine d’années toujours immobile qu’il y a plus de deux heures à présent et même peut-être trois…

Une nuit comme les autres ? Pas vraiment… Depuis que Nero avait repris goût aux bienfaits des bars du village, qu’il s’interdisait depuis son enrôlement à la secte, le vampire ne pouvait se résoudre à ignorer Roger le tavernier plus longtemps ! Sa dernière visite avec Daniel restant dans le floue, il s’était juré à son réveil vaseux de recommencer dans la semaine avec plus de relâchement !

Après avoir rejoint le village en fin de journée, il avait été gagné par la rumeur d’un nouvel enfant disparu… Pensant encore à cette créature rôdant en forêt, celle qui provoque la colère et l’inquiétude des habitants, Nero n’imagine pas la cause des méfaits d’un psychopathe en liberté et décide d’ignorer l’évènement. Après tout… si c’est la bête qui a pris cet enfant il est déjà trop tard.
Le jeune garde chasse se pose donc sur les bancs du bar et passe la soirée en charmantes compagnies, racontant ses bons souvenirs à Roger entre deux verres de wiski. A l’instant plus humain que n’importe lequel des vampires normalement constitué, Nero ne laisse aucun doute planer sur ses origines véritables, transformée par des années de tentatives génétiques sur quelques congénère séquestrés, au niveau de la capitale. La peau plus froide que la moyenne humaine, des crocs qu’il évite de dévoiler la plus part du temps, il supporte la lumière du jour, son regard seul ayant du mal a s’adapter… Et sa réputation au village est fait depuis le temps. ‘Nero le joyeux luron chasseur de démons, au yeux de l’église.’

Quittant le bar tard dans la soirée, repoussé gentiment par Roger, qui décide de retrouver le calme et de se coucher, Nero chancelle dans les ruelles, se disant entre deux pensées embrouillées, qu’il ne pourra pas regagner la forêt noire dans son état actuel. Sillonnant les rues désertes à cette heure, il se tien contre quelques murs et cherche une maison vide, pour s’étaler et se réveiller le lendemain comme une fleure. Le regard maladroit et les pas incertains, il monte de ses semelles épaisses les escaliers de pierres menant à une maison abandonnée. Ne remarquant pas une chandelle scintillante plus haut à l’une des fenêtre, il passe la porte il inspire profondément, n’osant pas se secouer pour se remettre les idées en place.

Nero porte toujours ses armes sur lui. Son rang de ‘garde chasse’ au village, lui permet de se balader librement avec elles. Deux revolvers à ses flanc, il tien une longue épée dans son dos, fichée contre son long manteau pourpre de cuir.

Ses bottes hautes traînent des semelles sur le parquet qui gémit à son avancée. Plissant le regard sous un violent mal de crâne latent, il hausse le ton de la voix pour se rassurer :

« Hoo ! Y’a quelqu’un ?... bordel j’ai déjà mal au casque… »

Une main molle fichée sur ses cheveux de nacrés, il achève la course de sa paume sur son visage avant de la laisse lourdement retomber à son flanc.

Alors que Kay allait se remettre à parler à l’enfant un bruit bien distinct intercepta son attention il se releva sur ses mains et la pointe des pieds. Puis comme si c’était un jeu, il changea de pièce pour voir l’entrée de sa demeure. Un grand sourire s’afficha sur les lèvres du jeune homme, alors qu’il voyait un homme entré. Le ventre frôlant le sol, il tentait de rester silencieux et paisible pour regarder son nouvel invité. Son œil blanc brillait dans l’obscurité, alors qu’il semblait admirer de la tête au pied le garde-chasse. Il échappa un petit rire en changeant de place dans la pièce pour tenter de mieux voir l’homme les trous dans le plancher n’étant pas assez grand pour bien voir quoi que ce soit. Se déplaçant toujours à quatre pattes, le plancher craquant faiblement sous lui il rejoignit un trou plus grand pour regarder. Il tourna légèrement la tête quand l’homme s’exclama pour savoir si les lieux étaient habités. Il poussa un rire plus clair avant de se mordre la lèvre inférieure et dire tout bas sa réponse pour que le vent transporte ses paroles.

- Oui… Il y a quelqu’un… ne criez pas trop fort, vous allez réveillé de sa trans mon premier invité… Et c’est très impoli de réveiller le loup qui dort… Surtout en pleine nuit ainsi… Ma maitresse n’aimerait pas qu’on réveille l’un de ses sujets endormis à ses premières lueurs et puis mon premier invité pourrait crier et les voisins n’aiment pas les cris, ils ont la chair de poule… Puis quand on cri… les rats aiment bien venir danser…. Et ensuite c’est difficile de les attraper, car eux aussi finissent par avoir la chair de poule…

Kay s’étira un peu plus dans le trou pour faire apparaître la lueur de son visage au travers le plafond. Son œil mort brillait d’une lueur bien sinistre. Quelques fins rayons de lune entrait dans les lieux, mais bien peu tout était si sombre.

- Au fait… à qui ai-je l’honneur… ?

Kay remonta sa teête dans la trou pour changer de nouveau d’endroit et voir son invité sur une autre couture. Il passa sa langue sur ses lèvres.

- Vous semblez être à …. Croquer… Héhéhé…

Le vampire fait quelques pas et s’épaule sur un mur à sa droite. Entendant une voix lui répondre il se fige et dégaine l’une de ses armes à son flanc, en cas de besoin. Plissant le regard, la vision toujours chancelante, il ajoute :

« Mais……. Qui est là ?! »

Répondant sur un air outré, Nero ne comprend pas la moitié de ce qui lui est exprimé… Qui était en transe ? Qui était cette ‘maîtresse’ et enfin… c’était quoi ce trip sur le rats ?! La voix qui lui parle… il n’arrive a pas à détecter sa provenance. Il a beau lever le menton au ciel, il ne voit qu’à travers les trous du plafond les ténèbres qui règne au premier étage. Tenant l’une de ses armes à bras tendus vers son entre jambe, il crispe les muscles de son corps, peu confiant sur la situation qui s’installe.

Avançant à pas de crabe, longeant le mur à son dos, il ne quitte pas des yeux le plafond délabré et laisse l’ouverture du salon s’offrir à lui, sans qu’il ne baisse le regard vers son intérieur. Interloqué par les interrogations, il maintient ses lèvres légèrement déliées, sous son souffle irrégulié et alcoolisé. Sa voix rauque délie sa langue pour s’exprimer, sans vraiment savoir ou regarder :

« Montez –vous ! »

Baissant le menton, pour chercher au rez-de-chaussée, il dénote une silhouette allongée sur l’un des canapés et s’avance vers elle. Le bras toujours tendu et le corps crispé, près à intervenir par la force malgré son état d’ébriété avancé, il croit estimer la valeur du garçon :

« C’est… C’est le jeune garçon qui est recherché au village ? »

Murmurant ces pensées à langue déliée pour lui-même, il se retourne brusquement vers l’entrée empruntée, ses mains tendues devant lui, les doigts crispées sur son arme qu’il a du mal à tenir droite.

Kay jeta son regard sur l’arme que son invité venait de sortir, son regard remonta rapidement sur le visage de son invité qui s’était appuyé au mur. Un grand sourire s’afficha sur les lèvres du fou voyant le garde-chasse peu apte à avoir son sens de l’orientation. Kay se mit à rire quand l’homme lui demanda qui il était, c’était un rire faible qui résonna au travers le plancher et de la pièce.

- Qui je suis? Difficiles à dire, certains disent que je suis un animal de foire… un monstre… un danger public… Mais je suis qu’un laquais de ma maitresse… Un simple pantin qui est venu dans ce monde trahissant les miens, trahissant mes origines… Mes origines…Ahahah… Faut pas trop se fier à mes origines, puisque je viens d’un monde qui ignore tout de ce monde… Qui ignore bien trop de choses…

Kay avec lenteur et précaution se coucha lentement sur le sol pour regarder la structure du toit voyant que des nuages au travers des trous qui ornaient le toit.

- Je ne suis pas stupide… Si je me montre…, j’ai une chance sur deux d’être abattue… vous semblez tellement… incertain, divaguant… désorienté. Héhéhé… Car ce que vous avez sorti de votre poche ne ressemble pas du tout à une fleur ou un jouet…

L’homme couché sur le sol poussiéreux s’étira lentement écoutant tout ce qui se passait autour de lui. Toujours souriant, il posa une main sur son torse laissant un pied dépassé du sol pour s’afficher dans la pièce sous lui.

- Tient mon premier invité est recherché? Il tourne autour de ma maison depuis plusieurs jours… Puis aujourd’hui, il a déranger le loup endormi… qui en a fait qu’une seule bouchée. Il est effronté et il était trop sûr de lui… Ne t’inquiète pas il n’est pas mort… physiquement en tout cas… Mentalement… c’est une autre histoire… Peut-être qu’il ne se réveillera pas, ça ne serait sans doute pas la première fois.

Il ferma lentement les yeux affichant un grand sourire montrant ses crocs au ciel.

- Alors, vous souhaitez toujours savoir qui je suis?

Sous les propos de la créature, qui résonnent en échos furtifs au premier étage, Nero cherche des escaliers du regard. L’entendant parler du jeune garçon inconscient il repose un oeil sur lui et passe le revers d’une main sur son front tiède.

« Qu’est-ce que tu lui as fait ?… et qui est ta maîtresse ! »

Reportant un regard chancelant mais dénotant de sa colère sur le haut plafond, il quitte le jeune homme et monte au premier étage. Ses larges semelles de cuir et de métal torturent de leurs poids le bois rongés des marches qui mènent à l’étage. Le noir s’épaississant, Nero s’adapte facilement aux ténèbres et s’avance d’un pas calme au milieu des opacités.
La masse nuageuse qui recouvre la voûte céleste se déchire et se perse. Entre les trous du plafond sous la toiture, un rayon de lune froid transperce les ténèbres en de longs sillons bleutés, éclairant furtivement le vampire à son avancée lente.

Déliant ses lèvres il répond calmement à la dernière question de la créature qu’il ne connaît pas encore :

« Vas-y montre toi que j’me marre un peu… »

Une silhouette qu’il croise sur le sol attire son attention. L’esprit trop embrumé par les vapeurs d’alcool, il donne un léger coup de pied sur la masse et fait tomber un amas de vieux vêtements entassés dans un carton. Tous ce qui l’entour peut prêter à confusion, cette maison regorgeant de vieilles affaires et meubles en tout genre. Sa vue, bien qu’adaptée aux ténèbres, ne peut deviner toutes les masses informes, à cause de la vague saoulante qui fait tanguer son esprit et le canon de son arme devant lui. Continuant son avancée dans un couloir délabré il appel :

« Allez parle-moi voir pour que je te trouve plus facilement… tu sais… plus le temps passe plus je serais apte a te faire regretter tes gestes… »

Le jeune homme écouta paisiblement les marches craquer sous le poids de l’homme. Kay se redressa lentement pour savoir. Puis il se mit à sourire en se rallongeant au sol. Son regard se riva sur les quelques rayons de lune.

- Ce que je lui ai fait ? Je lui ai fait connaître la peur même, j’aime bien les gamins effrontés. Ils sont drôles à effrayer. Pour ce qui est de ma maitresse, elle est tout là-haut et veille sur nous presque toutes les nuits. Il faut prendre garde à cette déesse céleste, car ses pantins rôdent et n’ont comme seul but c’est de la servir et de lui obéir. Je suis enfant pantin, qui pour assouvir les envies plus profondes de sa maitresse lui obéis au doigt et à l’œil….

Il se redressa de nouveau et plongea son regard dans une fente sur le sol. Il jeta un œil sur un tapis puis de nouveau sur le trou. Le fou alla s’asseoir au bord du trou et se laissa glisser en s’accrochant au bord pour ne pas tomber violemment. Puis au moment ou il fut complètement pendu par les bras se lâcha lentement pour atterrir sans réel problème au sol. Accroupi il posa une main au sol. Il n’avait pas trop fait de bruit et ça semblait trop l’amuser. Il alla dans le salon proche de sa victime et glissa ses doigts frêles dans les cheveux blonds de l’enfant et puis le prit lentement dans ses bras avant de s’asseoir sur le canapé pour continuer tout normalement à lui caresser les cheveux son regard obsédé et démentiel poser sur l’enfant inconscient.

- Me montrer? Ce n’est pas rigolo si je me montre tout seule. Tu ne sais pas jouer à cache-cacher ou tu es mauvais joueur…

Soupira-t-il en ricanant doucement. Son regard toujours fixé sur l’enfant, lui caressant amoureusement les cheveux.

- Ta peur était si douce et si simple à voler… Les cauchemars sont de si bonnes choses… pourquoi ne pas les aimer?

Murmura-t-il à l’enfant tout bas avant de lui marmonner une berceuse tout tendrement et sinistrement… Puis il stoppa, il redressa la tête sourire à pleines dents et posa sa tête sur le dossier.

- Regretter mes gestes ? Je ne sais pas regretter, de plus, qui a dit que j’avais fait un seul geste de mal envers lui ? À moins que tu considères parole et rire comme étant des gestes…. J’aime bien les gestuelles, surtout avec de beaux grands hommes comme toi… Par contre, pas devant des enfants, c’est malsain… Même pour moi, à moins que ça t’excite ? Alors là, c’est sur il y a pire monstre que moi… Héhéhé…

Toujours perchés au second, à retourner certains trucs d’un pied chancelant, le vampire scrute chaque recoin, chaque couloir et chambre, évitant quelques tous béants dans le plancher, et tentant de… humf trop tard ! Une planche vient de céder sous son poids, le laissant tomber dans un grand fracas, emportant une partie du plancher avec lui au rez-de-chaussée dans un nuage de poussière. Une latte restée pendue en balancier lui retombe avec retard sur le haut de crâne.
Se redressant péniblement d’entre les gravas, une main sur le haut de sa tête écorchée, il tente de se retenir à un mur sous un malaise montant de son estomac. Secoué, il espère ne pas rendre son wiski maintenant.

Se frottant les cheveux et les épaules, essuyant le bout de ses doigts empourprée de l’hémoglobine qui se répand sur l haut de sa tête, Nero reprend son avant, arme toujours en main. La voix de la créature résonnant au premier, il se demande comme il a pu la rater au passage. Arrivant au salon, l’esprit assommé, il le regard avec l’enfant dans les bras et ajoute d’une voix chamboulée :

« Ze.. Laisse le… Et vient d’battre comme un homme… »

Rangeant son arme, qu’il ne pourra pas utiliser correctement, et de peur de toucher l’enfant présent dans la pièce en voulant viser la créature, il lui fait un signe provocateur de la main et se met en position :

« Allé ! Règle voir tes affaires de parents frustrés avec moi… »

Son long manteau de cuir sombre s’agite encore légèrement derrière lui et se stabilise. Les cheveux en vrac devant son regard terne il crispe ses crocs et fronce l’arrêt du nez…

« Allez bouge toi un peu ! »

Kay se leva très lentement, très doucement. L’enfant toujours au creux de ses bras, alors qu’un bras pendait dans le vide et la tête pendait vers l’arrière. Il serra un peu l’enfant contre lui et avança d’un pas dans la lumière de la nuit. Il afficha son corps frêle et osseux à son adversaire. Il tourna légèrement la tête pour regarder son adversaire de son œil viable.

- Me battre?

Kay se mit lentement à rire. Son grand sourire fendait la nuit obscure et il avança d’un autre pas.

- Seuls les plus faibles ont besoin de se battre pour gagner. Puis si je lâche cet enfant, sa tête se fracasse au sol et je ne suis pas certain, mais vu ton attitude, je crois bien que ça ne t’arrangerait pas. Tiens… ce sont ses parents qui t’envoient? Non… ils auraient envoyé des agents de la paix ou peut-être pas, leur dernière visite à laisser quelques cicatrices à ce que j’ai entendu… J’entends beaucoup de choses quand je somnole durant la journée. Les voisines parlent fort tout de même, à croire qu’ils veulent me tenir informé de leur vie.

L’homme pencha son visage pour frôler sa joue sur celle de l’enfant, il ferma quelques secondes les yeux. Après un bref moment, Kay ouvrit lentement les yeux pour regarder le garde-chasse puis l’examina. Il avança paisiblement et l’observa de plus près. Puis, il redressa la tête et afficha un sourire en coin.

- Il faut faire attention au plancher ici. Ils sont comme moi… Fragile, changeant, instable…Et se sont les plus effrontés qui tombe dans le piège de mettre le pied là où il ne faut pas… Tu as fait une jolie chute à ce que je vois lustrer… Un souci pour être tombé?

Il s’approcha pour coincer l’enfant entre lui et l’homme.

- C’est que tu sens l’alcool, tu sais l’alcool est nocif pour le système… Par contre…, je sens une autre odeur, une bonne odeur, c’est assez alléchant… Héhéhé… à croquer…

Il regarda l’homme dans les yeux et lui fit un clin d’œil.

Le vampire reste sur ses appuis. Le regard clair, vacillant mais fixe sur l’humain devant lui, il se met à grogner sourdement face à ses propos, finissant par lâcher d’une voix irritée :

« Hé ho, le philosophe ! Le type qui sait pas frapper pour moi c’est une tantouse de base, alors plutôt que d’me faire des avances de mauvais goût j’te suggère de tâter un peu… »

Il se frappe légèrement le torse pour imager ses propos et incite l’humain, qui semble se trouver des excuses pour éviter la confrontation :

« Si tu veux pas exploser le crâne du gamin, j’te propose de le recoucher sur ce canapé… ou tout simplement de me le remettre… J’finirais bien par te retrouver dans l’coin, j’connais ce village comme ma poche. »

Laissant ses poings se délier et retourner à ses flancs, il raidit son échine plus droite, maintient les pieds écartés et retend ses genoux. Prenant un air supérieur, relevant légèrement le menton il dévisage Kei, attendant une réaction.

Au dehors un orage se prépare. L’air lourd est tiède, chargé d’insectes volants, craque en éclairs de chaleurs. Aucun grondement lointain, juste quelques flashes de lumières bleutées, qui étendent les ombres sur le parquet et les murs dégradés de la maison abandonnée. Quelques pupilles dilatées de rongeurs se reflètent brièvement dans les coins sombres, marquant leurs présences nombreuses en ces lieux délabrés.

Le vent se met à souffler violement, les poutres de la maison craquants sombrement au premier étage. Quelques filets de poussières glissent entre les interstices des lattes de bois, qui forment le parquet du premier. Au dehors, pas un chat n’arpente les ruelles. Le vent fait claquer quelques volets libres, remue quelques journaux déposés au sol et autres feuilles mortes et matières légères.
Un léger souffle circule dans la maison, hurlant en passant dans quelques endroits étroits.

Kay leva les yeux vers Nero, un léger sourire s’affichait sur ses lèvres alors que le gamin était blotti entre les deux. Une étincelle étrange n’acquit dans les yeux du jeune homme. Il fit un plus grand sourire.

- Prend l’enfant si tu le veux, il est juste sous tes yeux. Si je ne voulais pas te le donner, je ne te le mettrais pas sous le nez. Puis tes airs d’homme viril me plait, alors si tu ne veux pas que je te fasse d’avance ne me donne pas matière à te désiré… Pour ce qui est de tatar et bien avec un gamin dans les bras… je ne peux pas, je suis pas pour le lâcher et qu’il se fracasse la tête au sol.

Il fit rouler un peu son dos pour laisser son corps retomber, laissant sa tête retomber sur le côté pour continuer à regarder l’homme.

- Puis, pour ce qui est de me trouver, je suis ici, c’est mon chez moi. Je sors que de nuit et les voisins m’ont rarement vu et les enfants se tiennent, en général, à l’écart. Puis je pourrais prendre ça comme des avances si tu cherchais à me retrouver de nouveau, je pourrais peut-être trop ça.

Il tendit l’enfant au vampire sans vraiment réagir à part sourire et regarder l’homme dans les yeux. Kay leva les yeux en sentant l’air s’humidifier, il regarda par un trou du plafond. Pui regarda l’homme assez mignon de nouveau.

- La lune semble ne pas être très très heureuse, si tu le désires, je t’invite à rester ici cette nuit… Par contre, pour l’enfant il vaudrait mieux que tu le ramènes chez lui avant qu’il pleuve. Mais si tu souhaites revenir ici ensuite, moi je serais pas contre, le salon est au sec et on est bien avec le foyer.

Kay fit un grand sourire, pour tenter de paraitre amicale.

- À moins que tu aies peur que je te fasse trop d’avance…?

Le vampire cille calmement, sa stature développée chancelante très légèrement sous des appuis fixes, rendus cependant branlants par l’alcool. Ses iris claires figées sur celles de l’humain étranger, il inspire profondément. Soulevant sa cage thoracique avec amplitude, bloquant sa respiration quelques secondes, il vient prendre l’enfant entre ses bras. Soupirant, il détourne le regard et le visage dans le vague, une moue de lassitude s’esquissant sur ses lèvres :

« … erf… et moi qui pensais te tabasser un peu pour te ramener au poste de police et jouer aux durs devant la chef… tsss… »

Il se détourne, les yeux refermés, l’allure fière et détachée, mais surtout maladroite. Ses bottes se reposent lourdement sur le parquet gémissant, s’éloignant de l’humain.
Entendant la suite de ses propos il se retourne lentement, pivotant sur l’un de ses talons, manquant de vaciller :

« T’en fais pas qu’si jamais un autre enfant disparaît… j’te retrouve et là ça va tabasser. »

Ignorant quelques passages énoncés par Kay, il quitte la ‘maison abandonnée’, remonte la ruelle pour rejoint la grande place, le gamin dans les bras.
Il y retournerait pour dormir dans cette baraque… avec cet orage qui s’annonçait, hors de question qu’il mouille sa poudre et dorme au sol comme un claudo… -et la chef au poste ne voudrait pas lui accorder une nuit. Même en cellule de dégrisement, il avait semblé trop explicite la dernière fois qu’elle l’y avait mis pour désaouler…
Mais ça remontait à quelques années tout ça.-

Passant la porte du commissariat, poussant le battant de bois d’un violent coup de pied, il arrive au premier bureau qu’il voit, lève une jambe pour faire de la place sous les yeux ébahis d’un ‘second’ et balance les affaires au sol pour y poser le gamin. Les poings libérés, il les crispe et les places sur les hanches, mécontent :

« On peut dire que vous êtes efficace avec votre paperasses !… Faut qu’ce soit les gardes chasses qui s’occupent de votre besogne maintenant ? Genre, on n’a déjà pas assez à faire avec la bestiole du coin !? »

Une femme se présente, en uniforme. Les cheveux blonds attachés en queue de chevale sous sa casquette de chef, l’allure svelte, elle se fige sous le spectacle et reconnaît Nero. S’épaulant à l’encadrement de la porte qui mène aux cellules, elle répond d’un ton faussement surprit :

« Ha bah tien… voilà le ptit saoulard pervers… J’pensais pas te revoir dans le coin, moi qui voulais te coffrer pour harcèlement ! »

Laissant ses iris couler sur l’enfant, elle hausse un sourcil et scelle ses lèvres quelques secondes :

« Tu pêches plus vite que moi… »

Redressant l’échine en se tournant vers la chef, Nero fait la moue et passe une main rapide dans ses cheveux ébouriffés :

« Parle pas pour rien dire… J’vous ramène le gamin point, j’ai finis vot’ boulot. La prochaine fois qu’un enfant disparaît, faites un tour à la maison abandonnée. »

L’air suspicieux, la jeune femme détourne légèrement le menton, plissant le regard sans quitter Nero des yeux :

« La maison abandonnée ? On nous a rapporté que l’enfant avait disparu de l’autre côté de la ville. »

« J’m’en tape de vos sources… tien toi en aux fais et va y faire un tour la prochaine fois.
J’en dirais pas plus c’est pas mon job. »

Se détournant du bureau, l’expression irritée, il s’apprête à quitter les lieux. La chef l’arrête d’une parole :

« Tu sens toujours autant l’alcool… j’pourrais te coffrer pour enlèvement d’enfant. »

« Humf… ça t’arrangerait bien tien… Laisse tomber tu veux, mon casier est vierge ici… »

Quittant le commissariat en ignorant les derniers reproches, il se retrouve sous une pluie battante et froide. Nero fige brusquement ses pas sous l’onde qui le détrempe, le regard blasé entre quelques mèches de cheveux lourdement retombées, il reprend ses pas sur les pavés anciens de la place.
La pluie est tombée soudainement et cette fois-ci l’orage gronde au dessus de la ville. Soupirant, il s’abrite quelques secondes sous un portique à côté de quelques boutiques. Une odeur de pizza vient lui titiller les narines… ha bah voilà ! Il va manger un peu, ça va le faire désaouler et il pourra se coucher.
S’approchant de l’échoppe, il achète un carton et le cache sous son manteau avant de rejoindre la maison abandonnée, tout en courant dans les ruelles pour éviter de se mouiller. Passant la porte délabrée, il marche vers le salon, une part de pizza entre les lèvres, le carton retenu par sa main libre.
Reposant la nourriture sur une table basse brisée, il se pose couché mollement au fond du canapé dérouillé…

Kay avait remis l’enfant à l’homme et il laissa ses yeux tombés vers le fessier de Nero, au moment où il partit. Il poussa un fin soupir et se mit à rire doucement et faiblement. Il tourna les talons, puis regarda par le trou du plafond pour tenter d’apercevoir le ciel, malheureusement le ciel s’étant totalement couvert, il ne sembla rien apercevoir. L’homme glissa une main sur son ventre et d’un air enfantin, il se mit à chantonner une comptine en grimpant l’escalier menant à l’étage. Kay agrippa un vieux sac de plastique troué et y sortit un vieil oreiller en assez bon état et une vieille couverture. Il plongea son nez contre la couverture pour humecter la douce odeur qui se dégageait du drap encore propre malgré le temps, Kay ne s’en était jamais servi, pour on ne sait quelle raison. Le jeune homme remit le tout dans le sac qu’il balança en bas des escaliers. Kay marcha d’un pas léger, faisant attention à chacun de ses pas pour ne pas faire craquer une planche et atterrir à l’étage inférieur. Il ramassa quelques boîtes de vêtements qui s’étaient ouvertes et leva les yeux de nouveau au ciel en entendant le tonnerre gronder. À cet instant, il vit la pluie arrivée dans sa demeure. Il attrapa une boite remplie de vieille casserole et fit le tour de l’étage posant sous chaque trou du toit un plat de métal.

Quand il posa le dernier plat à l’étage, il entendit la porte d’entrée ouvrir. Intrigué, il regarda par les trous du plancher pour voir que son invité de plus tôt était de retour. Il le suivit silencieusement jusqu’à le voir s’étaler sur le canapé. Kay attrapa une serviette sèche accrochée à une poutre du plafond dans une petite pièce qui devait être une ancienne salle de bain, qui était maintenant vide avec simplement quelques tuyaux contre les murs ouverts. Kay descendit l’escalier d’un pas de loup et arriva accroupi derrière le divan. Il posa la serviette sur le dossier du canapé et se dirigea de l’autre côté posant ses doigts sur le côté du dossier pour laisser lentement son visage apparaître avec un sourire d’enfant amusé.

- Tiens, tiens… Rebonsoir, en fait je ne pensais pas te revoir ici ce soir. Je t’ai apporté une serviette au cas où tu aurais été frappé par les larmes du ciel… Si tu as besoin d’autres choses, il me fera plaisir de t’offrir ce qui m’est possible…

Les yeux de Kay se tournèrent vers la boîte blanche posée sur la table basse. La délectable odeur sembla attirer l’attention du fou qui afficha un petit sourire nostalgique. Il tourna les yeux vers Nero, puis disparue de nouveau derrière le sofa pour réapparaître debout les deux avant-bras sur le dossier pour mieux regarder son invité.

- Au fait, je me présente… Kay Mac.Ambre, à votre service. M’enfin, celui de la lune tout d’abord, puis accessoirement le vôtre, pour ce soir du moins… J’habite cette… humble demeure depuis peu de temps. Elle m’accorde un lieu certain contre les rayons meurtriers du jour. Puisqu’elle était inhabitée, je me suis permis d’y venir, je le promets je n’ai chassé point âme de ce lieu, même pas les rats… Pour ce qui est du moment où on voudra me chasser et bien je me trouverai un autre lieu sûr… mais le plus tard sera le mieux à mon avis…

Kay se mit à rire en jetant un œil au faible feu de la chandelle qui cherchait à s’éteindre plus la pluie tombait. Les lieux étaient de plus en plus humides et même le feu cherchait à fuir.

- Désolé pour l’éclairage, je n’ai rien pour couper du bois et rien pour allumer un bon feu dans la cheminée. Quel gâchis… un si beau foyer qui ne sert à rien. Par contre, il manque la peau d’ours juste devant, mais bon je n’ai rien pour au moins imaginé que s’en soit une…

Il posa sa tête dans le creux de sa main gauche fixant le foyer ou quelques cendres y habitaient depuis surement plusieurs années…

Au dehors les vents se déchainent, la tempête fait rage, la pluie bas les murs et les pavés du village, qui luisent sous les éclats brefs et froids. Les éclairs fusent et les grondements vibrent dans l'atmosphère brusquement refroidie. La maison abandonnée résiste, comme chaque année, à la venue de la saison automnale... la toiture fuit, les planchers craquent, les volets battent et la poussière s'écrase sous l'humidité.

Croisant ses mains sous sa tête, appuyé contre l'accoudoir, couché dans la longueur du canapé usé, le vampire a défait la sangle qui traverse son torse, pour se séparer de la lourde épée qui pend à son échine et la reposer en équilibre sur le rebord de la longue assise. Ses armes survivent toujours à ses hanches, ses deux révolvers chargés en balles non conventionnelles se protégeant de l'humidité dans leurs étuis de cuirs sombre.
La pizza refroidit lentement, découverte de son réceptable replié, présentée sur la table basse en attendant que son acheteur veuille bien l'achever sous ses crocs.
Une voix et une présence lui fait cependant rouvrir un oeil. L'esprit tourbillonnant sous quelques effluves alcoolisées, il reporte un regard fixe sur le plafond pour ne pas chanceler et répond:

« Ca ira merci... en forêt y'a pas de ptits confords, j'ai mes habitudes. J'profite juste de cet abris...»

Refermant les yeux, il se concentre sur autre chose et en vient à entendre les battements lents de l'humain. Nero fronce légèrement les sourcils, déliant ses lèvres pâles pour répondre d'une voix à demie absente:

« Vous avez un coeur étrangement calme... Vos pulsasions sont... trop lentes pour un humain conventionnel. »

Kay... Il se présente en premier, laissant à Nero le loisir de redévoiler ses iris azurs sur le plafond taché de traces en tout genre. Il le laisse parler, reprenant le silence et se concentrant sur autre chose, que les battements lents et lourds qui teintent à ses oreilles comme un appel. Se redressant assit, l'échine voûtée, les genoux écartées et ses bras pendant entre eux, accoudé sur ses cuisses, il répond:

« Si tu veux un feu j'en fais un... Le froid ne me touche pas vraiment à cette époque. Je redoute d'avantage l'hiver qui s'annonce rude pour les traqueurs. »

Se redressant sans attendre de réponse, il observe sa pizza et fait la moue:

« Mange-la... j'ai plus faim... »

L'esprit tracassé, il se rapproche de la cheminée et se penche pour en observer le fond... Un instant silencieux il répond:

« Elle est bouchée... Pas moyen d'allumer un feu là-d'dans... et vu l'odeur doit y'avoir quelques volatiles creuvés. »

Se frottant légèrement le nez en redressant l'échine, pour se tenir droit devant l'âtre mort, il se détourne de Kay et ajoute:

« J'vais voir c'que j'peux trouver dans les caves. »

Le vampire se déplace d'un pas légèrement plus affirmé sur le plancher grinçant, ouvrant une porte sous l'escalier, le menant aux caves directement. Déposant un pas tout d'abord lourd de tout son poid sur la première marche, il sent le bois fendre et recule sous une intuition palpable. Ses yeux habitués aux ténèbres détaillent les environs délabrés, remarquant quelques marches manquantes.
Portant un bref regard de biai sur l'humain plus loin, il s'élance soudainement dans les caves, usant de sa rapidité et de son agilité pour rejoindre le sol bétonné plus bas, l'escalier s'effondrant derrière lui, dans un épai nuage de poussières et de débris.
Se rattrapant sur une main, les genoux repliés en position souple, il se redresse et passe une main dans ses cheveux, qu'il dépoussière. Se retournant vers l'ouverture, à deux mètres au dessus de lui, ilfait la moue et détaille ce qui l'entour:

« Ha! »

Se déplaçant avec plus d'entrain vers le fond des caves, disparraissant dans l'ombre la plus totale, il ne laisse qu'entendre ses pas sur les graviers et un son métalique creux lorsqu'il s'est stoppé, indiquant qu'il a atteint ce qu'il cherchait. Le teintement roule sur les gravas et il réapparait bientôt vers l'ouverture, illuminée brièvement des éclairs qui fusent au dehors. Levant un bidon de métal rouillé, il le jette par l'ouverture et remonte rapidement sans difficulté.

Quelque chose sembla perturber Kay, puisque son regard changea d’un seul coup. Figer sur place le sourire de Kay sembla s’être effacé dans un simple coup de vent. Il fixait la pizza l’air perdu et déstabilisé. Il semblait entendre Nero se promener, mais il ne réagissait pas et ne bougeait pas. Le tonnerre grondait de se réveiller et pourtant rien n’y faisait. Perdu dans l’espace et le temps, il fixait qu’un truc, la pizza qui lui avait été offerte. Les doigts de Kay se réveillèrent lentement, puis il se redressa d’un coup et sorti se dirigea vers la porte qui donnait sur la cour arrière qui était non loin du canapé, il ouvrit lentement la porte et sortit à la nuit… à la pluie. Il leva les yeux au ciel et poussa ses yeux au ciel, laissant la pizza et l’autre homme seul. Il regarda l’eau coulée de la gouttière et passa directement sous l’eau pour se rafraichir les idées. Il releva de nouveau les yeux vers le ciel qui versait toute l’eau qu’elle pouvait sur la terre. Puis, d’un souffle bas et presque muet…

- Pourquoi? Pourquoi faut-il que tu me fasses vivre ça maîtresse. Ai-je fait quelques choses qui ta déplu belle lumière de ma vie? Pourquoi faut-il que tu reviennes sur ma jeunesse, sur un passé que mon âme avait scellé au fond de mon être, toi si intouchable par l’homme tu dois me faire vivre ça? Reproches-tu mes yeux égarent sur cette homme qui a pris refuge dans mon humble demeure ou reproches-tu simplement le fait que j’ai un toit d’où je peux me cacher de ton frère et amant? Je n’ai pourtant pas perdu ma liberté ou mon honneur en acceptant que mes pieds puissent se reposer au sec pour une fois dans ma vie.

Un sourire apparu sur ses lèvres en regardant toujours le ciel en écartant les bras se foutant bien de savoir ce que faisait l’homme dans sa demeure.

- Foudroie-moi si ça te chante tu sais bien que j’attends seulement ton baiser. Je n’aime que vous, maîtresse. Que vos sœurs m’en soit témoins, j’ai pour vu un culte presque inhumain et je n’ai pas l’intention de m’arrêter ici.

Il resta un bref moment à regarder le ciel avant de redescendre les yeux vers le gazon non entretenu. Il tourna les yeux vers sa demeure et vit la petite flamme dansé. Il afficha un faible sourire et retira son chandail qu’il laissa prendre au bout de ses doigts sans pour autant le lace et revint à l’intérieur de la maison abandonnée. Lentement sans presse… Kay monta l’escalier voyant d’un bref regard Nero sortir de sous l’escalier.

- Je reviens… j’ai pris une petite douche dehors… J’avais cru entendre quelques choses et j’ai décidé d’aller me rafraîchir les idées et me laver une fois par an n’est rarement une mauvaise idée…

Il ria faiblement en allant se chercher une autre serviette dans la petite salle. Il y enleva son pantalon et ses bottes trempés. Kay accrocha ses vêtements à la poutre et laissa son dos glisser contre un mur pour s’asseoir sur le plancher de bois craquant. Nue, une serviette en main, il passa le morceau de tissus dans son visage et fixa le noir de la pièce. Puis laissa passer un soupir en baissant la tête, laissant ses cheveux dégoutter sur son ventre sans s’en soucier.

- Pourquoi… ?

L’homme ferma les yeux poussant ses cheveux vers l’arrière d’un lent mouvement de main. Un léger frisson de froid apparu sur son corps entier, malgré tout ça, il resta assit inconscient des bruits qui se trouvaient à l’étage inférieur ou même de ceux venant de l’extérieur…

Nero place le cylindre soclé au milieu du salon, dans un enchainement de mouvements fluides mais las... Son état d'ébriété commençait à passer, mais sa fatigue semblait prendre le dessus, telle une masse retombe sur un matelas mou.
Se retournant vers la cheminée bouchée et encrassée, il se penche vers un panier à buches puis en sort quelques unes recouvertes de poussière, de toiles fines et collantes. Les jettant dans un bruit sourd et métalique au fond du bidon trouvé à la cave, il se retourne sur un bruit, observant d'un regard vertical le 'kidnaper d'enfant' détrempé, le laissant quitter le salon sans prononcer un mot. Haussant les épaules, déjà bien content d'avoir trouvé un lieu ou dormir sans avoir à débourser le moins rond, il cherche dans les placards, commence à fouiller un peu partout et trouve une vieille boîte de plaquettes spéciales pour le feu de cheminée.

Après avoir allumé le fond du bac cylindrique, le vampire prend place dans le canapé non loin, laissant la faible lueur jaunâtre prendre de l'ampleur et commencer à entamer les buches séches. Les jambes croisées, les bras écartés sur le dossier qui soutient son échine, il commence à se laisser porter par le sommeil.

Dehors la pluie tombe en avalanche de gouttes qui résonnent d'éclats métaliques sur les goutières, sourdement sur les plaques en bétons, claquantes sur les vitres brisées, pleines, et les pavés de la rue. Le vent hurle calmement dans les couloirs, s'infiltrant partout alors qu'une chaleur tiède s'échappe lentement du salon.

(dsl pour le temps et la courte réponse, mais j'avais pas grand chose à dire.)